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La Suisse suffoque, la Floride supporte

Vol Swiss LX 64, 23 août 2022. Dites au pilote : “La prochaine fois, tourner à droite !”

[Cape Canaveral, August 25, 2022, rke, English below]. Mais où sont passés les ouragans ? En volant sur la Floride, mardi 29 août, je me suis méfié d’un éventuel typhon qu’on aurait dû éviter. Mais rien ! 

Lorsque le pilote nous a annoncé une température de 29 degrés C. à notre arrivée, je me suis étonné. Avec nos 35 degrés C. en Suisse, j’ai pu me rassurer. D’après le National Hurricane Center, pas de tempête en vue. Il paraît que l’eau n’est pas assez chaude sur la Méditerranée pour voir un cyclone se former. Décidément, c’est le monde à l’envers. La Suisse suffoque, la Floride supporte.  

Cette mission, dont le décollage toujours prévu lundi 29 août 2022 à 8h33 (locale), est la suite du Programme Apollo ; Artemis étant la sœur jumelle d’Apollon. Il s’agit d’envoyer la capsule Orion (en partie européenne, le module de service) autour de la Lune sur une orbite elliptique élastique et de la faire revenir sur la Terre un mois plus tard. Cette fois, pas d’astronautes, c’est prévu seulement en 2024. D’où mon intérêt d’être là quand même, car c’est la mission la plus périlleuse que la NASA entreprend depuis décembre 1972Donc historique !

Je viens d’arriver au cœur de la NASA sur le site de presse tant convoité, mes deux badges autour du cou.

En face de nous, même à 5 km, Artemis est si grande (98 m) qu’on a presque l’impression de la toucher. Reporters et photographes sont impatients de planter nos appareils à deux endroits bien contrôlés, à l’intérieur du pas de tir, autrement dit au pied de la fusée, puis à l’extérieur, soit autour de l’engin.

Et déjà, nous venons de recevoir des consignes très strictes pour ce lancement ! À suivre dans une prochaine News.

Switzerland suffocating, Florida enduring

Satellite image from 7:19 am EDT Aug 25. – National Hurricane Center Miami, Florida

[Cape Canaveral, August 25, 2022, rke]. But what happened to the hurricanes? Flying over Florida on Tuesday, August 29, I was wary of a possible typhoon that we should have avoided. But nothing! 

When the pilot announced a temperature of 84 F. upon arrival, I was surprised. With our 95 F. in Switzerland, I was reassured. According to the National Hurricane Center, there is no storm in sight. It seems that the water is not warm enough on the Mediterranean to see a cyclone forming. The world is definitely upside down. Switzerland suffocates, Florida endures.  

Miami Beach.

This mission, whose takeoff is still planned on Monday, August 29, 2022, at 8:33 a.m. (local), is the continuation of the Apollo Program; Artemis being the twin sister of Apollo. It is a question of sending the Orion capsule (partly European, the service module) around the Moon on an elastic elliptic orbit and to make it return on the Earth one month later. This time, no astronauts, it is planned only in 2024. Hence my interest in being there anyway, as this is the most perilous mission NASA has undertaken since December 1972. So historic!

I just arrived at the heart of NASA at the coveted press site, my two badges around my neck.

In front of us, even at 5 km, Artemis is so big (321 feet) that we almost feel like touching it. Reporters and photographers are impatient to plant our cameras in two well-controlled places, inside the launch pad, in other words, at the foot of the rocket, then outside, around the spacecraft.

And already, we have just received very strict instructions for this launch! To be continued in a next News.

De la Lune à la Terre pour un béton écologique

[Cape Canaveral, June 12, 2022. rke. English below] – Le camion de l’espace de SpaceX/NASA CRS-25 doit amener des expériences scientifiques sur orbite à 450 km d’altitude en vue d’obtenir une cartographie de poussières minérales et fournir une alternative de béton écologique pour la fabrication de structures sur Terre, comme sur la Lune avec le projet Artemis.

