Révélateur spatial : clic-clac au pas de charge !

[Courrendlin (Switzerland), December 31, 2023, rke. English below] – À l’initiative de l’un de mes collègues photographe, Joël Bessard, l’un de mes récents article « Parcours du combattant du photographe spatial », a été publié dans l’édition automnale 2023 du « Petit Révélateur« . De la préparation minutieuse avant le lancement jusqu’à l’anticipation des réglages parfaits pour capturer la majesté d’un décollage… Le voici, ci-après en version web.

Assister à un lancement de fusée est un spectacle grandiose, mais pour le photographe professionnel que je suis, c’est également une course contre la montre, un défi technique et logistique. Entre les aléas de la météo, les contraintes de sécurité et le choix crucial du matériel, chaque détail compte. Plongée dans les coulisses de cette aventure, du briefing de presse à ce moment magique où la fusée déchire le ciel, en passant par les réglages indispensables des appareils photo pour avoir le bon shoot. Tout près !

Photographier une fusée depuis son pas de tir, voire à ses pieds, relève du véritable parcours du combattant. Avant de pouvoir déclencher l’obturateur, il faut franchir plusieurs étapes administratives et logistiques qui sont décrites dans l’encadré ci-après.

Notre matériel photo est fouillé avec des chiens renifleurs

Une fois sur le site de presse, nous trépignons d’impatience à l’idée de nous rendre au pas de tir, pour être « aux pieds » de la fusée, si l’on peut utiliser cette expression. Les Falcon 9 modernes sont d’abord positionnées horizontalement sur un bras articulé avant d’être redressées. Quant à la fusée SLS (Space Launch System) que j’ai eu le privilège de photographier le 16 novembre 2022, elle était déjà verticale, fixée à son support.

Avant d’accéder à cet emplacement emblématique, notre matériel doit passer par un contrôle de sécurité. Ce processus a lieu sur le parking situé devant le VAB (Vehicle Assembly Building). En général, nous sommes une centaine de photographes, professionnels et amateurs, à être autorisés à monter à bord des trois bus qui nous attendent. Tous nos équipements sont alignés au sol pour inspection. Un agent, assisté d’un chien renifleur, vérifie ensuite chacun de nos sacs à la recherche de substances explosives. Il s’agit d’une règle de sécurité imposée par l’Administration américaine. Une fois, le chien s’est particulièrement intéressé à mon sac, me faisant frissonner d’inquiétude. Il s’est avéré que j’avais simplement oublié une banane au fond de mes affaires ! La tension s’est dissipée dans un éclat de rire général.

Différents points d’observation

D’ordinaire, nous devons franchir un autre poste de contrôle pour accéder au tarmac de la fusée. Toutefois, cette fois-ci, pour le vol Falcon 9 Dragon de SpaceX – Crew 7, l’entrée au pas de tir 39A nous a été refusée. La raison ? Des débris échappés lors du lancement d’Artemis avaient causé des dommages à la tour de lancement. Ce contretemps nous a tout de même offert une palette variée d’emplacements pour prendre nos photos.

Nous avions le choix entre trois positions. La première se trouvait en face de la fusée, le long de cette célèbre route de graviers menant au pas de tir. Ce n’était toutefois pas l’idéal, car notre vue était en partie obstruée par le bras articulé de la plate-forme de lancement. La deuxième option offrait une vue dégagée sur la tour en construction du Starship de SpaceX, qui s’élève à 120 mètres. La troisième et dernière option était en lisière d’une dune, avec un panorama dégagé agrémenté de palmiers.

On capture les images aux sons

Dans la tension palpable des derniers préparatifs, chaque minute compte. Nous sommes une petite armée de photographes déployant nos trépieds comme des fusils de précision, calibrant nos angles de vue et ajustant nos paramètres. Et certains d’entre nous vont même jusqu’à littéralement clouer leur trépied au sol pour éviter toute vibration indésirable. Sur mon Canon 5D Mark III, je fixe un Trigger signé Miops, un petit boîtier électronique qui peut faire toute la différence.

Cela me rappelle une anecdote amusante lors d’un précédent lancement. Soudain, un vacarme de jappements brise la concentration ambiante : « Ouah, ouah ! Ouah, ouah ! » C’est Julian Leek, un collègue photographe, qui semble avoir perdu toute réserve. Intrigué, je m’approche de lui et réalise qu’il lutte avec un câble récalcitrant.

— T’as un tournevis ? me lance-t-il, un brin stressé.

