Archives de catégorie : European Space Agency (ESA)

JWST – un télescope sanglé sur un siège suisse

Les campagnes de tests cryogéniques et sous vide du spectrographe proche infrarouge (NIRSpec) de WST ont été entreprises dans les installations de test de l’IABG en Allemagne. – Cette photo montre des ingénieurs de l’IABG soulevant le couvercle d’une caisse de transport contenant NIRSpec. Les ressorts, dans des sacs avec du ruban adhésif rouge, séparent les deux structures de transport APCO et isolent la caisse NIRSpec des vibrations et des chocs pendant le transport. – Le NIRSpec lui-même peut être vu enveloppé dans une isolation multicouche grise semblable à une feuille d’aluminium.

WST’s Near InfraRed Spectrograph (NIRSpec) cryogenic and vacuum test campaigns were undertaken at the IABG test facility in Germany. This shot shows engineers at IABG lifting the cover off a transport crate containing NIRSpec. The springs, in bags with red tape on them, separate the two APCO transport structures and isolate the NIRSpec box from vibrations and shock during transport. NIRSpec itself can be seen wrapped in grey foil-like multilayer insulation. – Photo : EADS Astrium

[Courrendlin, December 22, 2021, rke. English below.]
Après mes 33 lancements sur site au pied des fusées, je suis toujours bloqué en Suisse en raison de la Covid-19, je dois publier mes news au pays. Le lancement du JWST est toujours prévu ce samedi 25 décembre à 13h20 (heure suisse) de Kourou en Guyane française. Le père Noël fera-t-il un cadeau aux astronomes ?

Photo du haut : déploiement des coiffes suisse de RUAG laissant entrevoir le JWST – © ESA

Claude Nicollier (au centre) et Didier Manzoni à sa droite lors du show JWST le 17 décembre 2021 au Musée des transports de Lucerne. – Photo : rke

Interview exclusive (II)
avec Didier Manzoni
directeur de la division Espace d’APCO Technologies à Aigle

À travers son « Centre d’excellence » innovant, APCO Technologies réalise l’ensemble des moyens transversaux, des conteneurs de transport et des équipements de manutention des modules de propulsion ainsi que du composite d’un lanceur.  Qu’en est-il du JWST ? Interview avec Didier Manzoni, directeur d’APCO Technologies à Aigle.

Monsieur Manzoni, comment votre entreprise a-t-elle réussi à avoir le mandat de l’ESA pour ce projet de JWST ?
Comme on livre aussi bien des systèmes pour les satellites que pour les lanceurs, il allait de soi que nous puissions avoir un mandat pour le JWST. Comme c’est une mission de l’ESA et que notre pays y participe grâce au Swiss Space Office (SSO), on a décroché le contrat après avoir répondu à plusieurs appels d’offres.

APCO a fourni un adaptateur et un collier de serrage à très haute résistance utilisés pour sécuriser le JWST

Quel élément précisément de JWST avez-vous monté à Aigle ?
En ce qui concerne les moyens sols, nous avons livré un adaptateur et un collier de serrage à très haute résistance qui ont été utilisés pour sécuriser JWST durant tous ses essais et ses opérations au sol. Nous avons aussi livré des équipements permettant de monter l’instrument NIRSpec et enfin nous avons livré la structure d’interface de ce même instrument NIRspec. Il y aura de l’APCO Technologies en orbite sur JWST.

À Aigle, vous avez des halles de 16’000 m2, c’est très grand. Comment sont acheminés les éléments de satellite ou de lanceur ?
En camion par la route et l’autoroute. Le matériel est logé dans des conteneurs spécifiques escortés par la police. Par exemple, les conteneurs contenant les coiffes d’Ariane peuvent partir sur le Rhin et aller jusqu’à Brême. D’autres conteneurs partent pour Toulouse ou à Friedrichshafen chez Airbus ou à Cannes chez Thales. Le transport final d’un satellite se fait généralement par avion-transport jusqu’à Kourou.

Quelle difficulté pouvez-vous rencontrer lors du transport de l’un de vos satellites ?
On a des spécifications qui indiquent les efforts qui doivent être appliqués pendant le voyage en avion, dans le bateau et sur les routes. On doit s’assurer qu’il n’y aura aucun problème durant toutes les étapes du transport. Soit entre APCO et le maître d’œuvre (Airbus, Thales,…), soit de l’endroit où le satellite est terminé jusqu’à Kourou.

Après JWST, qu’avez-vous dans le pipeline… quels mandats ?
Le plus gros projet actuel, c’est Ariane 6. On a livré tous les moyens sols importants pour Ariane Group et pour le Centre National d’Études Spatiales (CNES). On livre les parties hautes et basses des moteurs auxiliaires.
Pour garantir des cadences de production élevées, nous avons spécialement développé et déployé des compétences « Industrie 4.0 » en investissant dans un tout nouvel atelier de production pour fabriquer des lots importants de sous-ensembles pour le lanceur Ariane 6.Nous avons aussi livré des équipements permettant de monter l’instrument NIRSpec et enfin nous avons livré la structure d’interface

D’autres projets en vue ?
Nous sommes aussi en charge du sous-système structures de plusieurs missions du programme Copernicus et de missions scientifiques ainsi que de projets commerciaux

JWST’s Near InfraRed Spectrograph (NIRSpec).  © Airbus Defence and Space GmbH

NIRSPEC – LE SPECTROGRAPHE PROCHE INFRAROUGE SUR JWST
L’objectif scientifique principal de NIRSpec est de permettre de grands relevés spectroscopiques d’objets astronomiques, avec un accent particulier sur l’étude des galaxies lointaines. Cet objectif a présidé à la conception de ce spectrographe multi-objets, capable de mesurer simultanément les spectres de 200 objets dans un champ de vision de 3,4 minutes d’arc × 3,6 minutes d’arc. NIRSpec comprend également cinq fentes fixes et une unité de champ intégrale qui fournissent les spectres de sources ponctuelles et d’objets étendus, respectivement. Six grilles fournissent une spectroscopie à haute résolution (λ/Δλ=R=1400-3600) et à moyenne résolution (R=500-1300) sur la gamme de longueurs d’onde de 0,7 µm – 5 µm, tandis qu’un prisme permet une spectroscopie à plus basse résolution (R=30-300) sur la gamme de 0,6 µm – 5 µm.