Photo du haut : ma photo d’un lever de soleil sur le pas de tir 39B avec la fusée Artemis I.

Le 14 janvier 2022, de forts vents saisonniers ont transporté de la poussière du nord-ouest de l’Afrique au-dessus des îles Canaries, entraînant une baisse de la visibilité et de la qualité de l’air. EMIT mesure la composition minérale de la poussière dans les régions arides de la Terre, créant ainsi une carte qui pourrait permettre de mieux comprendre comment la poussière affecte les personnes et les communautés.
On Jan. 14, 2022, strong seasonal winds carried dust from northwest Africa over the Canary Islands, causing visibility to drop and air quality to decline. EMIT measures the mineral composition of dust in Earth’s arid regions, creating a map that could improve understanding of how dust affects people and communities. © : NASA

Une capsule Dragon devait décoller de Cap Canaveral (SLC-40) vers la Station internationale (ISS) ce vendredi 10 juin, mais cette mission CRS-25 (ou SpX-25) est reportée dès le 28 juin. Je dis « dès » car la date dépend de la réparation du cargo qui transporte le matériel, autrement dit la capsule Dragon de SpaceX chapeautée par la NASA. Je ne peux évidemment pas rester aussi longtemps pour assister au décollage, bien que je sois dûment accrédité. Toutefois, c’est grâce à cette accréditation que j’ai pu assister au rollout (à la sortie) d’Artemis et à son lever de soleil sur son pas de tir.

Pourquoi ce retard ? Le problème concerne le carburant, de l’hydrazine, utilisé pour les petits propulseurs Draco de la capsule. Un sujet qui préoccupe les ingénieurs puisque, le 26 décembre 2019, le même problème est survenu lors d’un essai au sol avec la version habitée. Face aux niveaux anormalement élevés de vapeur d’hydrazine, la NASA et SpaceX ont décidé de décharger le carburant et l’oxydant de la zone affectée pour pouvoir passer à des inspections et des tests approfondis. Donc, nous attendons…

Cicatrisation des plaies…


This image shows skin samples cultured in the Suture in Space hardware prior to flight. This European Space Agency (ESA) investigation examines the behavior of sutures and wound healing in microgravity. Cette image montre des échantillons de peau cultivés dans le matériel Suture in Space avant le vol. Cette initiative de l’Agence spatiale européenne (ESA) examine le comportement des sutures et la cicatrisation des plaies en microgravité. © : University of Florence

Cette 25e mission de services de réapprovisionnement en fret transporte des recherches scientifiques et des démonstrations technologiques. Elles comprennent des études sur le système immunitaire, la cicatrisation des plaies, des biomarqueurs sans cellules, ainsi que la cartographie de la composition de la poussière terrestre et l’essai d’une alternative au béton.

Cartographier la poussière de la Terre

Le projet EMIT (Earth Surface Mineral Dust Source Investigation), développé par le Jet Propulsion Laboratory de la NASA en Californie, utilise la technologie de spectroscopie d’imagerie de la NASA pour mesurer la composition minérale de la poussière dans les régions arides de la Terre. La poussière minérale soufflée dans l’air peut parcourir d’importantes distances et avoir un impact sur le climat de la Terre, la météo, la végétation, etc. Par exemple, la poussière contenant des minéraux sombres qui absorbent la lumière du soleil peut réchauffer une région, tandis que la poussière minérale de couleur claire peut la refroidir. La poussière soufflée affecte également la qualité de l’air, les conditions de surface telles que le taux de fonte des neiges, et la santé du phytoplancton dans l’océan. L’enquête recueille des images pendant un an afin de générer des cartes de la composition minérale des régions de la Terre qui produisent de la poussière. Ces cartes pourraient nous aider à mieux comprendre les effets de la poussière minérale sur les populations humaines actuelles et futures.