— Bien sûr, mon fidèle couteau suisse est toujours à portée de main, je réponds en lui tendant l’outil multifonction.

Rassuré, Julian s’emploie à démonter sa petite boîte électronique, ajustant les réglages de son micro. Un micro ? Oui, vous avez bien entendu. Nous nous trouvons à une centaine de mètres de la fusée, et le son de son décollage sera notre déclencheur photographique. L’idée d’attendre le décollage à cette distance relèverait de la folie, à moins de vouloir nous griller comme des poulets sur un barbecue spatial.

C’est dans ces moments d’ajustements, où le son devient un déclencheur et où un couteau suisse peut sauver la mise, que l’on réalise l’étendue des défis techniques qu’implique la photographie spatiale.

Mais ces défis, nous les relevons avec un enthousiasme indéfectible, car ils rendent chaque cliché pris non seulement une prouesse technique, mais aussi une véritable aventure humaine.

Savoir anticiper

Le problème récurrent est de savoir comment régler nos boîtiers pour que, lorsque la fusée part, le déclenchement ait lieu au bon moment. Non seulement la vitesse, mais l’ouverture, sachant que, souvent l’on règle les appareils la journée, la fusée décolle la nuit, et vice-versa. C’est là tout l’art de la photo, justement. On doit davantage anticiper. Chaque photographe a ses petites combines. J’ai eu du mal à les connaitre et c’est normal. Un cuisinier ne dévoile pas ses recettes. 

Nos installations réalisées, on repart du site de presse, en bus, puis l’on attend le décollage. Soit sur le tarmac du VAB ou sur son toit, où l’on a une vue prenante sur l’horizon avec les tours de lancement, ou plus proche des autres pas de tir, comme la NASA Causeway. En général, on se tient à 3 miles (5 km). C’est la distance la plus proche pour voir le décollage et là j’emploie mon Canon EOS R3 et un objectif de 400 mm (un 200 2,8 avec convertisseur 2x). Et les shoots peuvent enfin commencer. 

Photographier en RAW, c’est mieux

Une fois la fusée lancée dans le firmament, vient le moment décisif du post-traitement. Le silence studieux remplace l’effervescence précédente. Armés de stations de travail à la pointe de la technologie, nous plongeons dans le monde silencieux des pixels et des fichiers RAW, cherchant à tirer le meilleur de chaque image capturée. Ce processus peut prendre des heures, alimenté par une tension nerveuse, car, en fin de compte, l’image parfaite demeure insaisissable, toujours un peu hors de portée.

Enfin, retour sur le pas de tir, cette fois sans la rigueur des fouilles de sécurité. La récupération du matériel se fait à un rythme frénétique, chacun impatient de voir si ses efforts ont porté leurs fruits. Personnellement, je n’ai jamais réussi à capturer la photo parfaite. Il y a toujours un détail manquant, une émotion qui échappe, un élément qui fait défaut. Et pourtant, à chaque fois, je suis frappé par l’extraordinaire talent de certains de mes collègues, qui semblent toujours parvenir à saisir l’instant magique.

Mon propre sens de l’accomplissement photo

Mais ici, dans cette quête presque obsessionnelle pour la photo parfaite, je trouve mon propre sens de l’accomplissement. Non pas dans la comparaison avec les autres, mais dans l’expérience en elle-même. Être là, sur le pas de tir, est une récompense en soi. C’est un privilège rare, qui me distingue comme le seul photographe suisse accrédité sur place, et souvent le seul étranger. Avec 42 missions à mon actif, dont 37 pour lesquelles j’ai été accrédité, chaque aventure est une nouvelle occasion d’apprendre, d’explorer et de chercher ce moment d’éternité dans un monde en perpétuel mouvement.

Ainsi, même si chaque cliché n’est pas une œuvre d’art, chaque mission est un chapitre de mon voyage unique dans l’infini complexe de l’exploration spatiale. C’est dans ce voyage que je trouve mon vrai succès, et c’est pourquoi je continuerai à pointer mon objectif vers les étoiles, cherchant toujours la photo qui capture non seulement un instant, mais aussi l’essence même de cette aventure humaine extraordinaire.

