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Retour aux sources

[Boca Chica, September 14, 2023, rke. English below] – Alors que Starship subit des modifications pour répondre aux exigences de la FAA, la vie autour de la base de Musk continue, oscillant entre fascination pour la conquête spatiale et indifférence face aux enjeux plus vastes qui s’y jouent.

On va réparer ça ! Non, pas à la meule… – PHOTO : RKE

Le scénario était presque écrit d’avance. Sous le ciel clair de Boca Chica, la silhouette imposante de Starship (No25), boulonnée fièrement sur le premier étage Super Heavy (No 9), a subitement commencé à descendre. Ce 14 septembre 2023, le colosse a été détaché et ramené doucement au sol. Une décision attendue, dictée par la FAA (Federal Aviation Administration). Cette dernière a listé 63 actions correctives (TABELLE), dont des photos circulent déjà, que SpaceX doit impérativement résoudre avant de songer à un autre envol. Désormais, 6 points seulement restent en suspens, incluant la nécessité de perfectionner des valves d’oxygène et certaines spécificités du design du vaisseau. La descente du segment supérieur de la fusée n’était rien d’autre qu’une étape préliminaire pour entreprendre ces modifications essentielles. Évidemment, la tâche de hisser à nouveau Starship sur son piédestal ne sera pas une mince affaire et demandera du temps. Pendant ce temps, je m’apprête à prendre la route de Las Vegas, où m’attend un évènement passionnant : le concours H2 Grand Prix dédié aux mini-voitures à hydrogène.

« Starbase ? Je ne connais pas ! »

Tandis que Starship subit des modifications majeures, la vie à Boca Chica suit son cours, presque détachée des grandes ambitions de l’homme derrière tout cela, Elon Musk. En flânant à travers Starbase, un lieu étonnamment ouvert au public, on pourrait presque oublier les prouesses techniques qui s’y déroulent. La fusée, immense et imposante, attire l’attention de nombreux visiteurs, mais curieusement, le nom de Musk reste de manière surprenante, absent des lèvres des passants. En observant de plus près, on voit des ouvriers, affairés, souriants, satisfaits d’avoir du travail en ce lieu emblématique. Leur quotidien se mêle au spectacle fascinant de la construction et des rénovations de la fusée.

Cependant, tout le monde ne partage pas cet engouement pour le site. Lors d’une discussion impromptue avec Miros, employée au Best Western d’Edinburg, situé à un peu plus d’une heure de route de là, elle me révèle qu’elle n’a jamais entendu parler de Starbase, et encore moins de SpaceX. Pour elle, comme pour beaucoup d’autres résidents locaux, la vie continue, presque indifférente à la révolution spatiale qui se déroule à leur porte.

Ici, Trump n’a pas pu étendre son mur

Lors de mes déambulations près de Starbase, j’ai été intrigué par un point de contrôle de véhicules établi à la sortie de la base. À première vue, cela pourrait sembler être une mesure de sécurité liée à la technologie avancée de SpaceX, mais en creusant un peu, j’ai découvert une autre réalité. Ce contrôle n’était pas vraiment pour Starship ou pour la technologie de pointe, mais plutôt pour surveiller les migrants mexicains qui, espérant une vie meilleure, traversent souvent la réserve naturelle adjacente à Starbase. Cette même étendue de terre où, il y a quelques années, l’ancien président Trump envisageait d’étendre son fameux mur. La complexité de cette région ne se limite pas à la technologie spatiale ; elle est également témoin des réalités géopolitiques actuelles.

Back to Basics

[Boca Chica, Texas, September 14, 2023, rke. French above] – As Starship undergoes modifications to meet FAA requirements, life around Musk’s base continues its rhythm, swinging between a fascination for space conquest and indifference to the broader stakes at play.

The swiss enterprise Liebherr is here. – PHOTO RKE

The writing seemed on the wall. Under the clear Boca Chica sky, the imposing silhouette of Starship (No25), bolted proudly atop the Super Heavy first stage (No 9), began its sudden descent. This September 14, 2023, the behemoth was unhitched and gently brought back to earth. An anticipated move, mandated by the FAA (Federal Aviation Administration). The agency laid out 63 corrective actions, photos of which are already circulating that SpaceX must address before considering another flight. Now, only 6 issues remain unresolved, including the need to fine-tune oxygen valves and certain design specifics of the vessel. The descent of the rocket’s upper segment was merely a preparatory step to undertake these vital modifications. Naturally, the task of hoisting Starship back onto its pedestal won’t be easy and will take time. Meanwhile, I’m hitting the road to Las Vegas, where an exciting event awaits: the H2 Grand Prix dedicated to mini hydrogen-powered cars.

