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Perte : la Ford Kuga confusion

[Miami, August 22, 2023, rke. English below] – À peine posé à Miami, on me subtilise mon sac à dos pleins d’appareils photo à cause de deux Ford Kuga !

Louer une auto aux USA, c’est se faire vampiriser le porte-monnaie pour des prestations complémentaires non désirées. À peine débarqué à Miami à 17h30, j’ai dû accélérer le mouvement pour chercher la voiture et ce n’est pas une sinécure. En principe, les agences de voyages nous obligent d’abord à passer au desk pour confirmer la réservation ou, si l’on n’en a pas, en conclure une. Quoi qu’il en soit, c’est toujours la même rengaine. Les réceptionnistes essaient toujours de nous refiler des options, comme le GPS, ou une assurance optionnelle. Je me suis fait avoir quelques fois et lorsqu’on spécifie qu’on ne veut rien, on se voit toujours refiler une option. L’an passé, on m’a rajouté 200 dollars pour une soi-disant License de sécurité rien que parce que la réceptionniste était fâchée parce que je lui avais dit que je ne désirais pas de prestations complémentaires. Et c’est sans oublier la quirielle de signatures qu’on nous impose : « Vous signez là, puis là, là, et encore là (la, la, la…) avec vos initiales » De toute façon, comme on est fatigué après 10 heures de vol, sans compter les attentes avant l’embarquement, on est prêt à signer n’importe quoi pour rentrer dans cette bagnole louée. Les vendeurs en profitent pour jouer sur l’ignorance des voyageurs.

Air conditionné en panne

Sans compter que, lors de l’enregistrement, il n’y a pas foule au guichet, parfois des files d’attente à n’en plus finir, ce qui est souvent le cas.  Et puis, vous aurez sans doute eu l’occasion d’expérimenter le cas où on ne reçoit pas toujours la voiture préalablement commandée. Tout dépend de l’heure d’arrivée et de ce qui reste comme voiture. Parfois, on ressort du parc avec une auto plus petite que celle payée au préalable.Dans l’agence Hertz, on m’a obligé une fois de prendre une auto moins performante que ce que j’avais commandé, parce qu’il n’y en avait plus, ou peu. Une autre fois, avec Alamo, comme je suis arrivé depuis Orlando à Washington très en retard en avion, j’ai reçu la toute dernière voiture… une jeep avec les fenêtres grandes ouvertes. En partant, j’ai remarqué que la climatisation ne fonctionnait pas tout le long de mon trip. Un comble ! Autant vous dire que j’en ai sué. Et lorsque j’ai rendu la voiture, le réceptionniste m’ait : « Oh, on vous offre un plein ! », le même plein qui était d’emblée gratuit ! 

La vraie découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux

Marcel Proust 

Kuga : entre le gris et le rouge

Cette fois-ci j’ai choisi comme d’habitude l’agence de location National où l’on peut directement se rendre sur la place de parc des véhicules et choisir une auto de libre à bien plaire. Seulement, voilà, il y avait 2 belles Ford Escape, SUV, (le Kuga, en Europe), l’un gris, l’autre rouge. J’ai d’abord opté pour les gris, avec moins de kilomètres, puis le rouge. J’ai flashé pour le rouge. Mais lorsque j’ai embarqué mon matériel, j’ai remarqué qu’on m’avait subtilisé mon sac à dos avec tout mon matériel photo. Grosse panique ! Le temps de faire le tour aux différents points de vente du parking, puis des objets trouvés et après avoir averti la police, je me suis fait une raison. Ce n’était plus la peine de paniquer. Je devais reprendre mes esprits, louer la rouge et me rendre à l’hôtel pour, le lendemain, faire des recherches à tête reposée. Au poste de sortie, la vigie me signale d’attendre, car elle vient de recevoir un coup de fil de la police…. Aie, aie, aie. Miracle ! Elle vient de retrouver mon sac à dos. Vous savez où ? Dans la Kuga… grise ! J’avais oublié mon sac dans le coffre en changeant de véhicule qui venait juste de sortir du parc ! Et ne me dites que c’est à cause de l’âge ! Je suis une tête en l’air depuis toujours. Allez, je vous laisse. La NASA m’attend ! 