Les étapes cruciales pour un sésame photo à la NASA

L’aventure du photographe spatial ne commence pas au décollage, mais bien avant, dans un dédale de formalités et de préparatifs. L’accréditation est un processus complexe et rigoureux, souvent méconnu, mais indispensable. Voici un aperçu des étapes clés que chaque photographe doit franchir pour obtenir le précieux sésame qui lui permettra de capturer l’instant où la fusée s’élance vers les étoiles. En voici les principales étapes :

  1. Demande de VISA : Premier arrêt, le consulat de l’Ambassade des États-Unis à Berne. Un rendez-vous est pris par courriel, suivi d’une visite en personne. Si le VISA de type I n’est pas accordé, c’est la fin du voyage avant même qu’il n’ait commencé. Pas de photo, pas d’article.
  2. Choix du lancement : Il faut ensuite sélectionner le bon événement, en l’occurrence le dernier SpaceX Crew-7, avec son équipage international composé de Jasmin Moghbeli, Andreas Mogensen, Satoshi Furukawa et Konstantin Borisov.
  3. Accréditation NASA : Une demande formelle par e-courriel doit être adressée à la NASA dans les délais. Une fois celle-ci approuvée, un avis officiel confirme notre statut de reporter accrédité. Mais ce n’est que le début.
  4. La préparation des bagages et le choix du matériel photo : Une fois que le feu vert est donné pour le lancement, le chronomètre commence à tourner. La préparation des bagages devient alors une tâche cruciale, d’autant plus que les limites de poids des compagnies aériennes sont strictes : 23 kg en soute et 8 kg en bagage à main. Le choix du matériel est donc stratégique.
  • Boîtiers : J’opte généralement pour deux boîtiers pour couvrir tous les besoins. Un Canon R3, ultra-performant pour les prises de vue à distance et dans des conditions de lumière difficiles. Un Canon 5D Mark III est mon choix pour les installations plus proches de la fusée, car il est moins coûteux et donc moins risqué à laisser sur place.
  • Objectifs : Le choix des objectifs doit également être polyvalent. J’utilise souvent un objectif Canon 28-300 mm f/3.5-5.6 pour sa polyvalence et un Canon 70-200 mm f/2.8 pour sa performance dans des conditions de faible luminosité et pour les gros plans. Ce dernier peut être particulièrement utile pour capturer des détails subtils, même s’il n’est pas toujours le choix évident pour les lancements de fusées.
  • Accessoires : Ne négligez pas les petits accessoires qui peuvent faire une grande différence. Par exemple, des cartes mémoire supplémentaires, des batteries, et même un petit trépied peuvent être très utiles.
  • Smartphone :  Avoir un bon smartphone est également crucial, surtout pour le partage en temps réel et pour les vidéos. Les performances varient en fonction de la lumière disponible. De jour, les résultats sont souvent satisfaisants, mais les limites deviennent évidentes en conditions de faible luminosité, où la fusée devient souvent une simple boule blanche et brillante dans le ciel nocturne. C’est donc un véritable jeu de Tetris pour faire rentrer tout ce matériel dans les limites de poids imposées. 
  1. Le voyage : J’embarque souvent sur un vol direct Zurich-Miami. Une fois sur le sol américain, soit je passe la première nuit sur place, soit je me rends directement à Cap Canaveral, ce qui rajoute 3h30 au trajet initial de 10 heures.
  2. Arrivée au KSC : Une fois au Kennedy Space Center (KSC), plusieurs badges doivent être récupérés. Le premier est délivré au Badging Office, le second quelques kilomètres plus loin. Les journalistes américains peuvent se déplacer en voiture, tandis que nous, les étrangers, sommes escortés en bus jusqu’au site de presse, face au Vehicle Assembly Building (VAB).

Et c’est à partir de ce moment-là que commence la véritable aventure.

Ci-dessous, photos prises lors du lancement de la sonde spatiale Solar Orbiter en 2019, et Artemis I en 2022.

The space photographer’s obstacle course

On the initiative of one of my fellow photographers, Joël Bessard, one of my recent articles, « Parcours du combattant du photographe spatial », was published in the autumn 2023 issue of « Le Petit Révélateur ». It chronicles the meticulous preparations before a rocket launch and the anticipation of perfecting settings to capture the grandeur of a liftoff…

Attending a rocket launch is a grandiose spectacle, but for me as a professional photographer, it’s also a race against time, a technical and logistical challenge. Between the vagaries of the weather, safety constraints and the crucial choice of equipment, every detail counts. Here’s a behind-the-scenes look at this adventure, from the press briefing to that magical moment when the rocket tears through the sky, and the essential camera settings needed to get the right shot. Up close!

Photographing a rocket from its launch pad, or even at its feet, is a real obstacle course. Before the shutter can be released, a number of administrative and logistical steps have to be completed, as described in the box below.