« Starbase? Never heard of it! »

While Starship undergoes significant changes, life in Boca Chica goes on, almost detached from the grand ambitions of the man behind it all, Elon Musk. Strolling through Starbase, a place surprisingly open to the public, one could easily overlook the technical marvels unfolding there. The colossal, commanding rocket draws the eyes of many visitors, yet oddly, Musk’s name remains conspicuously absent from onlookers’ conversations. On closer inspection, workers are seen, busy, smiling, glad to have jobs at this iconic site. Their daily routines blend into the fascinating spectacle of the rocket’s construction and renovations. However, not everyone shares this enthusiasm for the site. During an impromptu chat with Miros, an employee at the Best Western in Edinburg, located just over an hour’s drive away, she revealed she’d never heard of Starbase, let alone SpaceX. For her, and many other local residents, life goes on, seemingly indifferent to the space revolution happening right on their doorstep.

Here, Trump Couldn’t Extend His Wall

On my wanderings near Starbase, I was intrigued by a vehicle checkpoint established at the base’s exit. At first glance, it might appear as a security measure related to SpaceX’s advanced technology. But digging a little deeper, I uncovered another story. This checkpoint wasn’t primarily for Starship or the cutting-edge tech, but rather to monitor Mexican migrants, seeking a better life, who often cross the natural reserve adjacent to Starbase. The very stretch of land where, some years ago, former President Trump aimed to extend his notorious wall. The complexity of this region isn’t confined to space tech; it’s also a witness to current geopolitical realities.

Rentrée à la Starbase. Le poste de contrôle en sortant. – PHOTO RKE

À Starbase, l’envol des albatros… avant Starship

[Boca Chica, September 10, 2023, rke. English below] – Tandis que la fusée de Musk attend avec impatience son feu vert pour le décollage, je suis retourné à Starbase pour sentir l’effervescence et humecter l’ambiance du coin. Là où l’on rentre comme dans un moulin.

Premières constatations. La route nationale 4 qui mène directement sur le site est plus fréquentée que d’habitude, preuve qu’il règne une importante effervescence. Les camions défilent les uns après les autres transportant soit de grosses poutres d’acier ou du matériel de construction. Les touristes, aussi, sont plus nombreux que d’habitude à venir dans ce fief où l’on rentre comme dans un moulin, comme on dit.

L’ambition incessante de SpaceX

Je m’arrête donc d’abord vers le parc des morceaux de fusées démontées, c’est-à-dire des premiers et deuxièmes étages séparés, en phase d’assemblage. Le bout de la fusée, appelé également Starship, tandis que le bas est surnommé Super-Heavy, est fixé à une grue qui semble toute banale. Mais à y regarder de plus près, rien que celle-ci déjà un sacré outil de levage, en forme de « V ». Sur cette place sont montées les prochaines unités de Starship qui vont servir aux futurs décollages. Encore quelques tuiles à fixer et quelques boulons à serrer et ces gros morceaux noirs sont parés à s’envoler. « Vous rendez-vous compte que dans quelques années, on pourra s’installer dans ces engins, tout là-haut ? », me lance un touriste venu pour la première fois de l’Ohio. Bien sûr, mais il va falloir une sacrée dose de courage pour y aller, là-haut, ne serait-ce qu’en pensant au niveau de sécurité qu’il va falloir. N’empêche. Rien ne semble arrêter l’ambition incessante de SpaceX. En tous cas cela se sent dans les coulisses. Personne n’ose imaginer qu’il s’agit là d’un projet fou, si je puis dire. Un couple allemand venu de Düsseldorf en vacances en est encore tout émerveillé de voir ces monstres plantés là, comme ça, sans autre contrôle.

Les endroits où on peut voir le décollage

https://www.google.com/maps/d/embed?mid=19BcQ5invholVvL-_66XNYYa65kbGn6A&ehbc=2E312F

Combinaisons aériennes

Puis je me rends à nouveau sur le pas de tir mythique où se dresse fièrement Starship qui semble faire preuve d’une patience enviable. Une fusée qui, je le rappelle, pointe sa stature face au Golfe du Mexique devant cette célèbre plage pleine de touristes, en cette journée baignée de soleil depuis deux semaines.

Je m’éloigne ensuite du site et je lève les yeux et je vois un groupe d’albatros s’envoler (photos), planant élégamment dans le ciel, leurs ailes largement déployées contre l’horizon azur. Le contraste entre ces oiseaux majestueux et le géant technologique qu’est Starship m’interpelle. Les albatros, symboles de liberté et de voyage, ont parcouru les cieux bien avant nous. Aujourd’hui, grâce à des avancées comme Starship, l’humanité s’apprête à explorer des horizons encore plus lointains, en s’inspirant de ces créatures ailées. Alors que ces oiseaux s’élèvent naturellement dans les airs, nous nous apprêtons, avec une combinaison de courage et de technologie, à prendre notre envol vers l’espace.