Loss and Confusion: The Ford Escape Mix-Up

La Kuga de mes peurs

[Miami, August 22, 2023, rke. English below] – Barely touched down in Miami, my backpack full of cameras gets swiped because of two Ford Kugas!

Renting a car in the USA means having your wallet sucked dry for unwanted additional services. I had just landed in Miami at 5:30 PM and had to hustle to get the car, which was no small task. Usually, travel agencies require us to go to the desk first to confirm the reservation or make one if we haven’t. Either way, it’s always the same song and dance. The receptionists always try to push options on us, like GPS or optional insurance. I’ve been fooled a few times, and even when we specify that we want nothing, they still sneak in an option. Last year, I got charged an extra $200 for some supposed security license simply because the receptionist was angry that I said I didn’t want any extra services. And let’s not forget the Ariel of signatures they force on us: « You sign here, then here, here, and here again (la, la, la…) with your initials. » Anyway, after 10 hours of flying, not to mention waiting before boarding, we’re ready to sign anything just to get in the rental car. The salespeople take advantage of travelers’ ignorance.

Air Conditioning

Breakdown Not to mention that at check-in, there’s often no crowd at the counter but sometimes never-ending queues, which is often the case. And then, you might have experienced that you don’t always get the car you ordered beforehand. It all depends on the arrival time and what cars are left. Sometimes, you leave the lot with a smaller car than the one you prepaid for. Once at Hertz, I was forced to take a less powerful car than I had ordered because there were none or very few left. Another time, with Alamo, since I arrived in Washington very late from Orlando, I got the very last car… a jeep with wide-open windows. On the way, I noticed the air conditioning didn’t work throughout my trip. The irony! I sweated buckets. And when I returned the car, the receptionist said: « Oh, we’ll give you a full tank! » The same tank that was already free from the start!

Renting a car in the USA is like having your wallet drained for unwanted additional services. From unexpected charges to receiving a different car than what was ordered, it’s a rollercoaster. But amid the chaos, the thrill of exploration and adventure awaits. The NASA is calling, and I must answe

Between the Gray and the Red

This time, as usual, I chose the rental agency National, where you can directly go to the parking area for the vehicles and choose a free car to your liking. However, there were 2 beautiful Ford Escapes, SUVs (known as Kuga in Europe), one gray and the other red. I first went for the gray one, with fewer miles, then the red. I had a crush on the red. But when I loaded my gear, I noticed my backpack with all my photography equipment had been taken. Panic set in! I rushed around to various sales points in the parking lot, then to lost and found, and after notifying the police, I resigned myself to it. No more panicking. I needed to collect my thoughts, rent the red one, and head to the hotel to search with a clear head the next day. At the exit post, the lookout signaled me to wait as she had just received a call from the police…. Uh oh. A miracle! She found my backpack. Do you know where? In the gray Kuga! I had forgotten my bag in the trunk when changing vehicles that had just left the lot! And don’t tell me it’s because of my age! I’ve always been scatterbrained. Alright, I’ll leave you now. NASA is waiting for me!

Bons baisers du cosmos

[Courrendlin, Switzerland, September 9, 2021, rke. English below]
L’espace, il l’aime Matthias Maurer. L’astronaute allemand de l’Agence spatiale européenne (ESA) est prêt pour sa première mission à bord de la Station spatiale internationale (ISS). Il s’est présenté à la presse ce jeudi 9 septembre 2021 à Cologne (D) au Centre européen des astronautes, European Astronaut Centre (EAC), du DLR (Deutsches Zentrum für Luft- und Raumfahrt). Exigences sanitaires obligent, j’ai dû le suivre en ligne. Évidemment.

En conférence de presse à Cologne, Matthias Maurer avec, en haut, sur l’écran le nouveau directeur de l’Agence spatiale européenne (ESA), Josef Aschbacher. – Photo : ESA / DLR

Âgé de 51 ans, le Sarrois, originaire de Saint-Wendel (Land, Sarre, entre Metz et Luxembourg), ira pour la première fois dans l’espace lors de la mission « Cosmis Kiss ». Celle-ci devrait être lancée avec la capsule Dragon Crew-3 (3e équipage) de SpaceX depuis le pas de tir 39A du Kennedy Space Center (Floride). Spécialiste des matériaux titulaire d’un doctorat, l’Allemand est paré au décollage dont le lancement est prévu le 31 octobre 2021 au plus tôt. Il volera avec les astronautes de la NASA Raja Chari, Thomas H. Marshburn et Kayla Barron.

