Boca Chica : boum ! Dragon-ISS : succès !

[Courrendlin, Switzerland, May 31, 2020, rke]
Le succès total du lancement de Crew Dragon samedi 30 mai 20020, puis son accostage à la Station spatiale internationale (ISS) complètement éclipsé l’échec d’un prototype de Starship qui a explosé lors d’un test d’allumage à Boca Chica (Texas), le jour du décollage de Dragon. Mais SpaceX ne s’en décourage pas tout autant. L’entreprise d’Elon Musk n’en oublie pas les objectifs qu’elle s’est fixée dans le domaine des voyages spatiaux privés. Pour réaliser ses projets ambitieux d’envoyer jusqu’à 100 passagers sur la Lune et sur Mars, l’entreprise privée a beaucoup recours aux prototypes, comme elle l’avait avec ses lanceurs Falcon. Et aujourd’hui, ça vole même avec des astronautes. Qui l’aurait cru ?
Image du haut : Massive explosion of a SpaceX Starship Prototype (SN4) at Boca Chica Texas, USA Youtube

Belle image où l’on devine l’un des 16 petits moteurs Super Draco de Dragon à l’allumage (en bas à gauche). lors de l’arrivée à la Station spatiale internationale (ISS).
L’amarrage a eu lieu à 10h16 EDT (1416 GMT), 16h16 suisse alors que la station spatiale survolait la frontière entre la Chine et la Mongolie sur une distance de 262 miles (421 km).
Photo : NASA TV

« Nous ne comprenons pas vraiment l’hystérie déclenchée par le lancement réussi de la capsule Crew Dragon », a déclaré sur Twitter, le porte-parole de Roscosmos Vladimir Oustimenko, lorsque Crew Dragon Demo-2 a été lancé ce samedi 30 mai 2020 à 15h22 (locale), 21h22 (suisse) du pas de tir historique 39A de Cap Canaveral. Il répondait à Elon Musk Elon Musk, le fondateur de SpaceX, qui a chambré le chef de l’agence spatiale russe Dmitri Rogozin, qui avait affirmé en 2014 que les astronautes américains pourraient bien avoir besoin d’un « trampoline » pour rejoindre l’ISS. « Le trampoline fonctionne », a plaisanté alors Elon Musk lors d’une conférence de presse au côté de l’administrateur de la Nasa, Jim Bridenstine, après le décollage réussi de la fusée Crew Falcon 9. « C’est une blague entre nous », a ajouté l’entrepreneur de 48 ans alors que les deux hommes s’étaient mis à rire… jaune.

Selon notre confrère média LCI, le lancement réussi de la fusée de SpaceX peut être considéré comme un coup dur pour la Russie qui était jusqu’alors le seul pays à pouvoir envoyer des hommes sur l’ISS depuis le 8 juillet 2011 et l’arrêt du programme de navettes spatiales américaines. Au prix toujours plus élevé de 80 millions de dollars, la place par astronaute, l’agence spatiale russe a profité de cette manne pour peaufiner ses budgets spatiaux humains, bien consciente que le lancement habité de Space est une prouesse technologique des temps modernes.

La NASA, principal client et pourvoyeur 

Le magazine américain Forbes analyse le marché avec circonspection. Au cours du programme Apollo, envoyer Neil Armstrong sur la Lune n’était pas seulement une question de technologie ou de science, il en allait également du triomphe du capitalisme sur le communisme. À l’époque, l’émergence de compagnies spatiales russes, qui construisaient des fusées solides pour des prix raisonnables, a permis de redynamiser le marché. Pendant ce temps, les États-Unis assistent à l’ascension de plusieurs entrepreneurs du secteur spatial, qui ambitionnent de fabriquer des fusées. C’est dans ce contexte qu’Elon Musk fonde SpaceX en 2003. Il est pour cela aidé de l’argent provenant de la vente de Zip2, sa première société, qui lui a rapporté 307 millions de dollars, et de PayPal pour 1,5 milliard de dollars. Le secteur spatial a franchi une autre étape importante en 2004, lorsque SpaceShipOne, un vaisseau spatial créé par l’ingénieur aérospatial Burt Rutan et sa société Scaled Composites, entreprenant avec succès deux vols suborbitaux. SpaceX saute immédiatement sur l’occasion et remporte en 2006 un contrat avec la NASA, qui lui permet d’obtenir 278 millions de dollars pour développer son lanceur Falcon 9 (depuis lancé avec succès en 2010).

L’espace abordable

En 2008, l’entreprise d’Elon Musk signe par ailleurs un contrat distinct de 1,6 milliard de dollars avec la NASA afin d’envoyer des cargaisons à l’ISS, une mission amorcée en 2012 quand la capsule Dragon devient le premier vaisseau spatial privé à s’amarrer à la station spatiale internationale. Par la suite, SpaceX offre de nouveaux services de lancement à d’autres clients commerciaux, comme des entreprises de télécommunications. Les prix sont considérablement plus bas que ceux de ses concurrents, y compris les entreprises russes. Grâce à SpaceX et Nanoracks, l’espace devient plus abordable, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles opportunités commerciales. En 2014, la NASA attribue ainsi de nouveaux contrats pour des vols spatiaux avec équipage à deux entreprises : Boeing et SpaceX. Ensemble, ces deux contrats représentent une valeur d’environ 6,8 milliards de dollars. Toutefois, cela ne veut pas dire que la NASA n’intervient pas dans le développement des véhicules spatiaux de l’une ou l’autre société, mais cette collaboration permet d’associer le meilleur de l’expertise gouvernementale avec celle du secteur privé.

Patrick Baudry : « Une réussite technique parfaite, avec une fusée qui coûte le cinquième d’une fusée Ariane équivalente »

« C’est une ère nouvelle qui commence », s’est enthousiasmé sur la chaîne France Info l’astronaute français Patrick Baudry. On pourra enfin approcher, voire atteindre nos rêves. C’est une réussite technique parfaite, avec une fusée qui coûte le cinquième d’une fusée Ariane équivalente. La messe est dite, et maintenant nous allons continuer à avancer, et c’est ce dont je rêve depuis 30 ans. » 

La capsule Crew Dragon Demo-2 de SpaceX a finalement pu décoller ce samedi 30 mai 2020 à 15h22 (locale), 21h22 (suisse) du pas de tir historique 39A de Cap Canaveral.  – Photo : NASA

Patrick Baudry a insisté sur la « grave erreur de l’Europe » de ne pas avoir misé sur les vols habités. « Cela fait 15 ans que je le répète. Cette Europe n’est pas l’Europe dont je rêvais il y a vingt ou trente ans. On a travaillé sur Hermès, qui était un véhicule spatial habité, entre 1986 et 1992. On aurait dû faire ce véhicule spatial habité européen. Tout s’est arrêté, car on a eu affaire à des politiques qui n’ont aucune vision. Où est la vision d’avenir aujourd’hui, quand on parle de l’espace européen ? Je dois avouer, à ma grande honte, que j’ai un peu perdu espoir en l’Europe. C’est bien triste », a conclu l’astronaute français.

Bruno Stanek : « SpaceX a frappé la concurrence totalement non préparée, surtout l’industrie de la fusée en Russie, en Chine et en Europe »

Mais l’analyse la plus pertinente est celle du Dr Bruno Stanek, ex-présentateur de la chaîne TV Suisse alémanique SRF, qui avait vu en SpaceX un pionnier, comme il s’était expliqué sur monde blog : « SpaceX a réussi à atteindre le sommet de tous les développeurs de fusées en moins d’une décennie, tandis que les anciens dirigeants, malgré tout le soutien du gouvernement, semblent n’avoir fait aucun progrès technologique au cours de la même décennie. SpaceX a démontré sa capacité à franchir les premières étapes coûteuses et a offert la perspective de lancer des fusées à coût abordable sur une base régulière. Leur technologie, qui démontre qu’un moteur de Methane-LOX sous-congelé peut atteindre l’orbite terrestre en une seule étape, devient possible. Cela rend les percées encore plus faciles : les deuxièmes étages – construits comme des orbiteurs, rendant les carénages de charge utile obsolètes – peuvent être ravitaillés en orbite terrestre et peuvent voler vers la Lune ou vers Mars avec juste plus ou moins de carburant. Choisir du méthane plutôt que du kérosène, c’est produire du CH4 à partir de CO2 et de H2O sur Mars pour le vol de retour. Construire leur propre complexe de lancement à Boca Chica (Sud du Texas) les rend indépendants des installations gouvernementales et militaires – alors que la plupart e ceux-ci lancent des fusées super lourdes. De quoi avez-vous besoin de plus ? Et ils ont d’autres idées exclusives qui ne sont pas faciles à copier. SpaceX a frappé la concurrence totalement non préparée, surtout l’industrie de la fusée en Russie, en Chine et en Europe. »

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Boca Chica: BOOM!
Dragon-ISS: SUCCESS!