Les albatros et Starship, bien que différents, partagent le même ciel et le même rêve d’exploration, rappelant que la nature et l’innovation peuvent coexister harmonieusement.

At Starbase, the Flight of the Albatross… Before Starship

[Boca Chica, September 7, 2023, rke. French above] – As Musk’s rocket eagerly awaits its go-ahead to launch, I found myself back at Starbase, drawn to the buzz and the unique atmosphere of the place. A place where folks come and go as they please.

Boca Chica, Starbase, 9 septembre 2023. – PHOTO ROLAND J. KELLER

First observations: The Highway 4 leading straight to the site is busier than usual, clear evidence of the building excitement. Trucks roll by one after the other, haulin’ big steel beams or construction materials. Tourists, too, are flockin’ to this hub more than usual, drawn to a place as welcoming as an open barn door.

SpaceX’s Boundless Ambition

First stop, the rocket parts yard where you see the first and second stages, waiting for assembly. The top part of the rocket, also known as Starship, while the bottom’s dubbed Super Heavy, is hitched to a crane that looks plain as day. But take a closer look, and you’ll realize that crane’s one heck of a lifting tool, shaped like a “V.” This here yard’s where the next Starship units are being prepped for future launches. Just a few more tiles to set and bolts to tighten, and these big black chunks are ready to soar. “Can y’all believe that in a few years, we could be sittin’ inside these contraptions, way up there?”, says a first-time tourist from Ohio. Sure can, but it’s gonna take a heap of guts to go up there, especially thinkin’ about the safety measures required. Still, nothin’ seems to halt SpaceX’s relentless drive. It’s palpable behind the scenes. No one dares think of it as a pie-in-the-sky dream if ya catch my drift. A German couple from Düsseldorf, vacationin’ here, can’t hide their awe at these behemoths just sittin’ there, with no oversight.

Aerial Ballet

Then I make my way back to the legendary launch pad where Starship stands tall, showin’ off patience I envy. This rocket, mind you, looms large over the Gulf of Mexico, facin’ that famous beach teemin’ with tourists on this sun-soaked day that’s been going on for two weeks now.

Stepping away from the site, I glance up to see a group of albatross taking flight (photos), gracefully gliding against the azure horizon. The stark contrast between these majestic birds and the technological titan that is Starship strikes me. Albatross, symbols of freedom and wanderlust, ruled the skies long before us. Today, thanks to breakthroughs like Starship, humanity’s gearing up to explore even farther reaches, drawing inspiration from these winged wonders. As these birds naturally rise into the air, we’re gettin’ set, with a mix of grit and tech, to launch ourselves into space. The albatross and Starship, as different as they are, share the same skies and the same dream of exploration, showin’ that nature and innovation can indeed thrive side by side.

Douche froide pour un décollage attendu

[Boca Chica, September 7, 2023, rke. English below] – Tandis que la fusée Starship, joyau de SpaceX, se prépare pour un test crucial, son support en béton est prêt à être arrosé comme lorsqu’on prend une douche. Mais à l’envers !

Voilà le fameux tabouret de 9 étages ! © rke

Starship, la fusée des étoiles, attend patiemment sur son tabouret la réalisation de son premier test Wet Dress Rehearsal (lire ma précédente News). Initialement prévu ce vendredi 8 septembre 2023 à 7h (heure locale) ou 14h (heure suisse), le lancement est ponctué d’incertitude quant à sa concrétisation.

La police du comté de Cameron a indiqué que la portion de l’autoroute 4 menant à la plage de Boca Chica est fermée de 10h à minuit (heure locale) ce jeudi 7 septembre. Puis, une nouvelle fermeture est prévue le vendredi 8 septembre, de 22h à 1h. La plage en question étant directement en face de la base de lancement, ces fermetures suggèrent que l’essai de Starship devrait se dérouler dans cette période horaire. Cependant, la date exacte du décollage demeure inconnue, même pour Elon Musk. En effet, SpaceX attend l’approbation de la FAA (Federal Aviation Administration) pour donner le feu vert au lancement.

Non, ce ne sont pas ces tuyaux-là ! Ils ont l’air rafistolés, mais ça tient ! © rke

Des tuyaux et des soudures en plus

Rappelons-nous du vol TFT 1 du 20 avril : bien que Starship ait réussi à atteindre l’orbite terrestre, elle a explosé lors de sa rentrée dans l’atmosphère. Depuis cet incident, SpaceX a apporté plusieurs améliorations au vaisseau Starship No 25 : ajout de nouvelles charges mini-explosives pour une séparation en vol optimale, installation de tuyaux supplémentaires pour l’évacuation des gaz et renforcement des soudures à l’arrière du vaisseau. Et concernant le socle ? Bien que légèrement endommagé lors du dernier décollage, le véritable problème résidait en dessous, dans la dalle en béton. Pour y remédier, SpaceX a conçu un système innovant de refroidissement par eau (voir photo), un peu à la manière d’un pommeau de douche inversé.