Mélange d’eau et de protéine appelée albumine de sérum bovin 

La recherche sur les biopolymères pour les capacités in situ examine comment la microgravité affecte le processus de création d’un béton alternatif fabriqué à partir d’un matériau organique et de matériaux sur place telle que la poussière lunaire ou martienne, appelé composite biopolymère-sol (BPC). L’utilisation des ressources disponibles sur le lieu de la construction permet d’augmenter la masse du matériau de construction et, par conséquent, la quantité de blindage. « Les astronautes sur la Lune et sur Mars auront besoin d’habitats offrant une protection contre les rayonnements, mais le transport de grandes quantités de matériaux de construction conventionnels depuis la Terre est impossible d’un point de vue logistique et financier », a déclaré Laywood Fayne, membre de l’équipe. « Notre équipe d’étudiants, dirigée par Michael Lepech du Blume Earthquake Engineering Center de l’université de Stanford, étudie un moyen de convertir le régolithe de ces environnements en un matériau ressemblant à du béton en y mélangeant de l’eau et une protéine appelée albumine de sérum bovin. »

Moins de carbone pour le béton

Ce matériau durcit à mesure que l’eau s’évapore, un processus affecté par la gravité, explique James Wall, codirecteur de l’équipe. « Notre projet consiste à fabriquer six briques en microgravité pour les comparer aux briques fabriquées sur Terre à 1G et à moins de 1G », explique Wall. « Nous étudierons le nombre et les orientations des ponts protéiques, la résistance à la compression et la porosité. Nos conclusions pourraient aider à déterminer comment ces briques pourraient se former sur la Lune et sur Mars. »

Les BPC pourraient également offrir une alternative de béton écologique pour la fabrication de structures sur Terre. En 2018, la production de béton représentait 8% des émissions mondiales de carbone. Le matériau BPC n’a aucune émission de carbone et peut être fabriqué à partir de ressources locales et facilement disponibles, ce qui simplifie également les chaînes d’approvisionnement. Cette expérience s’inscrit dans le cadre du programme SPOCS (Student Payload Opportunity With Citizen Science) de la NASA, qui offre aux étudiants inscrits dans des établissements d’enseignement supérieur la possibilité de concevoir et de construire une expérience à destination et en provenance de la Station spatiale internationale.

Moon to Earth for green concrete

[Cape Canaveral, June 12, 2022] – The SpaceX/NASA CRS-25 space truck is set to take scientific experiments into orbit at an altitude of 450 km, to obtain maps of the effects of mineral dust on people and to provide an environmentally friendly concrete alternative for making structures on Earth, such as on the Moon with the Artemis project.

Top photo: Sunrise on launch pad 39B.

Flight hardware for the Biopolymer Research for In-Situ Capabilities, an investigation of how microgravity affects the process of creating a concrete alternative made with an organic material and on-site materials such as lunar or Martian dust. Each module makes two bricks, for a total of six bricks made in space. Matériel de vol pour la recherche sur les biopolymères pour les capacités in situ, une étude sur la façon dont la microgravité affecte le processus de création d’une alternative en béton faite avec un matériau organique et des matériaux sur place tels que la poussière lunaire ou martienne. Chaque module fabrique deux briques, soit un total de six briques fabriquées dans l’espace.© : James Wall

A Dragon capsule was supposed to lift off from Cape Canaveral (SLC-40) to the International Space Station (ISS) this Friday, June 10, but this CRS-25 (or SpX-25) mission has been postponed until June 28. I say “as early as” because the date depends on the repair of the cargo ship carrying the hardware, otherwise the SpaceX Dragon capsule chartered by NASA. I obviously cannot stay that long to witness the liftoff, although I am duly accredited. However, it is thanks to this accreditation that I was able to attend the rollout of Artemis and its sunrise on its launch pad.

Why this delay? The problem concerns the fuel, hydrazine, used for the small Draco thrusters of the capsule. A subject that worries the engineers since, on December 26, 2019, the same problem occurred during a ground test with the manned version. Faced with abnormally high levels of hydrazine vapor, NASA and SpaceX decided to unload the fuel and oxidizer from the affected area so that they could move on to thorough inspections and testing. So, we’re waiting…

Wound healing…

This 25th cargo resupply service mission carries scientific research and technology demonstrations. They include studies of the immune system, wound healing, cell-free biomarkers, as well as mapping the composition of earth dust and testing an alternative to concrete.