Visualisation approximative de la taille des installations de construction Starhoppers à Boca Chica. Photo : Teslarati

[Courrendlin, Switzerland, May 31, 2020, rke]
The complete success of Crew Dragon’s launch on Saturday, May 30, 20020, and its subsequent docking with the International Space Station (ISS) completely overshadowed the failure of a prototype Starship that exploded during an ignition test in Boca Chica, Texas, on the day of Dragon’s liftoff. But SpaceX doesn’t get discouraged as much. Elon Musk’s company does not forget the objectives it has set for itself in the field of private space travel. To achieve its ambitious plans to send up to 100 passengers to the Moon and Mars, the private company relies heavily on prototypes, as it did with its Falcon launchers. And today, it even flies with astronauts. Who would have thought?

“We don’t really understand the hysteria triggered by the successful launch of the Crew Dragon capsule,” said Roscosmos spokesman Vladimir Oustimenko on Twitter when Crew Dragon Demo-2 was launched this Saturday, May 30, 2020 at 3:22 pm (local time), 9:22 pm (Swiss time) from the historic launch pad 39A at Cape Canaveral. He was responding to SpaceX founder Elon Musk, who had been laughed the head of the Russian space agency Dmitri Rogozin, who had said in 2014 that American astronauts may well need a “trampoline” to reach the ISS. “The trampoline works,” Musk joked at a press conference with NASA Administrator Jim Bridenstine after the successful launch of the Crew Falcon 9 rocket, “It’s a joke between us,” the 48-year-old entrepreneur added as the two men laughed… yellow.

Les astronautes dragons Doug Hurley et Bob Behnken ont flotté dans le module Harmony de la station spatiale pour rejoindre le commandant Chris Cassidy et les ingénieurs de vol russes Anatoly Ivanishin et Ivan Vagner. – Dragon astronauts Doug Hurley and Bob Behnken floated in the Space Station’s Harmony module to join Commander Chris Cassidy and Russian flight engineers Anatoly Ivanishin and Ivan Vagner. – Photo : NASA TV

According to our media colleague LCI, the successful launch of the SpaceX rocket can be seen as a blow to Russia, which until then had been the only country able to send men on the ISS since July 8, 2011 and the end of the U.S. space shuttle program. At the ever-increasing price of 80 million dollars per astronaut, the Russian space agency has taken advantage of this opportunity to fine-tune its human space budgets, well aware that the manned launch of Space is a technological feat of modern times.

NASA, the main customer and provider 

The American magazine Forbes analyzes the market with caution. During the Apollo program, sending Neil Armstrong to the moon was not only a question of technology or science, it was also about the triumph of capitalism over communism. At the time, the emergence of Russian space companies, which built solid rockets at reasonable prices, helped to revitalize the market. Meanwhile, the United States witnessed the rise of several space entrepreneurs with ambitions to build rockets. It is in this context that Elon Musk founded SpaceX in 2003. He was helped by money from the sale of Zip2, his first company, which brought him $307 million, and PayPal for $1.5 billion. Another milestone in the space industry came in 2004, when SpaceShipOne, a spacecraft created by aerospace engineer Burt Rutan and his company Scaled Composites, successfully undertook two suborbital flights. SpaceX immediately jumped at the opportunity and in 2006 won a contract with NASA, which enabled it to obtain $278 million to develop its Falcon 9 launcher (since successfully launched in 2010).

Affordable space

In 2008, Musk’s company also signed a separate $1.6 billion contract with NASA to send cargo to the ISS, a mission that begins in 2012 when the Dragon capsule becomes the first privately owned spacecraft to dock to the international space station. Subsequently, SpaceX offers new launch services to other commercial customers, such as telecommunications companies. Prices are considerably lower than those of its competitors, including Russian companies. Thanks to SpaceX and Nanoracks, space is becoming more affordable, paving the way for new commercial opportunities. In 2014, NASA is awarding new contracts for manned space flights to two companies: Boeing and SpaceX. Together, these two contracts are worth approximately $6.8 billion. However, this does not mean that NASA is not involved in the development of either company’s space vehicles, but this collaboration allows the best of government expertise to be combined with that of the private sector.

Patrick Baudry: “A perfect technical success, with a rocket that costs a fifth of an equivalent Ariane rocket.

“It’s a new era that is beginning,” French astronaut Patrick Baudry enthused on the France Info channel. We will finally be able to approach, even reach our dreams. It’s a perfect technical achievement, with a rocket that costs a fifth of an equivalent Ariane rocket. The mass is said, and now we will continue to move forward, and this is what I have been dreaming of for 30 years. » 

Patrick Baudry insisted on Europe’s “serious mistake” for not having opted for manned flights. “I have been saying this for 15 years. This Europe is not the Europe I dreamed of twenty or thirty years ago. We worked on Hermes, which was a manned space vehicle, between 1986 and 1992. We should have made this European manned space vehicle. Everything came to a standstill, because we were dealing with politicians who had no vision. Where is the vision of the future today, when we talk about European space? I must confess, to my great shame, that I have somewhat lost hope in Europe. It is very sad”, concluded the French astronaut.

Bruno Stanek : « SpaceX hit the competition totally unprepared, above all the rocket industry in Russia, China and Europe. »

But the most relevant analysis is that of Dr Bruno Stanek, former presenter of the Swiss German-speaking TV channel SRF, who saw SpaceX as a pioneer, as he explained on his blog
Dr. Bruno Stanek : « SpaceX has succeeded in rising to the top of all rocket developers within less than a decade, while the ancient leaders, despite all government support, seem to have made no technological progress within the same decade. SpaceX has demonstrated the ability to land the expensive first stages and offered the prospect to launch for a fraction of the cost on a regular basis. Their technology of a sub-frozen methane-LOX-engine is progressed to the point, where reaching Earth orbit on a single stage becomes feasible. This makes further breakthroughs much easier: second stages are built like orbiters, make payload fairing’s obsolete, can be refueled in Earth orbit and can fly to either the Moon or Mars with just more or less fuel. Choosing Methane instead of Kerosene let’s them produce CH4 from  CO2 and H2O on Mars for the return flight. Building their own launch complex in Boca Chica (South Texas) makes them independent from government and military facilities – and most limits launching super-heavy rockets. What do you need more? And they have additional proprietary ideas that are not easy to copy. SpaceX hit the competition totally unprepared, above all the rocket industry in Russia, China and Europe. »

Docking took place at 10:16 a.m. EDT (1416 GMT), 4:16 p.m. Swiss time as the space station crossed the border between China and Mongolia over a distance of 262 miles.