Un socle haut comme un immeuble de 9 étages

Lors de ma récente visite sur place, ce tabouret m’a semblé plus robuste que jamais. Je n’étais pas convaincu auparavant, mais je suis maintenant rassuré quant à sa capacité à soutenir la fusée. Après tout, s’élevant à 25 mètres de hauteur, ce socle équivaut à un immeuble de 9 étages. Suffisamment solide pour supporter un mastodonte de 5’000 tonnes de poussée au décollage, n’est-ce pas ? Après tout, si une simple chaise de bureau peut soutenir une charge bien supérieure à son propre poids, pourquoi pas ce tabouret spatial ?

Un petit pas pour un grand perchoir

En attendant le feu vert de la FAA, Starship continue de toiser l’horizon depuis son perchoir, prête à écrire le prochain chapitre de notre aventure spatiale. Après tout, chaque grande épopée commence par un petit pas… ou un tabouret robuste !

Une vue un peu plus proche… © rke

A Cold Shower for an Anticipated Liftoff

[Boca Chica, September 7, 2023, rke] – As the Starship rocket, SpaceX’s crown jewel, gears up for a pivotal test, its concrete stand is ready to be sprinkled like taking a shower. But in reverse!

Bottom watering. © SpaceX

Starship, the starry rocket, waits patiently on its stool for the realization of its first Wet Dress Rehearsal. Initially scheduled for Friday, September 8, 2023, at 7 a.m. (local time) or 2 p.m. (Swiss time), the launch is marked with uncertainty about its fruition. The Cameron County police indicated that a section of Highway 4 leading to Boca Chica Beach is closed from 10 a.m. to midnight (local time) on Thursday, September 7. Then, another closure is scheduled for Friday, September 8, from 10 p.m. to 1 a.m. With the beach in question directly facing the launch base, these shutdowns suggest that Starship’s test should take place within this timeframe. However, the exact launch date remains unknown, even to Elon Musk. After all, SpaceX is awaiting FAA (Federal Aviation Administration) approval to greenlight the launch.

Pipes and More Welding

Réservoirs… © rke

Recalling the TFT 1 flight on April 20: although Starship managed to reach Earth’s orbit, it exploded upon reentry into the atmosphere. Since this incident, SpaceX has made several enhancements to the Starship No. 25 vessel: the addition of new mini-explosive charges for optimal in-flight separation, the installation of extra pipes for gas venting, and the strengthening of welds on the back of the ship. And the stand? While slightly damaged during the last liftoff, the real issue was underneath, in the concrete slab. To address this, SpaceX devised an innovative water-cooling system (see photo), somewhat resembling an inverted showerhead.

La NASA avec le Space Shuttle avait aussi son système d’arrosage ! NASA’s Space Shuttle also had a sprinkler system! © NASA

A Stand as Tall as a 9-Story Building

On my recent visit to the site, this stool seemed sturdier than ever. I wasn’t convinced before, but I’m now reassured about its capability to support the rocket. After all, rising 82 feet in height, this stand equates to a 9-story building. Solid enough to support a behemoth with 11,023,110 pounds of thrust at liftoff, right? If a mere office chair can bear a load much greater than its own weight, why not this space stool?

A Small Step for a Big Perch

As we await the FAA’s green light, Starship continues to gaze at the horizon from its perch, ready to pen the next chapter of our space adventure. After all, every grand saga begins with a small step… or a sturdy stool!

Non, ça c’est le tout premier tanker d’essai. © rke

Méditations atypiques à la Starbase

[Boca Chica, September 7, 2023, rke. English below] – À l’ombre de la haute fusée des étoiles « Starship », certains cherchent la méditation ou l’inspiration, d’autres la passion et moi-même les réalités du site de Boca Chica.

BOCA CHIICA – Texas, Starbase. Méditation – PHOTO : ROLAND J. KELLER

Elle s’appelle Mickey Grey. Elle milite pour une « Méthode globale de stabilité » (photo ci-dessus), sorte de mouvement de bien-être, ou de secte, allez savoir. Elle est assise en bordure de route juste en face de la Starbase de SpaceX à Boca Chica, là où se dresse des « bouts de fusée » en assemblage. Vous êtes ici pour admirer les installations ? « Oui, j’adore ce coin, elles m’inspirent », confie-t-elle. La jeune femme a beaucoup de patience, car le soleil tape sur l’herbe quasi jaunie des alentours. Elle ne m’a pas accostée, pensant sûrement que je viendrais à sa rencontre de méditation trans…spatiale.