100 expériences dans l’ISS
Matthias Maurer fait partie du corps des astronautes de l’ESA depuis juillet 2015. Il est aguerri, car il a été formé au Centre des astronautes de l’ESA à Cologne, au Johnson Space Center de la NASA à Houston, dans le cockpit du Crew Dragon de SpaceX en Californie, ainsi qu’avec les autres partenaires de l’ISS en Russie, au Japon et au Canada. « Je suis fasciné par la technologie, la science et la coopération au sein d’équipes internationales, et c’est exactement ce que sera mon travail pendant les six mois passés dans l’espace. Je participerai à plus de 100 expériences et j’espère que les résultats obtenus contribueront à des progrès pour notre vie quotidienne dans l’espace, mais aussi ici sur Terre », a-t-il déclaré lors de la conférence.

Vue de la conférence de presse. – Photo : Bernhard L. von Weyhe / ESA

Sa force mentale
Une mission spatiale n’est pas facile, c’est évident, mais l’Allemand est confiant « Une grande partie de ma force mentale vient de l’excitation de ce qui m’attend maintenant. Pour moi, le rêve de toute une vie va bientôt se réaliser – avec une équipe fantastique sur laquelle je peux compter aveuglément à tout moment. » Beaucoup de choses seront uniques, dit-il : « Cela commence par le voyage fougueux à bord d’une fusée qui m’accélère à plus de 28’000 kilomètres par heure en moins de dix minutes. J’arriverai à la station spatiale et effectuerai ma première orbite dans l’espace en seulement 90 minutes, où je pourrai m’imprégner de la beauté de la Terre depuis notre fenêtre dans l’espace, la Coupole. Une activité extravéhiculaire aura lieu, nous l’espérons, et sera également un moment fort. »

Cosmic Kiss
Cosmic = espace
Kiss = bisou
K(iss) = ISS
pour International Space Station

36 expériences proviennent d’Allemagne
L’Agence spatiale allemande (DLR), basée à Bonn, est chargée de sélectionner et de coordonner les expériences et les contributions des universités et collèges allemands ainsi que de l’industrie. Les scientifiques du DLR mènent également leurs propres expériences. Le centre de contrôle Columbus de l’ESA, basé au centre d’opérations spatiales allemand du DLR à Oberpfaffenhofen, est responsable de la planification et de la réalisation des expériences qui se déroulent dans le module européen Columbus sur l’ISS. De là, les données des expériences sont envoyées aux centres nationaux de contrôle des utilisateurs et, de là, aux scientifiques et aux partenaires industriels participants. 36 expériences de la mission Cosmic Kiss proviennent d’Allemagne. Ils comprennent la recherche fondamentale ainsi que des tests scientifiques et technologiques orientés vers les applications dans les domaines des sciences de la vie et des matériaux, de la physique, de la biologie, de la médecine, de l’intelligence artificielle ou de l’observation de la Terre. En outre, un vaste programme pour les jeunes scientifiques est à l’ordre du jour de Matthias Maurer.

« Cosmic Kiss », le plein d’amour pour l’espace
La mission de Matthias Maurer s’appelle « Cosmic Kiss ». Le nom de la mission est une sorte de déclaration d’amour pour l’espace, pour la station spatiale en tant que lien entre l’humanité et le cosmos, et pour ce que les gens y font et y feront à l’avenir. En même temps, il représente la valeur de l’exploration de l’espace en partenariat et la nécessité de traiter notre planète avec respect et durabilité. Au centre du logo de la mission figure donc également l’ISS, qui est reliée à la Terre et à la Lune par un battement de cœur humain. Le battement de cœur est censé symboliser la passion et la curiosité qui poussent les gens à explorer l’espace, ainsi que les expériences scientifiques que la station spatiale rend possibles. Pour le logo, Matthias Maurer s’est inspiré du disque céleste Nebra (la plus ancienne représentation connue du ciel nocturne) et des supports de données des sondes spatiales Pioneer et Voyager (avec les connaissances recueillies sur l’humanité). Ils représentent la fascination de l’humanité pour l’espace et le désir d’en savoir plus sur l’origine de la vie, l’univers et la place que nous y occupons. L’emblème comprend également divers éléments cosmiques tels que la Terre, la Lune, l’astérisme des Pléiades et Mars.