Touch-me ! L’ère des « geeks » astronautes a décollé

[Courrendlin, Switzerland, May 30, 2020, rke]
La capsule Crew Dragon Demo-2 de SpaceX a finalement pu décoller ce samedi 30 mai 2020 à 15h22 (locale), 21h22 (suisse) du pas de tir historique 39A de Cap Canaveral. Bob Behnken et Doug Hurley disposent à l’intérieur de leur capsule d’écrans tactiles. L’ère des « geeks » astronautes, autrement dit des férus d’informatique de l’espace, a commencé. Touch go ! – Photo du haut :  NASA TV

Bob Behnken et Doug Hurley, les deux astronautes à bord, sont en effet les premiers à réellement piloter dans l’espace grâce à quatre écrans tactiles (trois alignés et un au-dessus). En face de leur nez, ils peuvent toucher ces affichages qui ressemblent à de grosses tablettes et ce, même avec des gants. Voilà encore une retombée spatiale qui pourra avoir une incidence sur nos propres usages. Je m’imagine déjà entrain de tapoter une telle surface dans la neige ! Bientôt aussi sur nos smartphones ?

A hole (see circle) formed around the clouds on New Smyrna Beach to let the rocket pass 30 miles from Cape Canaveral. Sign of destiny? No, I’m kidding ! – Un trou (voir le cercle) s’est formé autour des nuages sur New Smyrna Beach pour laisser passer la fusée à 30 miles de Cap Canaveral. Signe du destin ? Mais non, je plaisante !
Photo taken by our correspondent- Photo de notre correspondante en Floride : Cindy Lewis

Évidemment, en innovant SpaceX a voulu se démarquer de la concurrence pour valoriser ses atouts. Surtout, ne pas faire comme les autres… et ça marche ! Enfin, ça vole. Il y a cinq ans, les deux astronautes américains se sont déjà accoutumés au pilotage de ce nouveau vaisseau. Norm Knight, directeur adjoint des opérations aériennes du Johnson Space Center de la NASA, a récemment  fait part, lors d’une conférence de presse du 25 mai 2020, de certaines inquiétudes quant à la possibilité de rendre les commandes de la Crew Dragon entièrement tactiles. « Les gens se sont demandé : « comment cela va-t-il fonctionner ? Comment pouvez-vous contrôler le véhicule avec ces choses ? Vont-elles être fiables ? Mais il y a eu beaucoup de tests et d’évaluations qui ont porté sur l’ergonomie du placement de ce qui est sur les écrans la façon dont ceux-ci sont présentés à l’équipage. »

Depuis cinq ans, le système de contrôle a été minutieusement testé au cours des centaines d’heures de formation et de simulations conjointes avec l’équipage dans des situations adaptées. Compatibles au tactile, les gants ont une couche extérieure ignifuge et offrent une pressurisation avec un environnement contrôlé pour l’équipage dans des situations atypiques, telles que la dépressurisation de la cabine.

Mais naturellement, pour les situations d’urgence, l’équipage dispose de boutons manuels classiques, alignés sous les écrans, et d’une poignée centrale permettant d’éjecter la capsule durant le lancement. 

Dragon est capable de transporter jusqu’à 7 passagers – mais d’ordinaire 4 au maximum – vers et depuis l’orbite terrestre, et au-delà. Le vaisseau est équipé de 16 propulseurs Draco utilisés pour s’orienter pendant la mission (ou en cas de pépin au décollage pour s’éjecter de la fusée), y compris les manœuvres d’apogée/périgée, l’ajustement de l’orbite et le contrôle d’attitude. Chaque propulseur est capable de générer une force de 400 N dans le vide. Sachez encore que Dragon est le seul vaisseau actuellement en vol capable de retourner sur Terre avec des quantités importantes de fret. Depuis 2012, SpaceX et a déjà entrepris 21 visites à l’ISS (sur 22 lancements), dont 9 de rapatriement. 

New Smyrna Beach 30 miles from Cape Canaveral. The weather cleared up really well. Wednesday, May 30th, 3 hours before takeoff. Photo of our correspondent in Florida. – New Smyrna Beach à 30 miles de Cap Canaveral. La météo s’est vraiment bien dégagée. Mercredi 30 mai, 3 heures avant le décollage.
Photo taken by our correspondent- Photo de notre correspondante en Floride : Cindy Lewis

Touch-me!
The age of the
astronaut geek took off

[Courrendlin, Switz., May 30, 2020, rke] SpaceX’s Crew Dragon Demo-2 capsule finally lifted off this Saturday, May 30, 2020 at 3:22 p.m. (local time), 9:22 p.m. (Swiss time) from historic launch pad 39A at Cape Canaveral. Bob Behnken and Doug Hurley have touch screens inside their capsule. The era of astronaut geeks, or space computer geeks, has begun. Touch me! Top photo: NASA

Doug Hurley & Dob Behnken two hours before launch. – Photo: NASA TV

Bob Behnken and Doug Hurley, the two astronauts on board, are indeed the first to really fly in space thanks to four touch screens (three aligned and one above). In front of their noses, they can touch these displays, which look like big shelves, even with gloves on. This is yet another spatial spin-off that may affect our own uses. I can already imagine myself tapping such a surface in the snow! Soon on our smartphones as well?

Photo : NASA TV

Of course, by innovating, SpaceX wanted to stand out from the competition to enhance its assets. Above all, do not do like the others … and it works! Finally, it flies. Five years ago, the two American astronauts have already become accustomed to flying this new ship. Norm Knight, Deputy Director of Flight Operations at NASA’s Johnson Space Center, recently expressed concern at a May 25, 2020, press conference about the possibility of making the Crew Dragon’s controls fully tactile. “People asked, ‘How is this going to work? How can you control the vehicle with these things? Are they going to be reliable? But there has been a lot of testing and evaluation that has focused on the ergonomics of how the things are placed on the screens and how they are presented to the crew. »

Astronaut cat of NASA. – Photo : NASA

Over the past five years, the control system has been thoroughly tested through hundreds of hours of training and joint simulations with the crew in appropriate situations. Tactile compatible, the gloves have a flame-retardant outer layer and provide a controlled environment for crew pressurization in atypical situations, such as cabin depressurization.

But of course, for emergency situations, the crew has conventional manual buttons aligned under the screens and a central handle to eject the capsule during launch. 

Dragon is capable of carrying up to 7 passengers – but usually no more than 4 – to and from Earth orbit and beyond. The spacecraft is equipped with 16 Draco thrusters used to orient the spacecraft during the mission (or if there’s a glitch at takeoff to eject from the rocket), including apogee/perigee maneuvers, orbit adjustment and attitude control. Each Draco thruster is capable of generating 90 pounds of force in the vacuum of space.

It should also be noted that Dragon is the only ship currently in flight capable of returning to Earth with significant amounts of cargo. Since 2012, SpaceX and has already undertaken 21 visits to the ISS (out of 22 launches). 

Ce samedi 30 mai (21h35), Dragon devrait quand même passer sur la Suisse… au crépuscule des dieux

[Courrendlin, Switzerland, May 29, 2020, rke]
Vous avez été nombreux à intervenir sur ma dernière news dont le titre est : « Dragon ne passera plus au-dessus de la Suisse, mais sur les Pyrénées. » En fait, j’aurais dû dire : « Dragon ne sera pas visible au-dessus de la Suisse de nuit, mais le sera sur les Pyrénées. » C’est vrai, je n’étais pas sur la bonne orbite…
Photo ci-dessus : Spot the Station on Friday May 29, 2020.

Claude Nicollier, notre astronaute national 4 étoiles – je veux rappeler par là qu’il a réalisé 4 missions dans l’espace, dont une (un peu comme opticien) pour réparer la myopie du télescope Hubble (décembre 1999) – a laissé un commentaire très précis sur ma précédente News. 