Un touriste sud-africain aux aguets

Plus loin, un monsieur élancé d’un âge assez avancé regarde aussi le parc d’une demi-dizaine de ces moitiés d’engins spatiaux (autrement dit des sommets de fusée, les Starship). Vous pensez que   je peux marcher le long de la rue qui mène à cet endroit ? « Oh, oui, sans problème. Il faut juste que vous ne marchiez pas dans l’entrée indiquée : propriété privée », me répond-il. Franc Reteaf est venu exprès avec son épouse d’Afrique du Sud faire rendre une petite visite impromptue à la Starbase passer son temps de retraité. À le voir, il est aussi passionné que moi sur le sujet spatial. Il me rejoint par hasard vers la plage (lire ma précédente News) là où Starship dresse en face de la mer du Golfe du Mexique.

Coup de klaxon : la police ?

Longeant ce bout de rue à l’intérieur de la base spatiale, je sursaute tout à coup, surpris par un gros coup de klaxon derrière mon dos. Mon cœur a accéléré quelques secondes de peur de me faire accoster par un contrôleur des lieux. Mais non, ce n’est pas la police, mais un camion privé qui amène du câblage électrique, sans doute pour amener le courant à la Starship de Musk parée à un test d’allumage, la fameuse répétition générale qui est appelée Wet Dress Rehearsal, comme on dit dans le jargon. Pour les profanes, il s’agit d’un test de système de lanceur avant le décollage qui évalue l’état de préparation de la fusée pour atteindre l’orbite en toute sécurité.

Cet essai est prévu ce vendredi 8 septembre à 7h du matin (locale), 14h (suisse)

Entre méditations cosmiques, passionnés venus de loin et coups de klaxon inattendus, la Starbase n’est décidément pas un endroit comme les autres. Qui sait ? Peut-être que la prochaine fois que je m’y rends, je croiserai un yogi levitant à côté d’une fusée ! (À suivre)

  • Prochaine News : le tabouret (ou le socle) de Starship tiendra-t-il le coup ?

Unconventional Meditations at Starbase

[Boca Chica, September 7, 2023, rke] – In the shadow of the towering « Starship » rocket, some seek meditation or inspiration, other passion, and I, the realities of the Boca Chica site.

BOCA CHIICA; Texas, Starbase, SpaceX,. – PHOTO : ROLAND J. KELLER

Her name is Mickey Grey. She advocates for a « Global Stability Method » (photo adjacent), a kind of well-being movement, or maybe a sect—who knows? She sits by the roadside right across from SpaceX’s Starbase in Boca Chica, where « rocket parts » are being assembled. « Are you here to admire the facilities? » « Yes, I love this place, they inspire me, » she shares. The young woman has a lot of patience, as the sun beats down on the nearly yellowed grass around her. She didn’t approach me, probably thinking I would come to her for some trans…space meditation.

A South African Tourist on the Lookout

Further on, a tall man of advanced age also gazes at a park filled with about five of these rocket halves (essentially the tops of rockets, the Starships). « Do you think I can walk down the street leading to this place? » « Oh, yes, no problem. Just make sure you don’t walk into the entrance marked ‘private property,' » he answers. Franc Reteaf has come especially with his wife from South Africa to pay an impromptu visit to the Starbase during his retirement. From the look of him, he’s as passionate as I am about space. He joins me by chance on the beach (see my previous News) where Starship stands facing the Gulf of Mexico.

A Honk: The Police?

Walking along this strip of road inside the space base, I suddenly jump, startled by a loud horn behind me. My heart raced for a few seconds, fearing I might be approached by a site controller. But no, it wasn’t the police, but a private truck bringing in electrical wiring, likely to power Musk’s Starship for an ignition test, the famous dress rehearsal known as the Wet Dress Rehearsal in the lingo. For the uninitiated, it’s a launcher system test before takeoff that assesses the rocket’s readiness to safely reach orbit.

This test is scheduled for Friday, September 8, at 7 a.m. local time, 2 p.m. (Swiss time)

Between cosmic meditations, enthusiasts from afar, and unexpected honks, Starbase is truly a place like no other. Who knows? Maybe next time I visit, I’ll come across a levitating yogi beside a rocket!

(To be continued)

Next News: Will the Starship’s stool (or base) hold up?

BOCA CHICA, Texas, Starbase, SpaceX. – Me voilà brûlé par le soleil…

Échos européens au fin fond du Texas : revue de presse

[Boca Chica, September 6, 2023, rke. English below]  – Dans les coulisses vertigineuses de Starship à Boca Chica – alors que l’excitation monte pour son lancement imminent – deux flash d’actualité spatiale européenne s’invitent dans mon quotidien texan.