Our camera equipment is searched with sniffer dogs

Once at the press site, we couldn’t wait to get to the launch pad, to be « at the feet » of the rocket, if we can use that expression. Modern Falcon 9s are first positioned horizontally on an articulated arm before being straightened. As for the SLS (Space Launch System) rocket I had the privilege of photographing on November 16, 2022, it was already vertical, attached to its support.

Before accessing this iconic location, our equipment must pass through a security check. This process takes place in the parking lot in front of the VAB (Vehicle Assembly Building). There are usually around a hundred of us photographers, both professional and amateur, who are allowed to board the three buses waiting for us. All our equipment is lined up on the ground for inspection. An agent, assisted by a sniffer dog, then checks each of our bags for explosive substances. This is a security rule imposed by the American Administration. On one occasion, the dog took a particular interest in my bag, making me shiver with concern. It turned out that I’d simply forgotten a banana at the bottom of my belongings! The tension dissipated with a general burst of laughter.

Different observation points

Usually, we have to pass through another checkpoint to access the rocket’s tarmac. However, this time, for SpaceX’s Falcon 9 Dragon – Crew 7 flight, we were denied entry to launch pad 39A. The reason? Debris released during the Artemis launch had caused damage to the launch tower. Nevertheless, this setback offered us a varied palette of locations from which to take our photos.

We had a choice of three positions. The first was opposite the rocket, along that famous gravel road leading to the launch pad. This was not ideal, however, as our view was partly obstructed by the articulated arm of the launch pad. The second option offered an unobstructed view of SpaceX’s Starship tower under construction, which rises to 120 meters. The third and final option was on the edge of a dune, with an unobstructed view enhanced by palm trees.

Capturing images with sound

In the palpable tension of the final preparations, every minute counts. We’re a small army of photographers, deploying our tripods like precision rifles, calibrating our angles and adjusting our settings. And some of us even go so far as to literally nail our tripods to the floor to avoid any unwanted vibrations. On my Canon 5D Mark III, I attach a Miops Trigger, a little electronic box that can make all the difference.

This reminds me of an amusing anecdote from a previous launch. Suddenly, the ambient concentration is shattered by a racket of yapping: « Whoa, whoa, whoa, whoa! » It’s Julian Leek, a fellow photographer, who seems to have lost all reserve. Intrigued, I approach him and realize he’s struggling with a stubborn cable.

– Do you have a screwdriver? » he asks, a little stressed.

– Of course, my trusty Swiss Army Knife is always at hand, » I reply, handing her the multifunction tool.

Reassured, Julian sets about dismantling his little electronic box, adjusting the settings on his microphone. Microphone? Yes, you heard right. We’re about a hundred meters from the rocket, and the sound of lift-off will be our photographic trigger. The idea of waiting for lift-off at this distance would be madness, unless you wanted to grill us like chickens on a space barbecue.

It’s in these moments of adjustment, when sound becomes a trigger and a Swiss Army knife can save the day, that we realize the extent of the technical challenges involved in space photography.

But we take on these challenges with unfailing enthusiasm, because they make every shot we take not just a technical feat, but a real human adventure.

Knowing how to anticipate

The recurring problem is how to set our cameras so that, when the rocket takes off, the shutter is released at the right moment. Not just the speed, but also the aperture, bearing in mind that we often set our cameras during the day, but the rocket takes off at night, and vice-versa. This is the art of photography. You have to anticipate more. Every photographer has his own little tricks. I had a hard time getting to know them, and that’s normal. A cook doesn’t reveal his recipes. 

Once our installations are complete, we leave the press site by bus, and wait for take-off. Either on the tarmac of the VAB or on its roof, where you have a breathtaking view of the horizon and the launch towers, or closer to other launch pads, such as the NASA Causeway. In general, we stand 3 miles (5 km) away. This is the closest distance to see the launch pad, and here I use my Canon EOS R3 and a 400 mm lens (a 200 2.8 with 2x converter). And the shooting can begin. 

RAW photography is better

Once the rocket has been launched into the firmament, comes the decisive moment of post-processing. Studious silence replaces the previous effervescence. Armed with state-of-the-art workstations, we plunge into the silent world of pixels and RAW files, seeking to make the most of each captured image. This process can take hours, fueled by nervous tension, because, in the end, the perfect image remains elusive, always a little out of reach.