Claude Nicollier :
« En fait, samedi soir, l’ISS et le Crew Dragon (s’il est lancé) passeront au-dessus du nord de la Suisse, exactement comme l’ISS l’a fait le soir du 27 mai (sans Crew Dragon), mais, comme le lancement du Crew Dragon aura lieu environ 1h11min plus tôt (21h22 le 30 mai contre 22h33 le 27 mai), l’ISS se lèvera vers 21h35 en direction du nord-ouest de la Suisse, seulement 17 minutes environ après le coucher du soleil à l’horizon astronomique, suivi de Crew Dragon sur la même trajectoire vers 21h45 (si elle est lancée). Le ciel sera tout simplement trop lumineux pour voir l’ISS ou le Crew Dragon. Le passage au-dessus des Pyrénées mentionnées dans l’article sera une orbite complète plus tard ! »

Souvenirs, souvenirs. En 1992, confiné sur orbite, avec le masque !
Pionnier – August 7, 1992. STS-46 European Space Agency (ESA) Mission Specialist (MS) Claude Nicollier, wearing goggles, face mask, and rubber gloves, reviews inflight maintenance (IFM) checklist procedures before starting waste collection system (WCS) fan separator repair. One of two fan separators used to transfer waste water from the waste management compartment (WMC) to the waste water tank has failed. The suspected accumulation of water in the separator was believed to have occurred during a test dumping of waste water at a lower than normal pressure to evaluate the performance of new nozzles. The WMC is located on the middeck of Atlantis, Orbiter Vehicle (OV) 104. – Photo : NASA

Précurseur ! En 1992, lors de son premier vols dans l’espace, le spécialiste de mission (MS) de l’Agence spatiale européenne (ESA) Claude Nicollier, portant des lunettes de protection, un masque facial et des gants en caoutchouc, passe en revue les procédures de la liste de contrôle de l’entretien en vol (IFM) avant de commencer la réparation du séparateur du ventilateur du système de collecte des déchets (WCS). L’un des deux séparateurs de ventilateur utilisés pour transférer les eaux usées du compartiment de gestion des déchets (WMC) vers le réservoir d’eaux usées est tombé en panne. L’accumulation suspecte d’eau dans le séparateur aurait eu lieu lors d’un essai de déversement d’eaux usées à une pression inférieure à la normale pour évaluer les performances de nouvelles buses. Le WMC est situé sur le pont intermédiaire de la navette spatiale Atlantis (OV) 104. – Photo : NASA

La station en vue
Comme la station spatiale (dont le premier « bout » a été mis sur obite en 1998) gravite autour de la Terre à 420 km à son apogée en 1,5 heure, cet ensemble issu de différents pays (NASA, Roscosmos, ESA, Jaxa et ASC) survole la Terre 16 fois par jour. Pour vous aider à y voir plus clair, voici un lien du site où il est possible de suivre la trajectoire de la station et… plus tard, de sa capsule Dragon qui y sera accroché.

  • Le site pour suivre l’ISS et Drag (lorsque la capsule y sera accrochée) : cliquez ici – click here
  • Website to follow the ISS and Dragon (when the capsule will be attached to it)

Saturday, Dragon should still pass over Switzerland… at the twilight of the gods

The ISS. – Photo : NASA

[Courrendlin, Switzerland, May 29, 2020, rke]
Many of you have spoken on my last news item, the title of which is: “Dragon will no longer fly over Switzerland, but over the Pyrenees. “In fact, I should have said: “Dragon won’t be visible over Switzerland at night, but will be visible over the Pyrenees. ” That’s right. I was actually in the wrong orbit.

Space Station Facts – the various modules : 240 individuals from 19 countries have visited the International Space Station. In 24 hours, the space station makes 16 orbits of Earth, traveling through 16 sunrises and sunsets

Claude Nicollier, our 4-star national astronaut – I want to remind you that he has carried out 4 missions in space, including one (a bit like an optician) to repair the myopia of the Hubble telescope (December 1999) – left a very precise comment on my previous news.
Claude Nicollier:
« In fact, on Saturday evening, ISS and the Crew Dragon (if launched) will come over northern Switzerland, exactly like ISS did the evening of May 27 (without Crew Dragon following it), but, as the Crew Dragon launch will be about 1h11min earlier (21h22 on May 30 vs. 22h33 May 27), ISS will rise at about 21h35 in the north-west direction from Switzerland, only about 17 minutes after sunset at the astronomical horizon, followed by Crew Dragon on the same track at around 21h45 (if launched). The sky will be simply too bright to see either ISS or the Crew Dragon. The pass over the Pyrenees mentioned in the article will be one full orbit later! »

The station in sight
Since the space station (the first “tip” of which was put on obite in 1998) orbits the Earth at 420 km at its apogee in 1.5 hours, this ensemble from different countries (NASA, Roscosmos, ESA, Jaxa and CSA) flies over the Earth 16 times a day. To help you see more clearly, here is a link to the site where it is possible to follow the trajectory of the station and… later, of its Dragon capsule that will be attached to it.

Dragon ne passera plus au-dessus de la Suisse, mais sur les Pyrénées !

[Courrendlin, Switz., May 28, 2020, rke. English below] – Le lancement de Crew Dragon NASA/SpaceX Falcon 9 Demo-2 qui a été reporté jeudi 27 en raison de la météo est remis à l’ordre du jour ce samedi 30 mai à 15h22 (locale), 21h22 (suisse) de Cap Canaveral. Mais les révisionnistes du 45e Weather Squadron ont publié des prévisions un peu plus pessimistes pour ce décollage et celui de dimanche, avec seulement 40% de chances de décollage. C’est déjà ça ! Photo du haut : NASA

Trajectoire de Crew Dragon Demo-2 le 27 mai 2020. – Photo NASA

Ah, zut ! On a loupé le passage de Dragon habité Demo-2 sur le nord de la Suisse, particulièrement au-dessus de la ville de Bâle. Comme le montre le graphique ci-contre, on aurait droit samedi soir vers 23h50 à un beau spectacle de l’avancée de la fusée dans le ciel très limpide ce soir-là. Cette carte illustre la trajectoire au sol de la fusée Crew Dragon et Falcon 9 qui se dirige vers le nord-est du Centre spatial Kennedy en Floride. La zone rouge – appelée zone d’exclusion pour l’interruption de vol – dans l’océan Atlantique Nord est une région où les équipes de contrôle veulent éviter un arrêt de vol en raison de la température de l’eau froide et de la mer agitée.

Hélas pour nous Suisses, question de trajectoire, l’équipage ne passera donc plus au nord de la Suisse, comme vous le voyez sur l’autre graphique au-dessus des Pyrénées, mais entre la France et l’Espagne. Les observateurs situés plus au sud de l’hexagone auront vraisemblablement de meilleures conditions d’observations. À Bordeaux, par exemple, il devrait être possible de voir la capsule culminer plus haut dans le ciel, par rapport à Paris : cliquez ici

Trajectoire de Falcon 9 Dragon Demo-2 le 30 mai. Photo : Heavens-Above

Pour SpaceX, le vol prévu ce samedi s’annonce décisif. Après dix années de préparation aux vols habités, la réussite de cette mission est importante à plusieurs égards. Musk a l’occasion de démontrer sa capacité à transporter des équipages dans l’espace. Si le vol est un succès, il permettra aux États-Unis de retrouver un accès autonome à la Station spatiale internationale (ISS), car, depuis le 8 juillet 2011, le pays s’en remet à la Russie et son vaisseau Soyouz. Ce sera le cas encore un moment, puisqu’il faudra attendre le vol habité de Starliner CST-100 avec que la NASA décide de se passer des Russes. Et ce n’est pas pour de si tôt, car Boeing devra encore réaliser un vol d’essai suite au semi-échec du récent vol : cliquez ici

Dragon will no longer pass over Switzerland, but over the Pyrenees!

The Falcon 9 rocket and Crew Dragon (top) on historic Launch Pad 39A. – Photo : NASA/SpaceX

[Courrendlin, Switzerland, May 27, 2020, rke] – The launch of the Crew Dragon NASA/SpaceX Falcon 9 Demo-2 that was postponed on Thursday 27 due to weather is back on the agenda this Saturday, May 30 at 15:22 (local), 21:22 (Swiss) from Cape Canaveral. But the revisionists of the 45th Weather Squadron have issued a slightly more pessimistic forecast for this take-off and Sunday’s, with only a 40% chance of take-off. That’s something to look forward to!