Pendant que je suis affairé autour de Starbase à Boca Chica, j’y fais ma ronde en auto, j’apprends que mon article sur le nouveau chef de l’exploration spatiale humaine européenne, le Romand Daniel Neuenschwander, a paru dans les colonnes du quotidien fribourgeois La Liberté.

Au cœur du sanctuaire de la conquête spatiale, le Kennedy Space Center (KSC) de la NASA à Cap Canaveral, il évoque son parcours avec émotion, ambition et attachement. Et ce, quelques instants après le décollage impeccable de la mission Crew-7 qui a eu lieu le 26 août dernier à 9h27, heure suisse. Cette mission a mis en vedette Andreas Mogensen, le premier pilote européen — mais pas le premier astronaute européen — à bord d’une capsule Dragon. Un entretien qui a également permis de plonger dans les défis et les responsabilités liés à son nouveau poste. Mon interview: cliquez sur l’image

Sur les ondes de l’Arc jurassien… suisse

Par ailleurs, j’avais oublié de vous le signaler dans une précédente News, un son a été diffusé dans la radio suprarégionale RJB-RTN-RFJ aussi à propos de Daniel Neuenschwander. – Cliquez sur l’image

Dans l’expectative

Ça bouge au sud du Texas. On attend le décollage de cette Starship de 120 m de haut, suspendu à la décision de la FAA (Federal Aviation Administration), pour un lancement espéré ce vendredi 8 septembre dans la journée. À suivre, je me fais une petite pause…

European Whispers Deep in the Heart of Texas: Press Round-Up

[Boca Chica, September 6, 2023, rke]  – Down here behind the scenes of the mighty Starship in Boca Chica – with folks buzzin’ about its upcomin’ launch – got me some European space news breakin’ into my Lone Star state day.

Daniel Neuenschwander: Between Space Emotions, European Ambitions, and Swiss Roots

The new head of European human space exploration, Fribourg native Daniel Neuenschwander, witnessed, a week ago in Florida, the launch of « his » pilot, the Dane Andreas Mogensen. An exclusive post-launch interview.

At the heart of the sanctuary of space conquest, NASA’s Kennedy Space Center (KSC) in Cape Canaveral, Daniel Neuenschwander reflects on his journey with emotion, ambition, and attachment. This, moments after the flawless lift-off of Crew-7 mission that took place on August 26th at 3:27 AM ET. This mission featured Andreas Mogensen, the first European pilot — but not the first European astronaut — aboard a Dragon capsule. A discussion that also delved into the challenges and responsibilities associated with his new position.

Daniel Neuenschwander, what did the launch of the Crew-7 mission mean to you in terms of emotions and responsibilities?

DN: The launch was an emotionally charged moment for me, not just because of the technical stakes, but also the human element. Having overseen nearly 60 unmanned launches, having a colleague onboard, Andreas Mogensen, brought a level of responsibility and seriousness I’d never felt before. The tension was palpable, and every second counted, especially in emergency situations we always hope to avoid.

What factors were most on your mind during this launch?

Two aspects especially caught my attention. First, having a colleague right atop the rocket added an emotional element and a very tangible responsibility. Next, I was extremely impressed by SpaceX’s technology, particularly the landing of the rocket’s first stage. The technological prowess on display left me speechless, especially compared to other attempts I’ve seen.

Where did you watch the launch from?

I had the privilege of viewing the launch from NASA’s observation platform, where all the VIPs were gathered. Not only could I watch the launch live, but I also had an emergency room available to handle any unforeseen situations.

What’s your take on the Falcon 9 rocket?

SpaceX’s Falcon 9 is one of the most reliable rockets globally. SpaceX has demonstrated end-to-end mastery in launch technologies, securing them a dominant position in the global launch market.

How has your new role affected your daily life?

My current role is heavily focused on the strategy and long-term development of European space programs. This includes proposing strategies to member states and getting their backing for future decisions regarding various space initiatives.

What are your aspirations for the future of space technology in Europe?

To accelerate technological development in Europe to compete with companies like SpaceX. It’s vital for Europe to advance quickly, not just in terms of cargo launchers but also regarding manned flights.

What are the benefits for Switzerland in participating in these space projects?

Switzerland can benefit on multiple levels. First, in terms of knowledge, especially in fields like biotechnology, materials, and medicine. Second, in terms of technology, with potential applications like 3D printing in microgravity. This research is crucial to laying the scientific groundwork necessary for our technological advancement. Studies on microgravity’s effects on the musculoskeletal and neurological systems could lead to more effective treatments for diseases like osteoporosis or neurological disorders on Earth.

Do you get to go back to Switzerland often?