NIRSpec a été construit par l’industrie européenne selon les spécifications de l’ESA et géré par le projet JWST de l’ESA à l’ESTEC, aux Pays-Bas. Le maître d’œuvre est Airbus Defence and Space à Ottobrunn, en Allemagne. Les sous-systèmes du détecteur NIRSpec et du réseau de micro-obturateurs sont fournis par le Goddard Space Flight Center (GSFC) de la NASA.

  • Prochaine News : coordination zurichoise pour MIRI
Mission accomplished. The final taping of the protective cover is applied and the James Webb Space Telescope NIRSpec instrument is in its final flight configuration and ready to go back into the Integrated Science Instrument Module. – From left to right: Ralf Ehrenwinkler (Airbus DS), Frank Merkle (Airbus DS), Kai Hoffmann (Airbus DS), Robert Eder (Airbus DS), Max Speckmaier (Airbus DS) and Maurice te Plate (ESA). – Photo : NASA / C. Gunn

A Telescope Strapped Over a Swiss Seat

Exclusive interview
with Didier Manzoni
Director of the Space Division of APCO Technologies
in Aigle (near Lausanne), West of Switzerland

Through its innovative “Center of Excellence”, APCO Technologies produces all the transverse means, transport containers and handling equipment for the propulsion modules and the composite of a launcher. What about the JWST? Interview with Didier Manzoni, director of APCO Technologies in Aigle.

Mr. Manzoni, how did your company manage to get the mandate from ESA for this JWST project?
Since we deliver systems for satellites as well as for launchers, it was obvious that we could get a mandate for the JWST. Since this is an ESA mission and our country is participating through the Swiss Space Office (SSO), we were awarded the contract after having responded to several calls for tender.

What precisely is the JWST component you have assembled in Aigle?
In terms of ground facilities, we delivered an adapter and a very high strength clamp that were used to secure JWST during all its tests and ground operations. We also delivered equipment to mount the NIRSPEC instrument and finally we delivered the interface structure of the same NIRSPEC instrument. There will be APCO Technologies in orbit on JWST.

In Aigle, you have 16’000 m2 halls, it’s very big. How are the satellite or launcher components transported?
By truck via the road and highway. The equipment is housed in specific containers escorted by the police. For example, the containers containing the Ariane covers can leave on the Rhine and go as far as Bremen. Other containers go to Toulouse or to Friedrichshafen at Airbus or to Cannes at Thales. The final transport of a satellite is usually by airlift to Kourou.

What difficulties might you encounter when transporting one of your satellites?
We have specifications that indicate the forces that must be applied during the trip by plane, in the ship and on the roads. We have to make sure that there will be no problems during all stages of the transport. Either between APCO and the prime contractor (Airbus, Thales,…), or from where the satellite is completed to Kourou.

  • Next News : Zurich coordination for MIRI

NIRSPEC
THE NEAR-INFRARED SPECTROGRAPH ON JWST
The primary science goal for NIRSpec is to enable large spectroscopic surveys of astronomical objects with a particular focus on the study of distant galaxies. It has driven the design of this multi-object spectrograph, which is capable of measuring the spectra of up to 200 objects simultaneously in a 3.4 arcminute × 3.6 arcminute field of view. NIRSpec also includes five fixed slits and an integral field unit that provide spectra of point-like sources and of extended objects, respectively. Six gratings provide high-resolution (λ/Δλ=R=1400-3600) and medium-resolution (R=500-1300) spectroscopy over the wavelength range of  0.7 µm – 5 µm, while a prism yields lower-resolution (R=30-300) spectroscopy over the range 0.6 µm – 5 µm.

NIRSpec has been built by European industry to ESA’s specifications and managed by the ESA JWST Project at ESTEC, the Netherlands. The prime contractor is Airbus Defence and Space in Ottobrunn, Germany. The NIRSpec detector and micro-shutter array subsystems are provided by NASA’s Goddard Space Flight Center (GSFC).

Artist rendering of the James Webb Space Telescope Near-InfraRed Spectrograph (NIRSpec) instrument. This figure shows the path followed by light from an astronomical object as it travels through the NIRSpec components and onto the detector.

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Les atouts du cerf-volant spatial JWST dans le froid

La lumière sera captée par un très grand miroir – 6,5 m de diamètre – et dirigée vers quatre instruments infrarouges très sensibles. Le télescope et les instruments seront maintenus en permanence à l’ombre d’un énorme bouclier solaire et maintenus à des températures extrêmement basses.
Inspecting JWST’s primary mirror. Inspection du miroir primaire du JWST. – Photo : ESA/NASA

[Courrendlin, December 21, 2021, rke. English below.]
Après mes 33 lancements sur site au pied des fusées, je suis toujours bloqué en Suisse en raison de la Covid-19, je dois publier mes news au pays. Le lancement du JWST est toujours prévu ce samedi 25 décembre à 13h20 (heure suisse) de Kourou en Guyane française. Le père Noël fera-t-il un cadeau aux astronomes ?

Photo du haut – Test du miroir : © ESA / NASA

Interview exclusive
avec Didier Manzoni
directeur de la division Espace d’APCO Technologies à Aigle

Leader européen du développement et de la fourniture de moyens sol (MGSE) pour satellites, instruments et lanceurs, APCO Technologies fournit également les parties hautes et basses des moteurs d’appoint d’Ariane 6. Mais l’entreprise vaudoise implantée à Aigle (Est de Lausanne) est également reconnue comme l’un des principaux partenaires industriels pour les sous-systèmes structures et thermiques de satellites.

Dans le froid sidéral, à 1,5 million de Km au point Lagrange 2, si loin de nous, le plus gros télescope spatial du monde, le James Webb Space Telescope (JWST) est muni d’un bouclier solaire composé de micro-feuilles.

Monsieur Manzoni, pourquoi le JWST est-il muni de feuilles superposées et espacées les unes aux autres ?
Le satellite Planck avait un système un peu similaire, mais avec des panneaux en composite alors que le JWST dispose de feuilles souples déployées. Ces feuilles protègent du soleil et isole d’une certaine manière le satellite qui fonctionne à très basse température, les instruments scientifiques comme MIRI et NIRSPEC travaillent à une température cryogénique et il est nécessaire de refroidir ces instruments.