Ah, damn it! We missed the Dragon inhabited Demo-2 over northern Switzerland, especially over the city of Basel. As shown in the graph opposite, we would have been treated to a beautiful spectacle of the rocket’s advance in the very clear sky that evening around 11:50 p.m. on Saturday evening.
This map illustrates the ground track for the Crew Dragon and Falcon 9 rocket heading northeast from the Kennedy Space Center in Florida. The red zone — called the Downrange Abort Exclusion Zone — in the North Atlantic Ocean is a region where the control teams want to avoid an abort due to cold water temperatures and rough seas.

Unfortunately for us Swiss, it is a question of trajectories, so the crew will no longer be passing north of Switzerland, as you can see on the other graph over the Pyrenees, but between France and Spain. The observers located further south of the hexagon will probably have better observation conditions. In Bordeaux, for example, it should be possible to see the capsule culminating higher in the sky, compared to Paris : click here

For SpaceX, this Saturday’s flight promises to be decisive. After ten years of preparation for manned flights, the success of this mission is important in several respects. Musk has the opportunity to demonstrate its ability to transport crews into space. If the flight is a success, it will allow the United States to regain autonomous access to the International Space Station (ISS), as, as of July 8, 2011, the United States is relying on Russia and its Soyuz spacecraft. This will be the case for a while yet, since it will be necessary to wait for the manned flight of Starliner CST-100 before NASA decides to dispense with the Russians. And it’s not for so soon, because Boeing will still have to make a test flight following the semi-failure of the recent flight: click here.

Confiné en Suisse, je loupe (un peu) le décollage de NASA/SpaceX Dragon demo-2

[Courrendlin, Switzerland, May 26, 2020, rke. English below]
Et voilà ! Pour la 2e fois, je suis confiné spatialement vôtre dans le petit village suisse de Courrendlin, dans le canton du Jura. La première, lors du 50e anniversaire d’Apollo 13, le 13 avril – où je devais me rendre à Houston – puis maintenant pour cette mission Dragon Demo-2, pour la première fois habitée.
Photo du Haut : NASA

C’était le précédent vol de Falcon 9 Dragon Demo-1. Photo prise le 1er mars 2019 lorsque j’ai posé mon appareil à photo à distance. That was the previous flight of Falcon 9 Dragon Demo-1. Photo taken on March 1, 2019 when I set my remote camera on PAD 39A. – Photo : rke

Coronavirus oblige, pas de blog des USA. La NASA/SpaceX aurait bien accepté ma demande d’accréditation, mais c’est l’univers Trump qui m’interdit de venir sur place. Toutefois, j’ai eu la chance d’assister au lancement (sur le pas de tir pour poser mes appareils), soit le plus près possible (5 km minimum) du premier Dragon Demo-1, le 2 mars 2019. Naturellement, c’était un vol à vide, mais il y avait du matériel et un mannequin à bord. La mission était exactement la même que celle qui doit avoir lieu ce 27 mai avec Bob Behnken et Dough Herley. Dans un sens, je peux consoler, car le centre spatial Kennedy Space Center KSC des visiteurs est fermé. Il rouvrira ce jeudi 28 mai 2020 sous les conditions des mesures barrières habituelles , après le décollage. 

De plus, les journalistes étrangers ne sont cette fois plus acceptés. Seuls quelques reporters triés sur le volet peuvent se rendre sur le pas de tir pour y déposer leurs appareils à photos à distance. 

My selfie on PAD 39Ataken on March 1, 2019.

En deux mots, ce mercredi 27 mai, ce premier vol habité est réalisé pour la première fois en direction de la Station spatiale internationale (ISS). C’est aussi le premier vol habité américain depuis le retrait de la navette spatiale le 8 juillet 2011. Et cette mission ouverture d’une nouvelle ère du transport spatial qui va faciliter la colonisation de l’orbite basse. Le lancement est prévu ce mercredi 27 mai à 22h33 heure suisse (16h33, locale) du pas historique LC-39A des vols Apollo et des navettes spatiales. Tous les feux sont au vert sauf une petite crainte pour la météo (très changeante), vents, pluies. Si le décollage n’est pas possible ce mercredi, une autre fenêtre est prévue samedi à 21h22 (suisse), puis dimanche à 21h (suisse).

J’en profite pour vous rendre (bulletins infos) sur le site de notre radio supra-régionale RFJ-RTN-RJB pour une interview vivante (et pas virtuelle) me concernant sur cette mission, au micro de Jean-Michel Probst. Les sons seront en ligne un jour après le décollage.

Enclosed in a « space home » in Switzerland, I miss (mildly) the takeoff of NASA/SpaceX Dragon demo-2 at KSC

[Courrendlin, Switzerland, May 26, 2020, rke] – Here we go! For the second time, I am spatially confined to the small Swiss village of Courrendlin, in the canton of Jura. The first, on the 50th anniversary of Apollo 13, April 13 – where I was to fly to Houston – and now for this Dragon Demo-2 mission, for the first time inhabited.

That was the previous flight of Falcon 9 Dragon Demo-1. Photo taken on March 1, 2019 when I set my remote camera on PAD 39A. – Photo : rke

Coronavirus forces, no blog from the USA. NASA/SpaceX would have accepted my request for accreditation, but it’s the Trump universe that forbids me to come on site. However, I had the chance to attend the launch (on the launch pad to land my devices), as close as possible (3 miles minimum) to the first Dragon Demo-1, on March 2, 2019. Of course, it was a dry flight, but there were equipment and a dummy on board. The mission was exactly the same as the one scheduled for May 27th with Bob Behnken and Dough Herley. 

In a way, I can take comfort in the fact that the KSC Visitor Space Center is closed. It will reopen this Thursday, May 28, 2020, under the usual barrier conditions, after liftoff. Moreover, foreign journalists are no longer accepted this time. Only a few hand-picked reporters are allowed to go to the shooting range to drop off their cameras remotely. 

In a nutshell, this Wednesday, May 27, this first manned flight is being made for the first time towards the International Space Station (ISS). It is also the first U.S. manned flight since the space shuttle was launched on July 8, 2011. And this mission opens a new era of space transportation that will facilitate the colonization of low orbit. The launch is scheduled for Wednesday, May 27 at 22:33 Swiss time (16:33 local time) of the historic LC-39A step of the Apollo flights and space shuttles. All the lights are green except for a small fear for the weather (very variable), winds, rain. If take-off is not possible this Wednesday, another window is scheduled for Saturday at 21:22 (Switzerland), then Sunday at 21:00 (Switzerland).

Souvenirs, souvenirs. My camera Canon 60 D on my tripod on PAD 39 A. Those were the good old days. – Photo : rke

I take this opportunity to go (news updates) to the website of our sub-regional broadcaster RFJ-RTN-RJB for a lively (and not virtual) interview about this mission, at the microphone of Jean-Michel Probst. The sounds will be online one day after take-off.

Apollo 13 : « Houston, on a eu un problème » – Covid-19 : « Allô la Terre, on a un virus »

English Below – Confinés 5 jours dans un module lunaire dont le volume de l’habitacle n’est pas plus grand qu’une 2 CV, les astronautes d’Apollo 13 ont vécu il y a 50 ans les mêmes conditions que la moitié de la planète en ce moment avec notre confinement du coronavirus. Eux savaient la date du retour, mais n’avaient que 10% de chances de survivre. Nous ne savons pas quand l’épidémie sera totalement éradiquée, mais pouvons garder le même espoir de retour à une vie meilleure.

Oui, c’est bien moi au pupitre de commande du vrai centre de contrôle des vols Apollo à Houston, mais le 5 juillet 2011. En 1970, je n’avais que 14 ans.

[Delémont, April 13, 1970 / Houston, April 13, 2020, rke] – Coronavirus oblige, me voilà confiné à Courrendlin. J’avais prévu assister au 50e anniversaire d’Apollo 13 (à Houston), puis, du coup, à l’ « Equestrian FEI World Cup Finals 2020 » à Las Vegas (la Coupe du monde de saut et de dressage), mais comme tout est annulé, je réactive ce blog depuis la Suisse.