For family or professional reasons, perhaps? Indeed, I return to Switzerland every year, if only to ski and spend time with my extended family. I believe it’s vital to maintain strong ties with one’s home country.

Have you had the opportunity to work on space projects in Switzerland in previous roles? Absolutely. Before my current position, I led the Swiss delegation in Leysin. In that capacity, I had the chance to collaborate with numerous academic institutions, including the Polytechnic School and various universities.

What about your recent collaboration with the Federal Institute of Technology in Zurich (EPFZ)?

Of course. Last June, I was at EPFZ working on projects related to pharmaceutical applications. This shows there’s a very tangible industrial interest in Switzerland for this field.

Do you anticipate collaborations or projects in Switzerland in your current role? Currently, I don’t have a specific space project ongoing in Switzerland. However, I’m convinced that new opportunities will emerge in the future. And, of course, I’m always thrilled at the prospect of returning to Switzerland, be it to Biel or elsewhere.

For Daniel Neuenschwander, the sky isn’t the limit; it’s rather a new frontier for innovation and discovery.

Interviewed by Roland J. Keller Cape Canaveral (Florida)

Over on the Swiss Jura Arc airwaves…

By the by, forgot to give y’all the heads up in my last Newsflash – they aired somethin’ on that big regional station RJB-RTN-RFJ ’bout Daniel Neuenschwander.

Holdin’ our horses Things are stirrin’ down south in Texas. All eyes are on that towering 120m Starship, waitin’ on the word from the FAA (Federal Aviation Administration) to see if she’ll launch come this Friday, September 8. Stay tuned, I’m takin’ a quick breather…

Mon bâton de pèlerin jusqu’à Starbase

[Boca Chica, September 5, 2023, rke. English below] – Par un coup du sort incroyable, je tombe pile poil devant deux bouts de fusée s’ajustant au millimètre.

Ce mardi 5 septembre 2023, je me suis décidé à prendre mon bâton de pèlerin pour me rendre à Starbase. Oh, cela n’a pas été une mince affaire. Être prêt pour s’y rendre, mieux vaut prévoir à boire pour l’homme. Ce que j’ai fait et aussi quelque chose cotre les fameux moustiques dont j’ai craint. Mais ce que je n’avais pas prévu du tout, c’est de l’essence. Non pour aller de Bronswille que je n’avais pas assez de « jus », mais que les chemins texans sont trompeurs… en longueur. Ma bagnole s’est retrouvée presque, car, au retour de mon escapade, je me suis perdu (un peu) en cherchant le chemin pour aller au Rocket Ranch, d’ailleurs fermé ce jour.

BOCA CHICA; Texas, Starbase, SpaceX, 5 septembre 2023. – © PHOTO : ROLAND J. KELLER

Un peu déboussolé

Bref, pour revenir à nos moutons, petit contexte. La Starbase est tout au sud du Texas, dans son bout de chaussure comme j’aime à le répéter. On est à peine à 10 km de la frontière mexicaine. C’est le site de développement du vaisseau spatial Starship, un véhicule spatial entièrement réutilisable qui est conçu pour transporter des humains et du fret vers la lune, Mars et au-delà. Le lieu était à l’origine destiné au lancement des fusées Falcon 9 et Falcon Heavy de l’entreprise, mais en 2018, SpaceX a annoncé un changement de plans, indiquant que le site serait utilisé exclusivement pour Starship, le lanceur lourd nouvelle génération de la compagnie. En 2019 et 2020, le site a considérablement étendu ses capacités de production et de test, et est aujourd’hui activement employé pour la construction, le test et le lancement de prototypes du lanceur Starship.

Vous imaginez bien qu’avec mes 42 lancements auxquels j’ai assisté, je me suis préparé à fond pour cette aventure. Obéissant des gouvernements spatiaux, j’ai toujours su m’adapter aux exigences d’entrée dans la sphère spatiale. Mais cette fois, tout ce contexte de visite d’engins spatiaux m’a complètement déboussolé et ravi ! je vous explique tout dans ma prochaine News.

Entrée gratuite, sortie contrôlée

Revenons à mon déplacement. Jusqu’à la sortie de Brownsville, rien de particulier, une route banale à suivre, dont la Nationale 4. Voir carte ci-jointe. Une bonne heure de route, cela ne dérange pas en Amérique. À la sortie de la route, disons principale, nous voilà amenés sur une route « secondaire » pas trop bien entretenue où il y a quand même des travaux de rénovation. Un peu plus loin, aïe (!), je vois un premier poste de contrôle au loin. Je me méfie et me tiens sur mes gardes. Mais arrivé sur place, je m’aperçois qu’il est installé, non pas de mon côté, mais dans l’autre sens de la circulation. C’est un peu comme dans une soirée festive, parfois. C’est : entrée gratuite, sortie « payante » ou contrôlée.