Paradoxe : si loin du Soleil, le télescope doit encore se refroidir pour mieux capter la chaleur des autres étoiles lointaines

Alors, à quoi sert l’espace de quelques centimètres ?
Dans l’Espace, il n’y a pas d’air, entre chacune de ces feuilles, tous les échanges thermiques se font par conduction et radiation. Comme pour Planck, en ayant ce qu’on appelle des « chapeaux chinois », la température diminue progressivement jusqu’à parvenir à un niveau le plus bas possible, passivement. Puis, on va continuer à refroidir mais activement.

Et pourquoi 5 feuilles ?
Chacune de ces feuilles réduit la température, petit à petit. Par calcul et par essais, en prenant de la marge, on démontre que cinq feuilles sont finalement nécessaires.

Bon, des feuilles de bouclier solaire… mais il est bien loin le soleil !
Ces « boucliers solaires » ou « Sun Schild» sont orientés vers ce qu’on appelle le « Deep Space » ou l’espace profond à 4 Kelvins, car les échanges radiatifs sont bien meilleurs quand le satellite regarde le froid. Leur taille très vaste permet de bien concentrer leur efficacité et l’espace entre chacun de ces « chapeaux chinois » permet de réduire les échanges parasites. (à suivre…)

Que peut faire le Webb, que ne peut pas faire Hubble ?
La vision de Webb couvre de plus grandes longueurs d’onde de lumière que Hubble et il possède une sensibilité 100 fois supérieure, ce qui ouvre une nouvelle fenêtre sur l’Univers. Les plus grandes longueurs d’onde permettent aussi à Webb de voir à l’intérieur des épais nuages de gaz et de poussière où se forment les étoiles et les systèmes planétaires, de révéler la composition de l’atmosphère des exoplanètes de manière plus détaillée et de remonter plus loin dans le temps pour assister à la formation des premières galaxies, alors que l’Univers était encore jeune.

Explications :
Des feuilles d’aluminium aussi fines qu’un cheveu
Les feuilles du bouclier solaire fournissent une couche isolante pour l’optique et aident à dissiper la chaleur. Le bouclier comporte cinq couches et chacune d’elles est aussi fine qu’un cheveu humain (0,05 mm) et est recouvert d’aluminium pour la réflectivité. La couleur violette de certaines couches provient du silicium, le même matériau que celui utilisé dans la plupart des puces informatiques, qui renforce le bouclier et l’aide à réfléchir la chaleur. Le télescope utilise ce bouclier solaire pour ne pas être réchauffé par le rayonnement infrarouge du Soleil et d’autres objets célestes proches, ce qui nuirait au fonctionnement normal des instruments embarqués.Ce pare-soleil en forme de cerf-volant mesure 22 m sur 10 m et reçoit 300 KW du rayonnement solaire, mais ne transmet que 23 milliwatts de l’autre côté. En bref, le télescope doit être plus froid que les objets qu’il tente d’observer.

Voir plus loin avec quatre instruments de pointe
Le télescope spatial James Webb (Webb) est en passe de devenir le plus grand et le plus puissant télescope jamais lancé dans l’espace. Il emboîtera le pas du télescope spatial Hubble en constituant le prochain grand observatoire scientifique spatial, conçu pour répondre aux questions les plus essentielles sur l’Univers et faire des découvertes révolutionnaires dans tous les domaines de l’astronomie.
Le Webb révélera un Univers pour l’instant caché à nos yeux : des étoiles enveloppées dans des nuages de poussière, des molécules dans l’atmosphère d’autres mondes, et la lumière des premières étoiles et galaxies. Équipé de quatre instruments de pointe, le télescope Webb repoussera les limites de nos connaissances sur le système solaire, sur la formation des étoiles et des planètes, ainsi que sur la formation et l’évolution des galaxies.

  • Prochaines News :
    Le JWST sanglé sur son siège suisse
    Coordination zurichoise pour MIRI

The benefits of the JWST space kite in the deep cold (I)

This sunshield is the largest part of JWST and offers intense protection from the Sun, letting through less than a millionth of the Sun’s heat! This massive parasol is as long as a tennis court, but incredibly light. It is composed of five super-thin membranes that will separate and unfurl into a precise arrangement once the telescope is in space. During launch, this shield will be folded up like an umbrella to fit neatly around the telescope’s mirrors and other instruments within the Ariane 5 rocket fairing.
When unfurled, the sunshield will protect JWST’s ‘cold’ side, where very sensitive infrared instruments are located inside the Integrated Science Instruments Module, maintaining a thermally stable cold environment, around –233 ºC! – Photo : ESA/NASA

[Courrendlin, December 21, 2021, rke]
After my 33 launches on site at the foot of the rockets, I am still stuck in Switzerland because of Covid-19, I have to publish my news back home. The JWST launch is still scheduled this Saturday, December 25 at 13:20 (Swiss time) from Kourou in French Guyana.
– Inspecting JWST’s primary mirror : © ESA / NASA

Exclusive interview
with Didier Manzoni
Director of the Space Division of APCO Technologies
in Aigle (near Lausanne), West of Switzerland

Didier Manzoni.

APCO Technologies is the European leader in the development and supply of ground support systems (GSS) for satellites, instruments and launchers. It also supplies the upper and lower parts of the Ariane 6 boosters. But the Vaud-based company, located in Aigle (east of Lausanne), is also recognized as one of the main industrial partners for satellite structural and thermal subsystems.

In the sidereal cold, 1.5 million km away at the Lagrange 2 point, so far from us, the world’s largest space telescope, the James Webb Space Telescope (JWST), is equipped with a solar shield made of microsheets. Interview with Didier Manzoni, Director of the Space Division of APCO Technologies in Aigle.

Mr Manzoni, why is the JWST equipped with superimposed and spaced sheets?
The Planck satellite had a somewhat similar system, but with composite panels, whereas the JWST has flexible deployed sheets. These sheets protect from the sun and somehow insulate the satellite which operates at very low temperature, scientific instruments like MIRI and NIRSPEC work at cryogenic temperature and it is necessary to cool these instruments.

So, what is the space of a few centimeters?
In Space, there is no air, between each of these sheets, all heat exchange is done by conduction and radiation. As for Planck, by having what we call “Chinese hats”, the temperature decreases gradually until it reaches the lowest possible level, passively. Then, we will continue to cool but actively.

And why 5 leaves?
Each of these leaves reduces the temperature, little by little. By calculation and testing, with some leeway, we show that five sheets are finally necessary.