Mapping Earth’s Dust

The Earth Surface Mineral Dust Source Investigation (EMIT), developed by NASA’s Jet Propulsion Laboratory in California, employs NASA imaging spectroscopy technology to measure the mineral composition of dust in Earth’s arid regions. Mineral dust blown into the air can travel significant distances and have impact Earth’s climate, weather, vegetation, and more. For example, dust containing dark minerals that absorb sunlight can warm an area, while light-colored mineral dust can cool it. Blowing dust also affects air quality, surface conditions such as the rate of snow melt, and phytoplankton health in the ocean. The investigation collects images for one year to generate maps of the mineral composition in the regions on Earth that produce dust. Such mapping could advance our understanding of the effects of mineral dust on human populations now and in the future.

A Mixture of Water and a Protein Called Bovine Serum Albumin

Biopolymer Research for In-Situ Capabilities looks at how microgravity affects the process of creating a concrete alternative made with an organic material and on-site materials such as lunar or Martian dust, known as a biopolymer soil composite (BPC). Using resources available where construction takes place makes it possible to increase the mass of the construction material and, therefore, the amount of shielding.”

Astronauts on the Moon and Mars will need habitats that provide radiation shielding but transporting large amounts of conventional construction materials from Earth is logistically and financially infeasible,” said team member Laywood Fayne. “Our student team, led by Michael Lepech from the Blume Earthquake Engineering Center at Stanford University, is studying a way to convert regolith in these environments into a concrete-like material by mixing in water and a protein known as bovine serum albumin.”

Less Carbon for Concrete

This material hardens as the water evaporates, a process affected by gravity, explains team co-lead James Wall. “Our project consists of making six bricks in microgravity to compare to bricks made on Earth at 1 g and less than 1 g,” Wall says. “We will investigate the number and orientations of protein bridges, compressive strength, and porosity. Our conclusions could help determine how these bricks might form on the Moon and Mars.”

BPCs also could offer an environmentally friendly concrete alternative for making structures on Earth. In 2018, concrete production represented 8% of global carbon emissions. BPC material has zero carbon emissions and can be made from local, readily available resources, which also simplifies supply chains. This experiment is a part of NASA’s Student Payload Opportunity with Citizen Science (SPOCS) program, which provides students enrolled in institutions of higher learning the opportunity to design and build an experiment to fly to and return from the International Space Station.

Quelques unes de mes images d’Artemis sur son pas de tir PAD 39B prises du Canaveral National Seashore.

  • Mes photos de mon trip de juin 2022 / NASA-SpaceX-Artemis sur Flickr:
    cliquez ici

Shooting intime avec Artemis

[Cape Canaveral, June 7, 2022. rke. English below] – Rendez-vous exclusif. Triés sur le volet, une vingtaine de photographes seulement avons eu la chance d’assister à un lever de soleil aux pieds d’Artemis.

Parvenue sur son pas de tir PAD 39B, mardi 7 juin 2022 à 8h20 (locale), 14h20 (suisse), la fusée lunaire Artemis – qui a mis près de 8h à parcourir 4,2 miles (6,75 km) – va pouvoir entamer une deuxième répétition générale. Il s’agit de contrôler le remplissage des réservoirs d’hydrogène et d’oxygène liquide et de s’assurer qu’il n’y ait pas de fuites dans les tuyaux, de valves qui se bouchent ou autres soucis. Ce que les ingénieurs appellent Wet Dress Rehearsal (WDR) Test.

Un test stop-and-go !