The panoramic hi-def image of interior of the Apollo 13 Lunar Module. Astronaut Fred Haise (right) is napping, while Jack Swigert can be seen curled up in the storage area. Commander Jim Lovell’s hand can be seen in the left of the picture.  Photo : NASA/Andy Saunders

« Roland, lève-toi, les astronautes d’Apollo 13 sont en danger dans l’espace ! ». Non, ce n’est pas l’ordre d’un dirigeant de la NASA qui m’alerte, mais celui de ma maman Jeannine Keller qui m’avertit, informée du danger par l’émission spéciale de la TSR (avec Georges Kleinmann et Alain Schaerlig). Nous sommes le lundi 13 avril 1970, un lundi comme ce jour 13 avril 2020. Du coup, je me précipite devant la télé cathodique (l’une des premières en couleurs), pour en savoir plus. À 14 ans, je n’ai ni smartphone ni téléphone, que la TV et… les journaux. Passionné depuis près de deux ans du domaine spatial, à l’époque, je file avec ma petite sœur Janique de la rue de la Golatte 31 jusqu’au kiosque de la vieille ville (à environ 1 km). Que dis-je, je file. Je fonce, carrément ! Le temps d’installer ma sœur dans son pousse-pousse – elle a 2 ½ ans à ce moment-là – me voilà arrivé devant pile de journaux scrupuleusement rangés sur les étagères. Janique a un peu tendance à me jouer des petites farces, de sa hauteur, elle aime bien faire mine de tirer les journaux à elle, mais elle est plutôt fan des bonbons ou des chocolats. Je suis tellement obnubilé par ma soif d’informations sur Apollo 13, que je ne me rend pas compte des petites envies de ma sœur. Pas que je sois forcément égoïste. Mais, trop fan d’espace, je m’évade…

🎤 Interview sur RFJ réalisée par Jean-Michel Probst sur moi-même

Apollo 12 à la conquête de Surveyor 3
Jusqu’en ce lundi 13 avril 1970, Apollo 13 fait partie de la banalité. Juste quelques lignes dans les journaux concernant le décollage le 11 avril à 13h13, heure de Houston. Après le premier alunissage d’Apollo 11 et sortie de Neil Armstrong et Buzz Aldrin le 21 juillet 1969 (3h56 heure suisse), la deuxième mission lunaire, Apollo 12, ne fait que confirmer la réussite de la première mission. Et pourtant , elle fut tout autant risquée. Le 14 novembre 1969, Alan Bean, Pete Conrad et Richard Gordon s’envolent de Cap Canaveral. Frappée par la foudre la fusée Saturn V continue sa propulsion, ce qui entraîne la perte temporaire de la puissance électrique et des instruments du module de commande, mais l’équipage réussit à redémarrer ce dernier et à poursuivre la mission. Le module lunaire (LEM), avec Conrad et Bean à son bord, se pose avec précision dans l’océan des Tempêtes à seulement 180 m de la sonde Surveyor 3. Munie de trois pattes, elle s’est posée sur la Lune le 20 avril 1967 et avait transmis un total de 6’326 images. Un exploit en son temps.

Apollo 13 commander Jim Lovell used a scale model during a televised news conference at the Manned Spacecraft Center, Houston, to explain how the crew managed to survive after the explosion that damaged the service module. – Photo : NASA

Brasser l’oxygène pour la mesurer
Pour en revenir à Apollo 13, 55 heures et 55 minutes après le décollage, Jack Swigert, le pilote du module de commande, reçoit l’ordre de Houston de brasser les réservoirs d’oxygène et d’hydrogène liquides, pour en mesurer la teneur exacte. Une opération ordinaire. Quelques secondes plus tard, le vaisseau est soudainement secoué et trois hommes se rendent compte que la situation n’est pas normale. C’est à ce moment-là que Swigert prononce la fameuse phrase : « Houston, nous avons eu un problème », « Houston, we’ve had a problem ». Dans leur cabine conique, les astronautes ne se rendent pas compte de la gravité du fameux problème. Les ordres sont donnés de la part du CapCom, Jack Lousma, à de faire des vérifications d’usage : ouverture et fermeture des vannes, contrôle de la pression, tensions électriques. C’est au moment où le commandant de la mission Jim Lowell a aperçu des nuages de gaz à travers les hublots qu’ils se sont davantage inquiétés, mais pas alarmés. Très occupé, l’équipage n’avait pas intérêt à paniquer ce qui n’aurait d’ailleurs rien arrangé à la situation. Plus tard, à l’heure du bilan, les ingénieurs ont remarqué que l’explosion était due à une étincelle jaillie d’un fil électrique et d’une soudure poreuse.
En fait, ils se sont aperçus que le problème avait commencé 5 ans auparavant lors d’une modification du module de service au niveau du choix du voltage de la tension électrique qui avait été changé pour les futures missions lunaires. Au montage, y avait eu aussi une mauvaise manipulation du réservoir où un technicien l’a lâché sur une hauteur de 5 cm seulement, sans faire de dégâts apparents.

Raccourci loupé
Apollo 13 avait, cette fois-là, pris un raccourci pour aller sur la Lune. Au lieu de la traditionnelle trajectoire en forme de « huit » des quatre missions précédentes (Apollo 8, 10, 11, 12), le vaisseau a entamé une course dite « hybride » ce qui lui aurait permis de gagner un jour de voyage, soit trois exactement, au lieu de quatre. Mais à la condition de donner le « coup de frein » nécessaire (en allumant un moteur) pour contourner notre astre. Or, vu l’explosion du module de service (SM), pas moyen d’utiliser celui-ci. Il ne restait alors plus qu’un seul moteur à activer, celui du LEM, un vaisseau destiné à se poser sur la Lune, et non pas de la contourner. Allait-il de tenir le coup ? Là était la plus grande préoccupation de l’équipage. Une fois le contournement de notre astre réussi, les astronautes ont encore dû faire face à un dilemme. Le purificateur d’air n’était pas suffisamment adapté pour trois astronautes. Aidé par Thomas K. Mattingly, au sol – l’astronaute qui aurait dû voler dans Apollo 13, mais qui a dû laisser sa place à Jack Swigert à cause d’une rubéole (et non d’une rougeole) –, l’équipage a bricolé un « masque » avec les éléments à bord : sac, tuyaux, livre, chaussettes, pile et plastique.

Grâce à l’Omega Speedmaster
Une fois la Lune contournée, fonçant vers la Terre, les soucis n’étaient pas terminés pour autant var les astronautes ont dû la majeure partie du temps couper le courant à bord de la cabine (pour économiser les batteries) faisant descendre la température à 4 degrés C. durant les deux derniers jours du voyage. Les soucis n’étaient pas terminés pour autant puisqu’il n’était pas garanti que la cabine soit en bon était (après l’explosion) pour rentrer dans l’atmosphère. Pour actionner précisément, au centième de seconde, l’allumage des moteurs, les astronautes se sont servis de la montre suisse Omega Speedmaster. Finalement, après une odyssée de 5 jours et 22 heures et 54 minutes, la capsule a amerri le 17 avril 1970 dans le Pacifique Sud.

« L’échec n’est pas une option »
Alors que la plupart des ingénieurs étaient persuadés qu’il aurait été impossible de faire revenir sur la Terre l’équipage d’Apollo 13 vivant (10% de chance), le commandant de la mission, Gene Kranz les a fermement remis à l’ordre en leur déclarant : « L’échec n’est pas une option ». Alors que toute la planète était à l’affût de nouvelles de l’équipage, les responsables de la mission ont utilisé tout leur sang-froid, les ressources techniques et leur imagination pour ramener Apollo 13 au bercail. Pour Philippe Leman, qui a travaillé, notamment comme Excellence Coordinator, au sein du Groupe Unilever durant près de 17 ans, « la mission d’Apollo 13 est une démonstration d’excellence et d’agilité qui a des similitudes avec celui de l’entreprise ». « L’excellence est davantage un voyage qu’une destination. On peut toujours faire mieux », dit-il. L’un de ces chemins étant une communication claire et sans ambiguïté, avec la reconnaissance des erreurs commises et l’application à en tirer des leçons profitables.