La Luna de l’ESA
Matthias Maurer est l’un des sept astronautes actifs de l’Agence spatiale européenne (ESA). La Lune et Mars ont une signification particulière pour lui. Avant le début de son entraînement à la mission en avril 2020, il était chef de projet pour le développement de la future installation de simulation lunaire Luna de l’ESA, un projet conjoint de l’ESA et du DLR, à Cologne. Il a également participé à plusieurs exercices géologiques de terrain liés à la future exploration lunaire. En 2016, il a fait partie de l’équipage de la mission analogue NEEMO 21 de la NASA, pour laquelle il a passé un total de 16 jours sous l’eau à tester des stratégies et des outils d’exploration pour les futures missions sur Mars.

« Cosmic Kiss »

Les quatre astronautes de la mission Dragon Crew-3. – Photo : NASA / ESA

[Courrendlin, Switzerland, September 9, 2021, rke]
Space, he loves it Matthias Maurer. The German astronaut of the European Space Agency (ESA) is ready for his first mission on board the International Space Station (ISS). He presented himself to the press on Thursday, September 9, 2021, in Cologne (D) at the European Astronaut Centre (EAC) of the German Aerospace Center (DLR). Because corona mode, I had to follow it online. Of course, I did.

The 51-year-old from Saint-Wendel (Saarland, between Metz and Luxembourg) will go into space for the first time on the « Cosmis Kiss » mission. The mission is scheduled to be launched with SpaceX’s Dragon Crew-3 capsule (3rd crew) from launch pad 39A at the Kennedy Space Center (Florida). A materials scientist with a doctorate, the German is ready for takeoff, with launch scheduled for October 31, 2021 at the earliest. He will fly with NASA astronauts Raja Chari, Thomas H. Marshburn and Kayla Barron.

Matthias Maurer. – Photo : ESA /NASA

100 Experiments on the ISS
Matthias Maurer has been a member of the ESA astronaut corps since July 2015. He is seasoned, having trained at the ESA Astronaut Center in Cologne, NASA’s Johnson Space Center in Houston, in the cockpit of SpaceX’s Crew Dragon in California, as well as with the other ISS partners in Russia, Japan and Canada. « I’m fascinated by technology, science and working with international teams, and that’s exactly what my job will be during my six months in space. I will be involved in more than 100 experiments and hope that the results will contribute to advances for our daily lives in space, but also here on Earth, » he said at the conference.

Matthias in training. – Photo : ESA

His Mental Strength
A space mission is not easy, that’s obvious, but the German is confident: « A big part of my mental strength comes from the excitement of what is ahead of me now. For me, the dream of a lifetime is about to come true – with a fantastic team that I can count on blindly at all times. » Many things will be unique, he says: « It starts with the fiery journey aboard a rocket that accelerates me to over 28,000 kilometers per hour in less than ten minutes. I’ll arrive at the space station and complete my first orbit in space in just 90 minutes, where I’ll be able to soak up the beauty of Earth from our window in space, the Cupola. An extravehicular activity will hopefully take place and will also be a highlight. »

36 Experiments Come from Germany
The German Space Agency (DLR), based in Bonn, is responsible for selecting and coordinating experiments and contributions from German universities and colleges as well as industry. DLR scientists also conduct their own experiments. ESA’s Columbus Control Center, based at DLR’s German Space Operations Center in Oberpfaffenhofen, is responsible for the planning and execution of experiments that take place in the European Columbus module on the ISS. From there, the experiment data are sent to the national user control centers and from there to the participating scientists and industrial partners. Thirty-six experiments of the Cosmic Kiss mission come from Germany. They include basic research as well as application-oriented scientific and technological tests in the fields of life and material sciences, physics, biology, medicine, artificial intelligence or Earth observation. In addition, an extensive program for young scientists is on Matthias Maurer’s agenda.