Well, solar shield sheets… but the sun is far away!
These “sun shields” or “Sun Schild” are oriented towards the so-called “Deep Space” or deep space at 4 Kelvin, because the radiative exchanges are much better when the satellite looks at the cold. Their very large size allows to concentrate their efficiency and the space between each of these “Chinese hats” allows to reduce the parasitic exchanges.
(To be followed)

Details:
Aluminum sheets as thin as a hair
The foils of the solar shield provide an insulating layer for the optics and help dissipate heat. The shield has five layers and each layer is as thin as a human hair (0.05 mm) and is coated with aluminum for reflectivity. The purple color of some layers comes from silicon, the same material used in most computer chips, which strengthens the shield and helps it reflect heat. The telescope uses this solar shield to prevent it from being heated by infrared radiation from the Sun and other nearby celestial objects, which would interfere with the normal operation of the onboard instruments.This kite-shaped sunshield measures 22 m by 10 m and receives 300 KW of solar radiation, but transmits only 23 milliwatts on the other side. In short, the telescope must be cooler than the objects it is trying to observe.

Seeing further with four state-of-the-art instruments
The James Webb Space Telescope (Webb) is poised to become the largest and most powerful telescope ever launched into space. It will follow in the footsteps of the Hubble Space Telescope as the next great space science observatory, designed to answer the most critical questions about the Universe and make groundbreaking discoveries in all fields of astronomy.
The Webb will reveal a Universe that is currently hidden from our eyes: stars wrapped in dust clouds, molecules in the atmosphere of other worlds, and the light of the first stars and galaxies. Equipped with four state-of-the-art instruments, the Webb telescope will push the limits of our knowledge about the solar system, the formation of stars and planets, and the formation and evolution of galaxies.

This archival image was taken in February 2021 and shows the James Webb Space Telescope’s sunshield being folded and packed by engineers and technicians at Northrop Grumman. Read more about this in our April 2021 milestone feature, excerpted below.
 Engineers working on NASA’s James Webb Space Telescope have successfully folded and packed its sunshield for its upcoming million-mile (roughly 1.5 million kilometer) journey, which begins later this year. The sunshield — a five-layer, diamond-shaped structure the size of a tennis court — was specially engineered to fold up around the two sides of the telescope and fit within the confines of its launch vehicle, the Ariane 5 rocket. Now that folding has been completed at Northrop Grumman in Redondo Beach, California, the sunshield will remain in this compact form through launch and the first few days the observatory will spend in space. -Photo : ESA/NASA

En direct sur ce blog

Lancement de SpaceX Dragon Crew2

En direct (Live) terminé
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[Courrendlin, Switzerland, April 19, 2021. English below]
Si tout va bien, l’astronaute français de l’Agence spatiale européenne (ESA) Thomas Pesquet retourne à la Station spatiale internationale (ISS) pour son deuxième vol sur orbite terrestre. Lors de cette mission, baptisée Alpha, le premier Européen à s’envoler à bord d’un vaisseau spatial américain depuis plus de dix ans est à bord du Crew Dragon – 3e lancement habité de SpaceX, mais 2e opérationnel – aux côtés des astronautes de la NASA Megan McArthur et Shane Kimbrough et de l’astronaute japonais Aki Hoshide.

Flash Back sur SpaceX Dragon Demo-1
Pandémie de Covid-19 oblige, je ne peux une nouvelle fois pas assister au lancement sur site depuis mon dernier décollage de Solar Orbiter en février 2020. Toutefois, comme j’ai eu la chance pouvoir assister au tout premier décollage de SpaceX Dragon Demo-1 (sans astronautes à bord), je suis en mesure de vous faire vivre ce lancement depuis la Suisse comme si vous y étiez. Ayant vécu les procédures de décollage similaires sur place, je pourrai conter, en marge, des anecdotes vécues alors… En plus, c’est le jour de mon anniversaire !

INFORMATIONS PRATIQUES

Les 4 astronautes parés au décollage – Photo : NASA

Live on this blog :
Launch of SpaceX Dragon Crew2

[Courrendlin, Switzerland, April 19, 2021] – If all goes well, European Space Agency (ESA) astronaut Thomas Pesquet will return to the International Space Station (ISS) for his second flight into Earth orbit. On this mission, dubbed Alpha, the first European to fly aboard a U.S. spacecraft in more than a decade is aboard the Crew Dragon – SpaceX’s third manned launch, but second operational – alongside NASA astronauts Megan McArthur and Shane Kimbrough and Japanese astronaut Aki Hoshide.

Flash Back on SpaceX Dragon Demo-1
Due to the Covid-19 pandemic, I am once again unable to attend the on-site launch since my last Solar Orbiter liftoff in February 2020. However, as I was lucky enough to be able to attend the very first SpaceX Dragon Demo-1 launch (without astronauts on board), I am able to make you live this launch from Switzerland as if you were there. Having experienced the similar launch procedures on the site, I will be able to tell, in the margin, anecdotes lived then… Moreover, it’s my birthday!

  • Follow the liftoff with me live on this blog: click here

Ce samedi 30 mai (21h35), Dragon devrait quand même passer sur la Suisse… au crépuscule des dieux

[Courrendlin, Switzerland, May 29, 2020, rke]
Vous avez été nombreux à intervenir sur ma dernière news dont le titre est : « Dragon ne passera plus au-dessus de la Suisse, mais sur les Pyrénées. » En fait, j’aurais dû dire : « Dragon ne sera pas visible au-dessus de la Suisse de nuit, mais le sera sur les Pyrénées. » C’est vrai, je n’étais pas sur la bonne orbite…
Photo ci-dessus : Spot the Station on Friday May 29, 2020.

Claude Nicollier, notre astronaute national 4 étoiles – je veux rappeler par là qu’il a réalisé 4 missions dans l’espace, dont une (un peu comme opticien) pour réparer la myopie du télescope Hubble (décembre 1999) – a laissé un commentaire très précis sur ma précédente News. 