Apollo 13: “Hello Houston, we’ve had a problem” – Covid-19: “Hello Earth, we’ve got a virus”

Enclosed for 5 days in a lunar module with a cabin volume no larger than a 2CV, the Apollo 13 astronauts experienced 50 years ago the same conditions as half of the planet at the moment with our coronavirus containment. They knew when to return, but had only a 10% chance of survival. We don’t know when the epidemic will be totally eradicated, but we can still hope for a return to a better life.

[Delémont, April 13, 1970 / Houston, April 13, 2020, rke] – Coronavirus forced me to confine myself to Courrendlin (north of Switzerland). I had planned to attend the 50th anniversary of Apollo 13 (in Houston), and then the “Equestrian FEI World Cup Finals 2020” in Las Vegas (the Jumping and Dressage World Cup), but as everything is cancelled, I reactivate this blog from Switzerland.

“Roland, get up, the Apollo 13 astronauts are in danger in space! ». No, it’s not the order of a NASA official who alerts me, but that of my mother Jeannine Keller who warns me, informed of the danger by the TSR special broadcast (with Georges Kleinmann and Alain Schaerlig). It is Monday, April 13, 1970, a Monday like today, April 13, 2020. So I rush in front of the cathode-ray television (one of the first in colour), to find out more. At 14, I have no smartphone or phone, only TV and… newspapers. Passionate about space for almost two years, at the time, I run with my little sister Janique from the rue de la Golatte 31 to the kiosk in the old town (about 1 km away). What do I say, I’m off. I’m going straight for it! By the time I got my sister in her rickshaw – she was 2 ½ years old at the time – I arrived in front of a pile of newspapers scrupulously arranged on the shelves. Janique has a bit of a tendency to play little pranks on me, from her height, she likes to pretend to pull the newspapers to herself, but she’s more of a fan of sweets or chocolates. I’m so obsessed with my thirst for information on Apollo 13 that I don’t realize my sister’s little cravings. Not that I’m necessarily selfish. But I’m a big fan of space, so I’m escaping…

Charles Conrad Jr., Apollo 12 Commander, examines the unmanned Surveyor III spacecraft during the second extravehicular activity (EVA-2). The Lunar Module (LM) “Intrepid” is in the right background. This picture was taken by astronaut Alan L. Bean, Lunar Module pilot. The “Intrepid” landed on the Moon’s Ocean of Storms only 600 feet from Surveyor III. The television camera and several other components were taken from Surveyor III and brought back to earth for scientific analysis. Surveyor III soft-landed on the Moon on April 19, 1967.

Apollo 12 to the conquest of Surveyor 3
Until Monday, April 13, 1970, Apollo 13 was part of the commonplace. Just a few lines in the newspapers about the takeoff on April 11th at 1:13 p.m. Houston time. After the first lunar landing of Apollo 11 and the exit of Neil Armstrong and Buzz Aldrin on July 21, 1969 (3:56 a.m. Swiss time), the second lunar mission, Apollo 12, only confirms the success of the first mission. And yet, it was just as risky. On November 14, 1969, Alan Bean, Pete Conrad and Richard Gordon took off from Cape Canaveral. Hit by lightning, the Saturn V rocket continued to propel itself, causing the temporary loss of electrical power and instruments in the control module, but the crew managed to restart the module and continue the mission. The Lunar Module (LEM), with Conrad and Bean on board, landed accurately in the Storm Surge Ocean just 180 m from Surveyor 3. Equipped with three legs, it landed on the Moon on April 20, 1967 and transmitted a total of 6,326 images. A feat in its time.

Schéma du module de service montrant l’emplacement des 2 réservoirs d’oxygène (2), des trois piles à combustibles (1) et des deux réservoirs d’hydrogène (3).

Mixing oxygen to measure it
Returning to Apollo 13, 55 hours and 55 minutes after liftoff, Jack Swigert, the control module pilot, received orders from Houston to stir the liquid oxygen and hydrogen tanks to measure their exact content. A routine operation. A few seconds later, the ship is suddenly shaken and three men realize that the situation is not normal. That’s when Swigert utters the famous phrase: “Houston, we’ve had a problem”, “Houston, we’ve had a problem”. In their conical cabin, the astronauts don’t realize how serious the problem is. Orders are given by the CapCom, Jack Lousma, to carry out the usual checks: opening and closing the valves, checking the pressure, electrical voltages. It was when Mission Commander Jim Lowell saw gas clouds through the windows that they became more concerned, but not alarmed. The crew was very busy and had no interest in panicking, which would not have helped the situation. Later, at debriefing time, the engineers noticed that the explosion was caused by a spark from an electrical wire and a porous weld.
In fact, they realized that the problem had started 5 years earlier when the service module was modified in terms of the voltage selection of the electrical voltage that had been changed for future lunar missions. During assembly, there had also been a mishandling of the tank where a technician dropped it from a height of only 5 cm, without doing any apparent damage.

Schéma 1 – Les quatre modules formant le vaisseau spatial lancé vers la Lune . Étage de descente du module lunaire : 0 Jupe inférieure du module de descente – 1 Train d’atterrissage – 2 Échelle – 3 Plateforme. Étage de remontée du module lunaire : 4 Écoutille – 5 Propulseurs contrôle d’attitude – 6 Antenne bande S – 7 Antenne bande S orientable – 8 Antenne du radar de rendez-vous – 9 Hublot utilisé pour le rendez-vous orbital lunaire – 10 Antenne VHF – 11 Cible utilisée pour l’amarrage – 12 Écoutille supérieure. Module de commande : A Compartiment équipage – GBouclier thermique – H Hublots de rendez-vous – I Tunnel de communication. Module de service : B Radiateurs des piles à combustible – CPropulseurs contrôle d’attitude – D Radiateurs du système de contrôle de l’environnement – E Antennes grand gain orientables – F Tuyère du moteur principal.

Missed shortcut
This time, Apollo 13 had taken a shortcut to the Moon. Instead of the traditional “eight” trajectory of the four previous missions (Apollo 8, 10, 11, 12), the spacecraft began a so-called “hybrid” race, which would have allowed it to gain a day’s travel, exactly three days, instead of four. But on the condition that the necessary “brake” is applied (by switching on an engine) to go around our planet. However, given the explosion of the service module (SM), no way to use it. There was then only one engine left to activate, that of the LEM, a spacecraft intended to land on the Moon, and not to go around it. Was it going to hold? That was the crew’s biggest concern. Once they had successfully circumvented the Moon, the astronauts still faced a dilemma. The air purifier was not adequate for three astronauts. Helped by Thomas K. Mattingly, on the ground – the astronaut who should have flown in Apollo 13, but had to give up his seat to Jack Swigert because of rubella (not measles) – the crew cobbled together a “mask” with the items on board: bag, hoses, book, socks, battery and plastic.

Using the Omega Speedmaster
Once the Moon was circling, heading towards the Earth, the worries were not over, but the astronauts had to shut down most of the power in the cabin (to save the batteries), bringing the temperature down to 4 degrees Celsius for the last two days of the trip. The worries were not over yet since there was no guarantee that the cabin was in good condition (after the explosion) to re-enter the atmosphere. The astronauts used the Swiss Omega Speedmaster watch to precisely activate the ignition of the engines to a hundredth of a second. Finally, after an odyssey of 5 days and 22 hours and 54 minutes, the capsule landed on April 17, 1970 in the South Pacific.

“Failure is not an option”
While most of the engineers were convinced that it would have been impossible to get the Apollo 13 crew back to Earth alive (10% chance), mission commander Gene Kranz firmly set them straight by declaring: “Failure is not an option”. As the world watched for news of the crew, the mission used all their composure, technical resources and imagination to bring Apollo 13 home. For Philippe Leman, who worked, notably as Excellence Coordinator, within the Unilever Group for nearly 17 years, “the Apollo 13 mission is a demonstration of excellence and agility that has similarities with the company’s mission. “Excellence is more of a journey than a destination. You can always do better,” he says. One of those paths is clear and unambiguous communication, with recognition of mistakes made and application of the lessons learned.