Finally, back on the firing range, this time without the rigours of security searches. Equipment is collected at a frenetic pace, everyone eager to see if their efforts have paid off. Personally, I’ve never managed to capture the perfect shot. There’s always a detail missing, an emotion missing, an element missing. And yet, every time, I’m struck by the extraordinary talent of some of my colleagues, who always seem to manage to capture the magic moment.

My own sense of accomplishment photo

But here, in this almost obsessive quest for the perfect photo, I find my own sense of accomplishment. Not in comparison with others, but in the experience itself. Being there, on the shooting range, is a reward in itself. It’s a rare privilege, which distinguishes me as the only Swiss photographer accredited on site, and often the only foreigner. With 42 missions to my credit, 37 of which I’ve been accredited for, each adventure is a new opportunity to learn, explore and search for that moment of eternity in a world in perpetual motion.

So, while not every shot is a work of art, every mission is a chapter in my unique journey through the infinite complexities of space exploration. It’s in this journey that I find my true success, and that’s why I’ll continue to point my lens at the stars, always searching for the photo that captures not just an instant, but the very essence of this extraordinary human adventure.

The crucial steps for a NASA photo pass

The space photographer’s adventure doesn’t begin at lift-off, but long before, in a maze of formalities and preparations. Accreditation is a complex and rigorous process, often overlooked, but indispensable. Here’s an overview of the key stages that every photographer must go through to obtain the precious sesame that will enable him or her to capture the moment when the rocket takes off towards the stars. Here are the main steps:

  1. VISA application: First stop, the consulate of the U.S. Embassy in Berne. An appointment is made by e-mail, followed by an in-person visit. If the Type I VISA is not granted, it’s the end of the trip before it’s even begun. No photo, no article.
  2. Launch selection: The next step is to select the right event, in this case the latest SpaceX Crew-7, with its international crew of Jasmin Moghbeli, Andreas Mogensen, Satoshi Furukawa and Konstantin Borisov.
  3. NASA accreditation: A formal request by e-mail must be sent to NASA by the deadline. Once approved, an official notice confirms our status as an accredited reporter. But that’s just the beginning.
  4. Luggage preparation and choice of camera equipment: Once the go-ahead has been given for the launch, the clock starts ticking. Luggage preparation then becomes a crucial task, all the more so as airline weight limits are strict: 23 kg in the hold and 8 kg in hand luggage. The choice of equipment is therefore strategic.
  • Cameras: I generally opt for two cameras to cover all my needs. A Canon R3, ultra-performing for shooting at a distance and in difficult lighting conditions. A Canon 5D Mark III is my choice for set-ups closer to the rocket, as it’s less expensive and therefore less risky to leave on location.
  • Lenses: The choice of lenses must also be versatile. I often use a Canon 28-300 mm f/3.5-5.6 lens for its versatility, and a Canon 70-200 mm f/2.8 for its performance in low-light conditions and for close-ups. The latter can be particularly useful for capturing subtle details, although it’s not always the obvious choice for rocket launches.
  • Accessories: Don’t overlook small accessories that can make a big difference. For example, extra memory cards, batteries and even a small tripod can be very useful.
  • Smartphone: Having a good smartphone is also crucial, especially for real-time sharing and video. Performance varies according to the light available. In daylight, the results are often satisfactory, but the limits become obvious in low-light conditions, where the rocket often becomes a mere shiny white ball in the night sky. It’s a real game of Tetris to fit all this equipment into the weight limits imposed. 
  1. The trip: I often fly direct from Zurich to Miami. Once on American soil, I either spend the first night there, or go directly to Cape Canaveral, which adds 3.5 hours to the initial 10-hour journey.
  2. Arrival at KSC: Once at the Kennedy Space Center (KSC), several badges have to be collected. The first is issued at the Badging Office, the second a few kilometers further on. American journalists can travel by car, while we foreigners are escorted by bus to the press area opposite the Vehicle Assembly Building (VAB).

And that’s when the real adventure begins.

3 réflexions sur « Révélateur spatial : clic-clac au pas de charge ! »

  1. La toute grande classe Roland et surtout très intéressant.
    Continue de nous éblouir de la sorte encore longtemps.
    Bonne année 2024 en me réjouissant de te lire prochainement.
    Bien des salutations du Floc de Tramelan.

    1. Ciao Floc,
      Ravi de tes louanges. Merci. Cela motive de poursuivre mes News sur ce blog qui n’est alimenté que lorsque je suis en Amérique ou de temps en temps depuis notre pays. Bon tremplin 2024 aussi ! Roland

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