Claude Nicollier :
« En fait, samedi soir, l’ISS et le Crew Dragon (s’il est lancé) passeront au-dessus du nord de la Suisse, exactement comme l’ISS l’a fait le soir du 27 mai (sans Crew Dragon), mais, comme le lancement du Crew Dragon aura lieu environ 1h11min plus tôt (21h22 le 30 mai contre 22h33 le 27 mai), l’ISS se lèvera vers 21h35 en direction du nord-ouest de la Suisse, seulement 17 minutes environ après le coucher du soleil à l’horizon astronomique, suivi de Crew Dragon sur la même trajectoire vers 21h45 (si elle est lancée). Le ciel sera tout simplement trop lumineux pour voir l’ISS ou le Crew Dragon. Le passage au-dessus des Pyrénées mentionnées dans l’article sera une orbite complète plus tard ! »

Souvenirs, souvenirs. En 1992, confiné sur orbite, avec le masque !
Pionnier – August 7, 1992. STS-46 European Space Agency (ESA) Mission Specialist (MS) Claude Nicollier, wearing goggles, face mask, and rubber gloves, reviews inflight maintenance (IFM) checklist procedures before starting waste collection system (WCS) fan separator repair. One of two fan separators used to transfer waste water from the waste management compartment (WMC) to the waste water tank has failed. The suspected accumulation of water in the separator was believed to have occurred during a test dumping of waste water at a lower than normal pressure to evaluate the performance of new nozzles. The WMC is located on the middeck of Atlantis, Orbiter Vehicle (OV) 104. – Photo : NASA

Précurseur ! En 1992, lors de son premier vols dans l’espace, le spécialiste de mission (MS) de l’Agence spatiale européenne (ESA) Claude Nicollier, portant des lunettes de protection, un masque facial et des gants en caoutchouc, passe en revue les procédures de la liste de contrôle de l’entretien en vol (IFM) avant de commencer la réparation du séparateur du ventilateur du système de collecte des déchets (WCS). L’un des deux séparateurs de ventilateur utilisés pour transférer les eaux usées du compartiment de gestion des déchets (WMC) vers le réservoir d’eaux usées est tombé en panne. L’accumulation suspecte d’eau dans le séparateur aurait eu lieu lors d’un essai de déversement d’eaux usées à une pression inférieure à la normale pour évaluer les performances de nouvelles buses. Le WMC est situé sur le pont intermédiaire de la navette spatiale Atlantis (OV) 104. – Photo : NASA

La station en vue
Comme la station spatiale (dont le premier « bout » a été mis sur obite en 1998) gravite autour de la Terre à 420 km à son apogée en 1,5 heure, cet ensemble issu de différents pays (NASA, Roscosmos, ESA, Jaxa et ASC) survole la Terre 16 fois par jour. Pour vous aider à y voir plus clair, voici un lien du site où il est possible de suivre la trajectoire de la station et… plus tard, de sa capsule Dragon qui y sera accroché.

  • Le site pour suivre l’ISS et Drag (lorsque la capsule y sera accrochée) : cliquez ici – click here
  • Website to follow the ISS and Dragon (when the capsule will be attached to it)

Saturday, Dragon should still pass over Switzerland… at the twilight of the gods

The ISS. – Photo : NASA

[Courrendlin, Switzerland, May 29, 2020, rke]
Many of you have spoken on my last news item, the title of which is: “Dragon will no longer fly over Switzerland, but over the Pyrenees. “In fact, I should have said: “Dragon won’t be visible over Switzerland at night, but will be visible over the Pyrenees. ” That’s right. I was actually in the wrong orbit.

Space Station Facts – the various modules : 240 individuals from 19 countries have visited the International Space Station. In 24 hours, the space station makes 16 orbits of Earth, traveling through 16 sunrises and sunsets

Claude Nicollier, our 4-star national astronaut – I want to remind you that he has carried out 4 missions in space, including one (a bit like an optician) to repair the myopia of the Hubble telescope (December 1999) – left a very precise comment on my previous news.
Claude Nicollier:
« In fact, on Saturday evening, ISS and the Crew Dragon (if launched) will come over northern Switzerland, exactly like ISS did the evening of May 27 (without Crew Dragon following it), but, as the Crew Dragon launch will be about 1h11min earlier (21h22 on May 30 vs. 22h33 May 27), ISS will rise at about 21h35 in the north-west direction from Switzerland, only about 17 minutes after sunset at the astronomical horizon, followed by Crew Dragon on the same track at around 21h45 (if launched). The sky will be simply too bright to see either ISS or the Crew Dragon. The pass over the Pyrenees mentioned in the article will be one full orbit later! »

The station in sight
Since the space station (the first “tip” of which was put on obite in 1998) orbits the Earth at 420 km at its apogee in 1.5 hours, this ensemble from different countries (NASA, Roscosmos, ESA, Jaxa and CSA) flies over the Earth 16 times a day. To help you see more clearly, here is a link to the site where it is possible to follow the trajectory of the station and… later, of its Dragon capsule that will be attached to it.

La sonde Solar Orbiter fonce à 245 000 km/h vers le Soleil

[Cape Canaveral, February 13, 2020, rke. English below] – En route vers l’astre du jour depuis le 10 février 2020, la sonde spatiale européenne – et un peu américaine – Solar Orbiter fonce donc vers le Soleil. Quatre instituts et quatorze entreprises helvétiques sont impliqués dans la réalisation de trois instruments. Un télescope mis au point par la FHNW et deux capteurs d’images de l’Observatoire astronomique PMOD/WRC de Davos.

Epilogue. Le pas de tir SLC 41 deux heures après le départ. Tout est propre. On prend notre attirail et on part. – Photo : rke

Ça y est, elle est partie, par une nuit douce, sous un ciel limpide et un clair de Lune éclatant. La fusée Atlas V 421 (version courte) à un moteur (RD-180) flanqué de deux boosters, s’est élevée lentement et majestueusement de son pas de tir SLC 41, de Cap Canaveral. Un décollage soft et une trajectoire idéale direction sud-est, embarquant un satellite composé de dix instruments. Il faut dire que ce lancement n’a pas suscité un grand intérêt ici à Cap Canaveral, preuve en sont les titres dans les journaux du coin qui ont fait une petite « une » de l’événement.