Pendant cette phase générale, lorsque les ingénieurs atteignent un point juste avant l’allumage des moteurs RS-25 de la fusée, le jour du lancement, ils reviennent au temps T-10 minutes, puis reprennent le compte à rebours après une pause. L’équipe arrête ensuite délibérément le compte à rebours environ 10 secondes avant le décollage simulé pour démontrer l’arrêt d’un lancement et la vidange des propergols de l’engin. Parfois appelés « scrub », les contrôleurs peuvent ainsi décider de ne pas procéder au décollage si un problème technique ou météorologique survient pendant ou avant le compte à rebours. La démonstration de la capacité à retirer ces propergols permettra aux équipes de se préparer à divers scénarios du vrai décollage. Une phase importante qui mérite d’être simulée et c’est pour cette raison que les préparatifs prennent autant de temps.

Du rodage comme une nouvelle auto

À chaque occasion du réglage, ou plutôt du rodage, c’est un peu comme une voiture neuve, la NASA doit fignoler ces ajustements qui ne sont jamais réussis du premier coup, comme lors des premiers tests de remplissage de la navette spatiale Columbia qui s’était envolée, après 5 tentatives de mise au point, le 12 avril 1981, avec à son bord John Young et Bob Crippen.

À l’époque, où j’ai eu l’occasion d’assister au décollage, une poignée de photographes était alors désignée pour assister à ce qui est appelé le « sunrise photo opportunity », autrement dit une séance photo au lever de soleil sur le pas de tir. Or, encore fallait-il non seulement être accrédité par la NASA et par la mission, en l’occurrence, la sortie d’Artemis I de son hangar. Sans compter que, en tant qu’étranger, il faut avoir un VISA de travail de type I, agréé par le consulat de l’Ambassade US en Suisse. Un sacré parcours du combattant pour assister, non seulement à la sortie d’Artemis de son habger (VAB), mais l’arrivée sur son pas de tir.

Coup de chance pour ceux accrédités à la bonne mission

C’est pourquoi j’insiste sur l’importance de ces accréditations et surtout de celles-ci, pour Artemis, car elles n’étaient pas garanties à tout reporter américain. Mais comme j’ai eu le fin nez de m’inscrire à un autre lancement, NASA SpaceX CRS-25, sorte de camion de transport (j’en reparlerai plus tard), la NASA a considéré que les autorisations pour assister à la sortie d’Artemis et de son arrivée sur le pas de tir, seraient incluses dans cet autre lancement. Du coup, je me suis retrouvé dans le contingent américain, où nous étions seulement une vingtaine de reporters à assister à ce lever de soleil de fusée.

En ce mardi 7 juin 2022, me voilà donc convoqué à me présenter sur le parking des PIDs (inscriptions à la mission) afin de me faire escorter jusqu’au site de presse (en face du VAB). Comme je suis le seul étranger, j’ai toujours le badge No1. À 5h du matin, une jeune employée du Kennedy Space Center me prend en charge jusqu’au car où nous embarquons, une fois n’est pas coutume, sans être contrôlé par la police avec des chiens renifleurs. Quel bonheur !

Face à Artemis, nous ne sommes pas autant émerveillés que devant une belle fille. Néanmoins, nous avons rarement été aussi longtemps admiratifs de la stature d’un tel véhicule. Cela crée quand même une relation intime

1h27 de shooting

Le bus longe la route en parallèle à celle utilisée par le crawler (tracteur à chenilles qui porte Artemis), puis bifurque à gauche et de nouveau à droite, puis tout droit jusqu’au pied de la fusée. Un chemin qui n’est pas habituel, mais que j’ai eu l’occasion de prendre plusieurs fois lors de la visite de la tour de lancement où nous sommes montés jusqu’au sommet, puis lors de la visite des tranchées de flammes et d’autres aventures.

Là, nous devons déposer notre matériel bien en face de la fusée, respectueusement alignés et obéissant comme il se doit. Il fait encore nuit à 5h31 du matin, mais le soleil se lève vite en Floride. Il y a tellement d’humidité qu’elle s’incruste entre la lentille de protection et l’objectif de mon appareil à photo ce qui me gêne passablement. Les moustiques nous ont repérés et n’hésitent pas à nous attaquer, surtout lorsqu’on doit se concentrer sur nos réglages. À 5h56, les premiers rayons lumineux font leur apparition, mais à 6h21 une légère nappe de brouillard vient se poser devant la fusée. Heureusement, nous avons pu nous accoutumer à prendre des photos auparavant. Évidemment, une telle fusée haute de 98 mètres, la plus grande jamais vue depuis Saturn 5, nous ne sommes pas autant émerveillés que devant une belle fille. Néanmoins, nous avons rarement été aussi longtemps admiratifs de la stature du véhicule. Cela crée quand même une relation intime.