« Cosmic Kiss », the Love of Space
Matthias Maurer’s mission is called « Cosmic Kiss ». The name of the mission is a kind of declaration of love for space, for the space station as a link between mankind and the cosmos, and for what people do and will do there in the future. At the same time, it represents the value of exploring space in partnership and the need to treat our planet with respect and sustainability. At the center of the mission logo, therefore, is also the ISS, which is connected to the Earth and the Moon by a human heartbeat. The heartbeat is meant to symbolize the passion and curiosity that drives people to explore space, as well as the scientific experiments that the space station makes possible. For the logo, Matthias Maurer was inspired by the Nebra celestial disk (the oldest known representation of the night sky) and the data carriers of the Pioneer and Voyager space probes (with the knowledge gathered about humanity). They represent humanity’s fascination with space and the desire to learn more about the origin of life, the universe and our place in it. The emblem also includes various cosmic elements such as the Earth, the Moon, the Pleiades asterism and Mars.

The ESA Luna
Matthias Maurer is one of the seven active astronauts of the European Space Agency (ESA). The Moon and Mars have a special meaning for him. Prior to the start of his mission training in April 2020, he was project manager for the development of the future ESA lunar simulation facility Luna, a joint project of ESA and DLR, in Cologne. He also participated in several geological field exercises related to future lunar exploration. In 2016, he was part of the crew of NASA’s NEEMO 21 analog mission, for which he spent a total of 16 days underwater testing exploration strategies and tools for future Mars missions.

Dragon ne passera plus au-dessus de la Suisse, mais sur les Pyrénées !

[Courrendlin, Switz., May 28, 2020, rke. English below] – Le lancement de Crew Dragon NASA/SpaceX Falcon 9 Demo-2 qui a été reporté jeudi 27 en raison de la météo est remis à l’ordre du jour ce samedi 30 mai à 15h22 (locale), 21h22 (suisse) de Cap Canaveral. Mais les révisionnistes du 45e Weather Squadron ont publié des prévisions un peu plus pessimistes pour ce décollage et celui de dimanche, avec seulement 40% de chances de décollage. C’est déjà ça ! Photo du haut : NASA

Trajectoire de Crew Dragon Demo-2 le 27 mai 2020. – Photo NASA

Ah, zut ! On a loupé le passage de Dragon habité Demo-2 sur le nord de la Suisse, particulièrement au-dessus de la ville de Bâle. Comme le montre le graphique ci-contre, on aurait droit samedi soir vers 23h50 à un beau spectacle de l’avancée de la fusée dans le ciel très limpide ce soir-là. Cette carte illustre la trajectoire au sol de la fusée Crew Dragon et Falcon 9 qui se dirige vers le nord-est du Centre spatial Kennedy en Floride. La zone rouge – appelée zone d’exclusion pour l’interruption de vol – dans l’océan Atlantique Nord est une région où les équipes de contrôle veulent éviter un arrêt de vol en raison de la température de l’eau froide et de la mer agitée.

Hélas pour nous Suisses, question de trajectoire, l’équipage ne passera donc plus au nord de la Suisse, comme vous le voyez sur l’autre graphique au-dessus des Pyrénées, mais entre la France et l’Espagne. Les observateurs situés plus au sud de l’hexagone auront vraisemblablement de meilleures conditions d’observations. À Bordeaux, par exemple, il devrait être possible de voir la capsule culminer plus haut dans le ciel, par rapport à Paris : cliquez ici

Trajectoire de Falcon 9 Dragon Demo-2 le 30 mai. Photo : Heavens-Above

Pour SpaceX, le vol prévu ce samedi s’annonce décisif. Après dix années de préparation aux vols habités, la réussite de cette mission est importante à plusieurs égards. Musk a l’occasion de démontrer sa capacité à transporter des équipages dans l’espace. Si le vol est un succès, il permettra aux États-Unis de retrouver un accès autonome à la Station spatiale internationale (ISS), car, depuis le 8 juillet 2011, le pays s’en remet à la Russie et son vaisseau Soyouz. Ce sera le cas encore un moment, puisqu’il faudra attendre le vol habité de Starliner CST-100 avec que la NASA décide de se passer des Russes. Et ce n’est pas pour de si tôt, car Boeing devra encore réaliser un vol d’essai suite au semi-échec du récent vol : cliquez ici

Dragon will no longer pass over Switzerland, but over the Pyrenees!