Le Bernois Thomas Zurbuchen médaillé de leadership de la NASA

Thomas Zurbuchen que j’ai photographié en plein lors d’une lors d’une intervention télévisée
le 9 février 2020. – Photo : rke

En tant que petit Suisse au pays du grand Oncle Sam, je peux dire que j’ai de la chance. D’abord, parce que Thomas Zurbuchen est un Helvète. Depuis quatre ans, il exerce la fonction d’administrateur associé à la « Direction des missions scientifiques » au siège de la NASA à Washington. Au cours de sa carrière, le Bernois a écrit ou co-écrit plus de 200 articles dans des revues sur les phénomènes solaires et héliosphériques. Il a obtenu son doctorat et sa maîtrise en physique à l’Université de Berne et reçu de nombreux prix de la NASA pour ses réalisations au sol. De plus, il a été intronisé membre de l’Académie internationale d’astronautique et a reçu une médaille de leadership de la NASA ainsi que le Prix Heinrich-Greinacher 2018, la plus importante reconnaissance scientifique de l’UNIBE.
Thomas Zurbuchen veille à ce que les missions scientifiques de la NASA établissent des partenariats entre les disciplines et avec l’industrie ou d’autres nations afin de susciter de nouvelles interrogations et de faire progresser les frontières de la connaissance et de l’exploration. Il apporte à l’équipe de scientifiques et d’ingénieurs de classe mondiale de la NASA une grande richesse en matière de recherche scientifique, d’expérience en ingénierie et de connaissances pratiques. Thomas Zurbuchen définit ainsi la stratégie scientifique de la l’administration spatiale américaine et inspire les équipes à la mettre en œuvre.

D’un institut à l’autre
Ensuite, parce que parmi les 10 instruments du satellite, 3 sont de conception suisse. Tout d’abord le télescope STIX (Spectrometer/Telescope for Imaging X-rays) a été conçu et réalisé sous la direction de Säm Krucker de la Haute école spécialisée du Nord-ouest de la Suisse (FHNW) en collaboration avec des partenaires de Pologne, France, République tchèque, Allemagne, Autriche, Irlande et Italie. Sur mandat de la FHNW, l’Institut Paul Scherrer (PSI) a développé les détecteurs à pixels de 10 mm de côté, nécessaires pour mesurer l’énergie des rayons X, et l’Université de Berne (UNIBE) a également joué son rôle dans le partenariat avec la FHNW.
Mais la Suisse a aussi mis au point deux autres instruments : le EUI (Extreme Ultraviolet Image) et le SPICE (Spectral Imaging of the Coronal Environment), sous la houlette de la professeure Louise Harra, directrice de l’Observatoire PMOD/WRC de Davos.

Les pays engagés. – Graphique : ESA

Entreprises suisses impliquées sur le télescope STIX
Almatech SA, Lausanne – Art of Technology AG, Zurich – Syderal Swiss SA, Neuchâtel – maxon Motor SA, Sachseln – SWSTech AG, Frauenfeld –  Createch AG, Langenthal – CNC Dynamix AG, Büron – Ernst Hänni AG, Volketswil – Heinz Baumgartner AG, Urdorf – Hasler AG, Vogelsang – Niklaus SA, Meyrin – REMOTEC GmbH, Wädenswil – Ateleris GmbH AG, Brugg – KOEGL Space, Dielsdorf

Quelques liens / A few links

Solar Orbiter Probe Speeds at 245,000 km/h Towards the Sun

[Cape Canaveral, February 13, 2020, rke.] – On its way to the star of the day since February 9, 2020, the European – and somewhat American – space probe Solar Orbiter is heading towards the Sun. Four institutes and fourteen Swiss companies are involved in the realization of three instruments. A telescope developed by the FHNW and two image sensors from the PMOD/WRC Astronomical Observatory in Davos.

Epilogue. SLC 41 PAD two hours after launch. All clear. Let’s grab our gear and get out of here. – Photo: rke

It’s done, it’s gone on a mild night, under a clear sky and bright moonlight. The single-engine Atlas V 421 (short version) rocket (RD-180), flanked by two boosters, slowly and majestically rose from its launch pad SLC 41 at Cape Canaveral. A soft take-off and an ideal trajectory in a south-eastern direction, carrying a satellite composed of ten instruments. It must be said that this launch did not generate much interest here at Cape Canaveral, as evidenced by the headlines in the local newspapers that made a small “front page” of the event.

Thomas Zurbuchen from Berne, Switzerland,
NASA Leadership Medalist
As a little Swiss boy in the land of the great Uncle Sam, I can say I’m lucky. First of all, because Thomas Zurbuchen is a Swiss. For the past four years, he has been an Associate Administrator in the “Science Mission Directorate” at NASA headquarters in Washington. In the course of his career, the Berner has written or co-authored more than 200 articles in journals on solar and heliospheric phenomena. He received his PhD and MSc in Physics from the University of Bern and has received numerous NASA awards for his achievements on the ground. In addition, he was inducted as a Fellow of the International Academy of Astronautics and received a NASA Leadership Medal and the Heinrich Greinacher Prize 2018, UNIBE’s highest scientific recognition.
Dr. Zurbuchen ensures that NASA science missions build partnerships across disciplines and with industry and other nations to generate new questions and advance the frontiers of knowledge and exploration. He brings a wealth of scientific research, engineering experience, and practical knowledge to NASA’s world-class team of scientists and engineers. Zurbuchen defines the U.S. Space Administration’s science strategy and inspires teams to implement it.

From Institute to Institute
Secondly, because of the 10 instruments on the satellite, 3 are of Swiss design. Firstly, the STIX (Spectrometer/Telescope for Imaging X-rays) telescope was designed and built under the direction of Säm Krucker of the University of Applied Sciences Northwestern Switzerland (FHNW) in collaboration with partners from Poland, France, Czech Republic, Germany, Austria, Ireland and Italy. On behalf of the FHNW, the Paul Scherrer Institute (PSI) developed the 10 mm-sided pixel detectors needed to measure X-ray energy, and the University of Bern (UNIBE) also played its part in the partnership with the FHNW.
But Switzerland has also developed two other instruments: the EUI (Extreme Ultraviolet Image) and the SPICE (Spectral Imaging of the Coronal Environment), under the leadership of Professor Louise Harra, Director of the PMOD/WRC Observatory in Davos.

Little coverage for the launch of the Solar Orbiter in the Florida Today of February 11, 2020.

Décollage de Solar Orbiter : Mon Canon est resté sourd, mais pas la radio « RFJ-RJB-RTN »

[Cape Canaveral, February 10, 2020, rke. English below] Avec une précision tout helvétique, la fusée Atlas V a envoyé la sonde européenne (et un peu américaine) en direction de notre astre du jour à l’heure pile, dimanche 9 février 2020 à 23h03 (10 février 2020 à 5h03, Suisse). Grande « première spatiale » une interview quasi directe avec un œil rivé sur l’objectif.