Luzern, 12. Oktober 2018. Fred Haise im Verkehrshaus neben einem Modell der Saturn V, welche für die Apollo-Missionen entwickelt
worden ist. . Photo : Boris Bürgisser

La sonde Solar Orbiter fonce à 245 000 km/h vers le Soleil

[Cape Canaveral, February 13, 2020, rke. English below] – En route vers l’astre du jour depuis le 10 février 2020, la sonde spatiale européenne – et un peu américaine – Solar Orbiter fonce donc vers le Soleil. Quatre instituts et quatorze entreprises helvétiques sont impliqués dans la réalisation de trois instruments. Un télescope mis au point par la FHNW et deux capteurs d’images de l’Observatoire astronomique PMOD/WRC de Davos.

Epilogue. Le pas de tir SLC 41 deux heures après le départ. Tout est propre. On prend notre attirail et on part. – Photo : rke

Ça y est, elle est partie, par une nuit douce, sous un ciel limpide et un clair de Lune éclatant. La fusée Atlas V 421 (version courte) à un moteur (RD-180) flanqué de deux boosters, s’est élevée lentement et majestueusement de son pas de tir SLC 41, de Cap Canaveral. Un décollage soft et une trajectoire idéale direction sud-est, embarquant un satellite composé de dix instruments. Il faut dire que ce lancement n’a pas suscité un grand intérêt ici à Cap Canaveral, preuve en sont les titres dans les journaux du coin qui ont fait une petite « une » de l’événement.

Le Bernois Thomas Zurbuchen médaillé de leadership de la NASA

Thomas Zurbuchen que j’ai photographié en plein lors d’une lors d’une intervention télévisée
le 9 février 2020. – Photo : rke

En tant que petit Suisse au pays du grand Oncle Sam, je peux dire que j’ai de la chance. D’abord, parce que Thomas Zurbuchen est un Helvète. Depuis quatre ans, il exerce la fonction d’administrateur associé à la « Direction des missions scientifiques » au siège de la NASA à Washington. Au cours de sa carrière, le Bernois a écrit ou co-écrit plus de 200 articles dans des revues sur les phénomènes solaires et héliosphériques. Il a obtenu son doctorat et sa maîtrise en physique à l’Université de Berne et reçu de nombreux prix de la NASA pour ses réalisations au sol. De plus, il a été intronisé membre de l’Académie internationale d’astronautique et a reçu une médaille de leadership de la NASA ainsi que le Prix Heinrich-Greinacher 2018, la plus importante reconnaissance scientifique de l’UNIBE.
Thomas Zurbuchen veille à ce que les missions scientifiques de la NASA établissent des partenariats entre les disciplines et avec l’industrie ou d’autres nations afin de susciter de nouvelles interrogations et de faire progresser les frontières de la connaissance et de l’exploration. Il apporte à l’équipe de scientifiques et d’ingénieurs de classe mondiale de la NASA une grande richesse en matière de recherche scientifique, d’expérience en ingénierie et de connaissances pratiques. Thomas Zurbuchen définit ainsi la stratégie scientifique de la l’administration spatiale américaine et inspire les équipes à la mettre en œuvre.

D’un institut à l’autre
Ensuite, parce que parmi les 10 instruments du satellite, 3 sont de conception suisse. Tout d’abord le télescope STIX (Spectrometer/Telescope for Imaging X-rays) a été conçu et réalisé sous la direction de Säm Krucker de la Haute école spécialisée du Nord-ouest de la Suisse (FHNW) en collaboration avec des partenaires de Pologne, France, République tchèque, Allemagne, Autriche, Irlande et Italie. Sur mandat de la FHNW, l’Institut Paul Scherrer (PSI) a développé les détecteurs à pixels de 10 mm de côté, nécessaires pour mesurer l’énergie des rayons X, et l’Université de Berne (UNIBE) a également joué son rôle dans le partenariat avec la FHNW.
Mais la Suisse a aussi mis au point deux autres instruments : le EUI (Extreme Ultraviolet Image) et le SPICE (Spectral Imaging of the Coronal Environment), sous la houlette de la professeure Louise Harra, directrice de l’Observatoire PMOD/WRC de Davos.

Les pays engagés. – Graphique : ESA

Entreprises suisses impliquées sur le télescope STIX
Almatech SA, Lausanne – Art of Technology AG, Zurich – Syderal Swiss SA, Neuchâtel – maxon Motor SA, Sachseln – SWSTech AG, Frauenfeld –  Createch AG, Langenthal – CNC Dynamix AG, Büron – Ernst Hänni AG, Volketswil – Heinz Baumgartner AG, Urdorf – Hasler AG, Vogelsang – Niklaus SA, Meyrin – REMOTEC GmbH, Wädenswil – Ateleris GmbH AG, Brugg – KOEGL Space, Dielsdorf

Quelques liens / A few links

Solar Orbiter Probe Speeds at 245,000 km/h Towards the Sun

[Cape Canaveral, February 13, 2020, rke.] – On its way to the star of the day since February 9, 2020, the European – and somewhat American – space probe Solar Orbiter is heading towards the Sun. Four institutes and fourteen Swiss companies are involved in the realization of three instruments. A telescope developed by the FHNW and two image sensors from the PMOD/WRC Astronomical Observatory in Davos.

Epilogue. SLC 41 PAD two hours after launch. All clear. Let’s grab our gear and get out of here. – Photo: rke

It’s done, it’s gone on a mild night, under a clear sky and bright moonlight. The single-engine Atlas V 421 (short version) rocket (RD-180), flanked by two boosters, slowly and majestically rose from its launch pad SLC 41 at Cape Canaveral. A soft take-off and an ideal trajectory in a south-eastern direction, carrying a satellite composed of ten instruments. It must be said that this launch did not generate much interest here at Cape Canaveral, as evidenced by the headlines in the local newspapers that made a small “front page” of the event.

Thomas Zurbuchen from Berne, Switzerland,
NASA Leadership Medalist
As a little Swiss boy in the land of the great Uncle Sam, I can say I’m lucky. First of all, because Thomas Zurbuchen is a Swiss. For the past four years, he has been an Associate Administrator in the “Science Mission Directorate” at NASA headquarters in Washington. In the course of his career, the Berner has written or co-authored more than 200 articles in journals on solar and heliospheric phenomena. He received his PhD and MSc in Physics from the University of Bern and has received numerous NASA awards for his achievements on the ground. In addition, he was inducted as a Fellow of the International Academy of Astronautics and received a NASA Leadership Medal and the Heinrich Greinacher Prize 2018, UNIBE’s highest scientific recognition.
Dr. Zurbuchen ensures that NASA science missions build partnerships across disciplines and with industry and other nations to generate new questions and advance the frontiers of knowledge and exploration. He brings a wealth of scientific research, engineering experience, and practical knowledge to NASA’s world-class team of scientists and engineers. Zurbuchen defines the U.S. Space Administration’s science strategy and inspires teams to implement it.

From Institute to Institute
Secondly, because of the 10 instruments on the satellite, 3 are of Swiss design. Firstly, the STIX (Spectrometer/Telescope for Imaging X-rays) telescope was designed and built under the direction of Säm Krucker of the University of Applied Sciences Northwestern Switzerland (FHNW) in collaboration with partners from Poland, France, Czech Republic, Germany, Austria, Ireland and Italy. On behalf of the FHNW, the Paul Scherrer Institute (PSI) developed the 10 mm-sided pixel detectors needed to measure X-ray energy, and the University of Bern (UNIBE) also played its part in the partnership with the FHNW.
But Switzerland has also developed two other instruments: the EUI (Extreme Ultraviolet Image) and the SPICE (Spectral Imaging of the Coronal Environment), under the leadership of Professor Louise Harra, Director of the PMOD/WRC Observatory in Davos.

Little coverage for the launch of the Solar Orbiter in the Florida Today of February 11, 2020.

Blog journalistique de Roland J.Keller – On-Site Reports With Swiss Feeling