The Falcon 9 rocket and Crew Dragon (top) on historic Launch Pad 39A. – Photo : NASA/SpaceX

[Courrendlin, Switzerland, May 27, 2020, rke] – The launch of the Crew Dragon NASA/SpaceX Falcon 9 Demo-2 that was postponed on Thursday 27 due to weather is back on the agenda this Saturday, May 30 at 15:22 (local), 21:22 (Swiss) from Cape Canaveral. But the revisionists of the 45th Weather Squadron have issued a slightly more pessimistic forecast for this take-off and Sunday’s, with only a 40% chance of take-off. That’s something to look forward to!

Ah, damn it! We missed the Dragon inhabited Demo-2 over northern Switzerland, especially over the city of Basel. As shown in the graph opposite, we would have been treated to a beautiful spectacle of the rocket’s advance in the very clear sky that evening around 11:50 p.m. on Saturday evening.
This map illustrates the ground track for the Crew Dragon and Falcon 9 rocket heading northeast from the Kennedy Space Center in Florida. The red zone — called the Downrange Abort Exclusion Zone — in the North Atlantic Ocean is a region where the control teams want to avoid an abort due to cold water temperatures and rough seas.

Unfortunately for us Swiss, it is a question of trajectories, so the crew will no longer be passing north of Switzerland, as you can see on the other graph over the Pyrenees, but between France and Spain. The observers located further south of the hexagon will probably have better observation conditions. In Bordeaux, for example, it should be possible to see the capsule culminating higher in the sky, compared to Paris : click here

For SpaceX, this Saturday’s flight promises to be decisive. After ten years of preparation for manned flights, the success of this mission is important in several respects. Musk has the opportunity to demonstrate its ability to transport crews into space. If the flight is a success, it will allow the United States to regain autonomous access to the International Space Station (ISS), as, as of July 8, 2011, the United States is relying on Russia and its Soyuz spacecraft. This will be the case for a while yet, since it will be necessary to wait for the manned flight of Starliner CST-100 before NASA decides to dispense with the Russians. And it’s not for so soon, because Boeing will still have to make a test flight following the semi-failure of the recent flight: click here.

Confiné en Suisse, je loupe (un peu) le décollage de NASA/SpaceX Dragon demo-2

[Courrendlin, Switzerland, May 26, 2020, rke. English below]
Et voilà ! Pour la 2e fois, je suis confiné spatialement vôtre dans le petit village suisse de Courrendlin, dans le canton du Jura. La première, lors du 50e anniversaire d’Apollo 13, le 13 avril – où je devais me rendre à Houston – puis maintenant pour cette mission Dragon Demo-2, pour la première fois habitée.
Photo du Haut : NASA

C’était le précédent vol de Falcon 9 Dragon Demo-1. Photo prise le 1er mars 2019 lorsque j’ai posé mon appareil à photo à distance. That was the previous flight of Falcon 9 Dragon Demo-1. Photo taken on March 1, 2019 when I set my remote camera on PAD 39A. – Photo : rke

Coronavirus oblige, pas de blog des USA. La NASA/SpaceX aurait bien accepté ma demande d’accréditation, mais c’est l’univers Trump qui m’interdit de venir sur place. Toutefois, j’ai eu la chance d’assister au lancement (sur le pas de tir pour poser mes appareils), soit le plus près possible (5 km minimum) du premier Dragon Demo-1, le 2 mars 2019. Naturellement, c’était un vol à vide, mais il y avait du matériel et un mannequin à bord. La mission était exactement la même que celle qui doit avoir lieu ce 27 mai avec Bob Behnken et Dough Herley. Dans un sens, je peux consoler, car le centre spatial Kennedy Space Center KSC des visiteurs est fermé. Il rouvrira ce jeudi 28 mai 2020 sous les conditions des mesures barrières habituelles , après le décollage. 