Photo du haut : 3,2,1…
Allumage ! Ma seule et unique photo, tout proche d’Atlas.

Juste à côté de mon appareil à photo, celui de mon collègue Don Hladiuk. – Photo : Don Hladiuk.

Feu ! Une étincelle, un clic, et… stop. Non, ce n’est pas la fusée qui s’est arrêtée de décoller, mais mon Canon 40D, illustre dinosaure comme moi, puisqu’il a 15 ans ! Le boîtier, évidemment, pas moi, dans le début de ma soixantaine. Du coup, j’ai obtenu une belle image de l’allumage des deux moteurs, puis plus rien. Pourquoi ? Parce que le capteur de mon appareil, trop ancien, n’a pas réussi à digérer les images qu’il recevait des déclenchements que j’avais programmés. Cet escargot électronique a préféré ne pas enregistrer les images plutôt que de s’enrayer. Le vilain. Donc, lorsque nous sommes retournés sur le pas de tir, une heure et demie après le décollage, pour repérer notre matériel, j’ai pu constater qu’il n’y avait pas d’image. Donc, juste une, celle de l’allumage. De coup, je me suis retourné vers mes collègues pour voir ce qu’ils avaient pu capter et là, j’ai été époustouflé. Cela me rend jaloux de ne pas pouvoir faire des images autant belles qu’eux. Mais, dans le fond, cela n’est pas grave, car cela confirme que mon boîtier doit être changé par un plus moderne qui tient le coup des rafales… Cette déconvenue ne m’a pas dérangé pour autant, car j’avais la possibilité de photographier la fusée du centre de presse à 5 miles (3 km), là où j’ai l’habitude, ce qui m’a mieux réussi.

Tout en bas, la fusée, tout en haut la Lune sous les nuages. – Photo : rke

Jean-Michel Probst au casque, moi-même au front
Avant de partir in extremis de Suisse pour Cap Canaveral, notre radio supra-régionale (RFJ, RJB, RTN), m’a contacté pour donner mes impressions, ce que je n’ai évidemment pas refusé. Dès lors, avec et grâce à mon collègue journaliste Jean-Michel Probst, animateur de cette chaîne de radios, s’est mis au turbin pour m’interviewer sur les ondes en quasi direct. Or, comme le lancement a eu lieu à 5h03 (heure suisse), l’antenne n’était pas encore ouverte pour l’actualité, ce qui nous a obligé à réaliser du semi-direct. Du coup, grâce à mon tout récent smartphone (dont je ne citerai pas la marque, parce qu’on donne déjà trop de sous, mais pas de soucis, au constructeur de ce matériel), on a réalisé un tournage en 4K, diffusé sur le site internet de RFJ. L’opération s’est bien déroulée : j’avais installé mon Natel sur un trépied solide et Jean-Michel, en studio, me donnait les consignes par téléphone dans mes écouteurs.

La Lune, côté américain, que j’ai prise au téléobjectif. – Photo : rke

Un œil au loin, une oreille en ligne
Une demi-heure avant le lancement, on a procédé au même genre d’interview, mais cette fois seulement avec le son, par FaceTime. Puis en dernière minute je me suis installé sur un léger monticule à côté du centre de presse, en face de la fusée. Alors que j’ai à peine eu le temps de procéder aux réglages, j’ai commenté le lancement en direct (enfin presque), l’œil en même temps fixé sur le viseur de mon objectif. Une petite prouesse qui a nécessité, à la fois, de se concentrer sur le sujet et de bien réfléchir à ce que je dis.

Sur FaceBook… peu avant le lancement…

Être là
Vu les circonstances, mes photos ne sont pas trop vilaines. Je profite de l’occasion dans cette news présenter celles de mes collègues, qui, finalement étaient présents comme moi sur site. Et c’est ça l’important.

… et sur RFJ lors de La Matinale du 10 février 2020.

SOlAR ORBITER TAKEOFF: MY CANON WENT DEAF, BUT THE RADIO “RFJ-RJB-RTN” DIDN’t

Photo at the top: 3,2,1… Ignition! My one and only photo, very close to Atlas. Photo : rke

[Cape Canaveral, February 10, 2020, rke. English below] With Swiss precision, the Atlas V rocket sent the European (and somewhat American) probe towards our star of the day at exactly the right time, Sunday, February 9, 2020, at 23:03 (February 10, 2020, at 5:03, Switzerland). A great “space premiere” – an almost direct interview with an eye on the objective.

Fire! A spark, a click, and… stop. No, it’s not the rocket that stopped taking off, but my Canon 40D, an illustrious dinosaur like me, since it’s 15 years old! The case, obviously, not me, in my early sixties. As a result, I got a nice picture of the ignition of both engines, then nothing. Why is that? Because the sensor of my camera, too old, couldn’t digest the images it received from the triggers I had programmed. This electronic snail preferred not to record the images rather than stop. The naughty one. So, when we went back to the launch pad, an hour and a half after takeoff, to check our equipment, I could see that there was no image. So, just one, the one of the ignitions. Suddenly, I turned to my colleagues to see what they had captured and I was amazed. It makes me jealous that I can’t make images as beautiful as they are. But, basically, it doesn’t matter, because it confirms that my camera body needs to be replaced by a more modern one that can withstand the gusts of wind… This disappointment didn’t bother me though, because I had the opportunity to photograph the rocket from the press center 5 miles (3 km) away, where I’m used to, which worked out better for me.

La photo que j’ai réalisée en même temps que je donnait l’interview. – Photo : rke

Jean-Michel Probst at the helmet, myself at the front
Before leaving Switzerland in extremis for Cape Canaveral, our supra-regional broadcasting station (RFJ, RJB, RTN) contacted me to give my impressions, which I obviously did not refuse. From then on, with and thanks to my journalist colleague Jean-Michel Probst, host of this radio station, set to work to interview me on the airwaves almost live. However, as the launch took place at 5.03 a.m. (Swiss time), the airwaves were not yet open for news, so we had to go semi-direct. As a result, thanks to my brand-new smartphone (which I won’t mention, because we already give too much money, but no worries, to the manufacturer of this equipment), we made a 4K shoot, broadcast on RFJ’s website. I’d set up my handy on a sturdy tripod and Jean-Michel was in the studio giving me instructions over the phone in my headphones.