Ajustement au millimètre

Starbase est si visible, très loin, que quand je peux m’y approcher, l’adrénaline monte. Je me gare quelques fois le long de la route pour prendre des photos, personne ne m’arrête. Je continue mon petit bonhomme de chemin jusqu’à la fameuse tour de lancement de Starship et là j’aperçois le deuxième étage accroché à la fourche montante. SpaceX procède à la mise en place et à l’ajustement du haut de la fusée sur le premier étage. Une demi-heure de montée et une fixation, par les ingénieurs, au millimètre !

BOCA CHICA; Texas, Starbase, SpaceX, 5 septembre 2023. – © PHOTO : ROLAND J. KELLER

La fusée se dresse majestueusement devant nous, à seulement une centaine de mètres. Je suis bouche bée. Pas la moindre barrière ni vigie en vue. Enfin, un technicien de SpaceX émerge et s’approche des quelques photographes présents. Il me lance avec un air amusé : « Vous êtes venu tout droit de Suisse juste pour ça ? Chapeau ! ». Devant l’immensité de la fusée, je lui réponds, tentant de cacher mon excitation : « Et elle décolle quand cette beauté ? ». « Vendredi, si les étoiles s’alignent ! » me lance-t-il avec un clin d’œil. « Vous serez là pour le spectacle ? » « Tant qu’il ne neige pas au Texas, je serai là ! », je plaisante, tout en croisant les doigts. (Voir les photos)

(À suivre…)

  • Prochain épisode : Starship et sa vue imprenable sur la mer
BOCA CHICA; Texas, Starbase, SpaceX, 5 septembre 2023. – © PHOTO : ROLAND J. KELLER

My Pilgrimage to Starbase

[Boca Chica, September 5 2023, rke] – Well, I’ll be – by some dang twist of fate, I found m’self smack-dab in front of two rocket pieces fitting together just as snug as a bug in a rug.

Now, on this here Tuesday, September 5, 2023, I decided to saddle up and head on over to Starbase. Starbase. Let me tell y’all, it wasn’t no walk in the park. Had to make sure I had enough water for the trail, and somethin’ for them pesky mosquitoes I’ve been hearin’ about. But what I hadn’t counted on was gas – not that I was runnin’ on fumes headin’ outta Brownsville, but these Texas roads sure can be deceiving… in length, that is. Got a bit turned around on my way back, lookin’ for the Rocket Ranch – which, turns out, was closed for the day.

A Bit Like a Lost Calf

Now, for those of y’all not in the know, Starbase is way down south in the Texas boot heel. We’re talkin’ a stone’s throw from the Mexican border. This here is where they’re workin’ on the Starship – a fancy space contraption meant to take folks and goods to the moon, Mars, and beyond. Originally, this place was meant for the Falcon 9 and Falcon Heavy rockets, but then in 2018, SpaceX changed their tune, saying it’d be all about Starship, their latest and greatest. By 2019 and 2020, they had built up the place real good. Now, with the 42 launches I’ve witnessed, you’d think I’d be ready for anything. I’ve always managed to navigate the space bureaucracy just fine. But this time, everything about visiting these rockets threw me for a loop – in a good way! I’ll fill y’all in in my next News.

Free Entry, Guarded Exit

Back to my journey. Gettin’ outta Brownsville was a breeze. Just followed the good ol’ National 4. (See map attached.) An hour’s drive is nothin’ here in the Lone Star State. But then, once off the main drag, I found myself on a less-maintained road, even saw some construction up ahead. Spotted a checkpoint in the distance, so I got ready. Turned out, the checkpoint was for folks headin’ the other way. Kinda reminds me of some parties – easy in, but they watch ya on the way out.

Fit Tighter than a New Pair of Boots

Starbase is so big you can see it a country mile away. As I got closer, I could feel the excitement bubblin’ up. Pulled over a few times to snap some pictures – nobody minded. Made my way to that big ol’ Starship launch tower, and lo and behold, there was the second stage, getting hitched up. Watched SpaceX folks fit the top of that rocket onto the first stage. Took ’em about half an hour, and they did it with precision. That rocket stood tall and proud, and I was just gawkin’. Not a fence or guard in sight. Then, one of the SpaceX crew came over, lookin’ amused. « You came all the way from Switzerland just for this? Hats off to ya! » Starin’ up at that massive rocket, I asked, tryin’ to play it cool, « When’s this beauty takin’ off? » He winked, « Friday, if the stars align. You gonna be here for the show? » « Long as it ain’t snowin’ in Texas, I’ll be here, » I joked, fingers crossed. (See photos) (To be continued…)

• Next up: Starship and its jaw-dropping seaside view.