De plus, les journalistes étrangers ne sont cette fois plus acceptés. Seuls quelques reporters triés sur le volet peuvent se rendre sur le pas de tir pour y déposer leurs appareils à photos à distance. 

My selfie on PAD 39Ataken on March 1, 2019.

En deux mots, ce mercredi 27 mai, ce premier vol habité est réalisé pour la première fois en direction de la Station spatiale internationale (ISS). C’est aussi le premier vol habité américain depuis le retrait de la navette spatiale le 8 juillet 2011. Et cette mission ouverture d’une nouvelle ère du transport spatial qui va faciliter la colonisation de l’orbite basse. Le lancement est prévu ce mercredi 27 mai à 22h33 heure suisse (16h33, locale) du pas historique LC-39A des vols Apollo et des navettes spatiales. Tous les feux sont au vert sauf une petite crainte pour la météo (très changeante), vents, pluies. Si le décollage n’est pas possible ce mercredi, une autre fenêtre est prévue samedi à 21h22 (suisse), puis dimanche à 21h (suisse).

J’en profite pour vous rendre (bulletins infos) sur le site de notre radio supra-régionale RFJ-RTN-RJB pour une interview vivante (et pas virtuelle) me concernant sur cette mission, au micro de Jean-Michel Probst. Les sons seront en ligne un jour après le décollage.

Enclosed in a « space home » in Switzerland, I miss (mildly) the takeoff of NASA/SpaceX Dragon demo-2 at KSC

[Courrendlin, Switzerland, May 26, 2020, rke] – Here we go! For the second time, I am spatially confined to the small Swiss village of Courrendlin, in the canton of Jura. The first, on the 50th anniversary of Apollo 13, April 13 – where I was to fly to Houston – and now for this Dragon Demo-2 mission, for the first time inhabited.

That was the previous flight of Falcon 9 Dragon Demo-1. Photo taken on March 1, 2019 when I set my remote camera on PAD 39A. – Photo : rke

Coronavirus forces, no blog from the USA. NASA/SpaceX would have accepted my request for accreditation, but it’s the Trump universe that forbids me to come on site. However, I had the chance to attend the launch (on the launch pad to land my devices), as close as possible (3 miles minimum) to the first Dragon Demo-1, on March 2, 2019. Of course, it was a dry flight, but there were equipment and a dummy on board. The mission was exactly the same as the one scheduled for May 27th with Bob Behnken and Dough Herley. 

In a way, I can take comfort in the fact that the KSC Visitor Space Center is closed. It will reopen this Thursday, May 28, 2020, under the usual barrier conditions, after liftoff. Moreover, foreign journalists are no longer accepted this time. Only a few hand-picked reporters are allowed to go to the shooting range to drop off their cameras remotely. 

In a nutshell, this Wednesday, May 27, this first manned flight is being made for the first time towards the International Space Station (ISS). It is also the first U.S. manned flight since the space shuttle was launched on July 8, 2011. And this mission opens a new era of space transportation that will facilitate the colonization of low orbit. The launch is scheduled for Wednesday, May 27 at 22:33 Swiss time (16:33 local time) of the historic LC-39A step of the Apollo flights and space shuttles. All the lights are green except for a small fear for the weather (very variable), winds, rain. If take-off is not possible this Wednesday, another window is scheduled for Saturday at 21:22 (Switzerland), then Sunday at 21:00 (Switzerland).

Souvenirs, souvenirs. My camera Canon 60 D on my tripod on PAD 39 A. Those were the good old days. – Photo : rke

I take this opportunity to go (news updates) to the website of our sub-regional broadcaster RFJ-RTN-RJB for a lively (and not virtual) interview about this mission, at the microphone of Jean-Michel Probst. The sounds will be online one day after take-off.

La fusée file majestueusement, mais Starliner déraille

Ça a décollé impeccablement et majestueusement ! C’est en tous cas l’impression qu’on en a eue, à partir du centre de presse du Kennedy Space Center (KSC), proche du VAB. La fusée Atlas V N22 de United Alliance (ULA) s’est en effet soulevée avec une douceur coutumière, mais crépitant moins dans le ciel que les autres vols. Et cela, sans doute dû au faible vent qui nous en renvoie le bruit. Ainsi, tel un chapeau fixé en son sommet, la capsule Starliner de Boeing s’est envolée à l’heure pile à 6h36 (locale), 12h36 (heure suisse) de Cap Canaveral ce vendredi 20 décembre 2019. 