Et l’image de mon collègue Jacques van Oene.

One Eye in the Distance, One Ear in Line
Half an hour before the launch, we did the same kind of interview, but this time only with sound, by FaceTime. Then at the last minute I sat on a light mound next to the press center, in front of the rocket. While I barely had time to adjust, I commented the launch live (well, almost), my eye fixed on the viewfinder of my lens at the same time. A small feat that required both concentration on the subject and careful thought about what I was saying.

Being There
Under the circumstances, my pictures aren’t too bad. I take the opportunity in this news to present those of my colleagues, who, finally, were present like me on site. And that’s the important thing.

About ” RFJ-RJB-RTN “
Since 2008, BNJ FM has been granted a radio license for the Jura Arc and brings together the programs RJB, RTN and RFJ with a mandate to offer a regional public service in the three regions concerned. BNJ FM therefore gives priority to local information and reflects the concerns and interests of the inhabitants of the Jura Arc. It offers generalist pop-rock music programming and its radio stations can be received in FM, DAB+, on the web and via mobile applications.

www.rfj.ch

K-9 Inspection – l’odeur de ma banane n’a pas échappé au nez du toutou du policier

J’ai posé mon Canon à côté du gros support-photo de la NASA (à gauche en blanc). C’est un peu en pente, mais on verra. – Photo : rke

[Cape Canaveral, February 9, 2020, rke. English below] – C’est dorénavant devenu un classique du genre, pour ne pas dire une routine : le Remote Camera. Comme je l’ai déjà expliqué lors de mes précédentes News, le pose des appareils photo à distance est un véritable parcours du combattant où l’on doit s’armer de patience.

Après les 2 badges nécessaires pour accéder au centre de presse (proche du VAB), celui de l’état et de la mission (le vert pour les étranges), les cars nous attendent à une heure fixée préalablement par email, uniquement aux heureux accrédités. Donc, après la fouille traditionnelle de la « K-9 Inspection », on a droit à la traditionnelle tournée du toutou qui renifle la moindre odeur suspecte. J’avais oublié par mégarde de sortir un fruit (une banane un peu ratatinée) de mon sac à dos et le chien s’est arrêté quelques secondes à cet endroit. Son maître a bien vu qu’il ne doit pas s’attarder, car je pense que l’animal doit éviter ce genre de victuaille. Mais je me suis quand même senti un embarrassé. Pourtant, j’avais laissé le chocolat à l’hôtel. Il faut dire qu’on se méfie de nous, même après avoir passé les étapes administratives précédentes. Comme d’habitude, les reporters et journalistes étrangers sont souvent mis de côté, mais pas toujours, du moins à la NASA. Mais cette fois-ci, les « verts » (Canadiens et Européens), seulement eux, ont dû monter dans le premier car.

The official photographer of the European Space Agency was there. – Photo: rke

Trois quarts d’heure de réglages
À 10h ce matin du dimanche 9 février 2020, le ciel est limpide, parsemé de quelques cumulus et d’un aigle qui survole les alentours. On part donc sur le fameux pas de tir SLC 41, à 5km de là, celui-là même qui a lancé la capsule privée Starliner de Boeing, en décembre dernier. On nous donne ¾ d’heure pour déposer et régler notre matériel. Je transpire, car je dois me concentrer sur les réglages de mon appareil à photo, lequel est posé sur mon tripode légèrement incliné sur un monticule, directement en face de la fusée, à une cinquantaine de mètres. Les deux fois précédentes, j’ai quasiment loupé toutes mes images. Je suis donc sur l’expectative. Mais, après tout, comme je suis le seul Helvète sur site, même des photos floues me conviendront. Je me tiens les pouces.

Un selfie pour les réglages…

La pose : 13 heures avant le décollage
Il nous a donc fallu deux heures et demie aller-retour pour installer notre matériel, de jour, soit 13 heures avant le lancement qui aura lieu encore fois de nuit avec une fusée Atlas. Retour rechercher nos images très tôt lundi matin, environ une heure et demie après le décollage.

K-9 INSPECTION – MY BANANA’s SMELL DIDN’t ESCAPE THE DOGGIE’s NOSE

[Cape Canaveral, February 9, 2020, rke] – It has now become a classic of its kind, if not a routine: the Remote Camera. As I’ve already explained in my previous news, remote camera installation is a real obstacle course where you have to be patient.

I didn’t dare take the policeman with his dog. Forbidden! Photo: rke

After the 2 badges needed to access the press center (close to the VAB), the one for the state and the mission (the green one for the strange ones), the buses are waiting for us at a time previously fixed by email, only to the lucky ones accredited. So, after the traditional search of the “K-9 Inspection”, we are entitled to the traditional tour of the doggie sniffing the slightest suspicious smell. I had inadvertently forgotten to take a fruit (a slightly shriveled banana) out of my backpack and the dog stopped for a few seconds at that spot. His master saw that he shouldn’t linger, because I think the animal should avoid this kind of food. But I still felt embarrassed. Yet I had left the chocolate at the hotel. It has to be said that people are suspicious of us, even after having gone through the previous administrative steps. As usual, foreign reporters and journalists are often put aside, but not always, at least at NASA. But this time, only the “greens” (Canadians and Europeans) had to get on the first bus.

Three Quarters of an Hour of Adjustment
At 10 a.m. this morning of Sunday, February 9, 2020, the sky is clear, dotted with a few cumulus clouds and an eagle flying over the surrounding area. We leave on the famous SLC 41 launch pad, 3 miles away, the same one that launched Boeing’s private Starliner capsule last December. We are given ¾ time to drop off and pay for our equipment. I’m sweating because I have to concentrate on adjusting my camera, which is on my tripod, slightly tilted on a mound directly in front of the rocket, about 50 meters away. The two previous times, I almost missed all my pictures. So I’m on the waiting list. But, after all, as I’m the only Swiss on site, even blurry pictures will suit me. I’m holding my thumbs.

Atlas V with its exit from the flames. Photo : rke

The Exposure: 13 Hours Before Takeoff
So it took us two and a half hours round trip to set up our equipment, during the day, 13 hours before the launch, which will take place again at night with an Atlas rocket. Return to get our images very early Monday morning, about an hour and a half after liftoff.