Allumage des moteurs. Photo prise sur le pas de tir avec mon appareil photo à distance.
Ignition. Photo taken on the fine point with my remote camera. – Photo : rke

Pas la bonne orbite
Le jour s’est à peine levé avec un ciel bleu très foncé au moment du lancement, devenant de plus clair au fil des minutes et offrant un spectacle sublime loin à la ronde. Mais, au bout de 15 minutes, les équipes de Boeing et de la Nasa ont rapidement fait savoir que la capsule était sur « une orbite non nominale », c’est-à-dire une mauvaise trajectoire, compromettant son rendez-vous avec la Station spatiale internationale (ISS) qu’elle devait rejoindre samedi, à 400 km d’altitude. En fait, selon Boeing, les moteurs de la capsule ne se seraient pas allumés. Quand le contrôle a été repris, les équipes ont jugé qu’il ne restait plus assez de propulseurs pour poursuivre la mission et tenter l’amarrage.En résumé, l’anomalie constatée concerne le système embarqué de chronométrage qui aurait induit le vaisseau en erreur, le conduisant sur une mauvaise orbite.  

Starliner en bon état et sous contrôle
Mais les responsables ont insisté sur le fait que Starliner était en bon état et sous contrôle, qu’aucun astronaute à bord n’aurait été mis en danger, et qu’un test d’amarrage à l’ISS n’était pas requis pour l’homologation. Dans le contexte de la reprise des vols habités par les Américains sur leur sol (pour rappel, ils envoient leurs astronautes en Russie depuis juillet 2011), ce problème est important, mais pas étonnant. L’accès à l’espace quel que soit la distance (autour de la Terre, de la Lune ou de Mars), reste et restera toujours aussi complexe et imprévu. Que ce soit pour les privés ou les agences. Les ingénieurs auront beaucoup à apprendre de cet « échec » (si on peut l’appeler ainsi) de mission à la station. Cette erreur d’aiguillage n’incombe ni à la NASA, ni à ULA, ni à Boeing. Mais à la fatalité. L’espace se mérite.

The rocket flies majestically, but Starliner derails… 

It took off impeccably and majestically! At least that’s the impression we got from the Kennedy Space Center (KSC) press center, near the VAB. The United Alliance (ULA) Atlas V N22 rocket lifted off with customary smoothness, but crackling less into the sky than other flights. This is no doubt due to the weak wind, which sends the noise back to us. Thus, like a hat on top, Boeing’s Starliner capsule took off on time at 6:36 a.m. (East) from Cape Canaveral on Friday, December 20, 2019. 

The day barely dawned with a very dark blue sky at the time of the launch, becoming clearer as the minutes went by and offering a sublime spectacle from afar. But after 15 minutes, Boeing and NASA teams quickly reported that the capsule was in « non-nominal orbit, » or a wrong trajectory, compromising its rendezvous with the International Space Station (ISS), which it was scheduled to reach on Saturday at an altitude of 400 kilometers.

Wrong orbit
In fact, according to Boeing, the capsule’s engines did not ignite. When control was regained, the teams judged that there were not enough thrusters left to continue the mission and attempt docking. In summary, the anomaly found concerns the on-board timing system that would have misled the spacecraft, leading it into the wrong orbit. 

Starliner in good condition and under control
But officials insisted that Starliner was in good condition and under control, that no astronauts on board would be put at risk, and that a docking test to the ISS was not required for certification. In the context of the resumption of manned flights by the Americans on their soil (as a reminder, they have been sending their astronauts to Russia since July 2011), this problem is important, but not surprising. Access to space, whatever the distance (around the Earth, the Moon or Mars), remains and will always remain as complex and unforeseen. Whether for private individuals or agencies. Engineers will have much to learn from this « failure » (if you can call it that) of a mission to the Station. This misdirection is not the fault of NASA, ULA or Boeing. It’s fate. Space is earned.