À 6h48, le ciel est déjà tout éclairé et nous voilà repartis vers le VAB, comblés d’avoir vécu ces 1h27 minutes de shooting exclusif.

Intimate shooting with Artemis

[Cape Canaveral, June 7, 2022. rke. English below] – Exclusive appointment. Selected, only twenty photographers had the chance to attend a sunrise at the feet of Artemis.

Reached its launch pad 39B, Tuesday June 7, 2022, at 8:20 a.m., the Artemis lunar rocket –which took nearly 8 hours to travel 4.2 miles – will be able to begin a second dress rehearsal. This involves checking the filling of the hydrogen and liquid oxygen tanks and making sure there are no leaks in the hoses, clogged valves or other concerns. This is what engineers call the Wet Dress Rehearsal (WDR) Test.

A stop-and-go test!

During the wet dress rehearsal, once launch controllers reach the point just before the rocket’s RS-25 engines will ignite on launch day, they will recycle back to the T-10 minute point, and then resume the countdown once more after a hold. The team will then deliberately halt the countdown at about 10 seconds before the simulated liftoff to demonstrate stopping a launch and draining the propellants from the rocket. Sometimes called a “scrub,” launch controllers may decide not to proceed with launch if a technical or weather issue arises during or prior to the countdown, so demonstrating the ability to remove propellants will ensure teams are prepared for various launch day scenarios. An important phase that deserves to be simulated and that’s why the preparations take so long.

Break-in like a new car

On each occasion of the adjustment, or rather of the running-in, it is a little bit like a new car, NASA has to fine-tune these adjustments which are never successful at the first time, as during the first tests of filling of the space shuttle Columbia which flew away, after 5 attempts of adjustment, on April 12, 1981, with on-board John Young and Bob Crippen.

At the time, when I had the opportunity to attend the launch, a handful of photographers were designated to attend what is called the “sunrise photo opportunity,” in other words, a photo session at sunrise on the launch pad. But not only did they have to be accredited by NASA and by the mission, in this case, the exit of Artemis I from its hangar. Not to mention that, as a foreigner, one must have a Type I work VISA, approved by the US Embassy Consulate in Switzerland. It was quite an obstacle course to witness not only the exit of the Artemis from its home (VAB), but also its arrival on the firing range.

A stroke of luck for those accredited to the right mission

Therefore I insist on the importance of these accreditation, and especially of these, for Artemis, as they were not guaranteed to any American reporter. But as I had the sense to register for another launch, NASA SpaceX CRS-25, a kind of transport truck (I’ll talk about it later), NASA considered that the authorizations to attend the exit of Artemis and its arrival on the launch pad, would be included in this other launch. As a result, I found myself in the American contingent, where we were only about twenty reporters to attend this rocket sunrise.

On this Tuesday, June 7, 2022, I was summoned to the PID parking lot (mission registration) to be escorted to the press site (in front of the VAB). As I am the only foreigner, I still have the No1 badge. At 5 a.m., a young employee of the Kennedy Space Center takes me to the bus where we board, for once, without being controlled by the police with sniffer dogs. What happiness!

In front of Artemis, we are not as amazed as the sight of a beautiful girl. Nevertheless, we have rarely been so long in awe of the stature of such a vehicle. This creates an intimate relationship

1h27 of Shooting

The bus goes along the road parallel to the one used by the crawler (the tracked tractor that carries Artemis), then turns left and right again, then straight on to the foot of the rocket. An unusual path, but one that I have had the opportunity to take several times during the visit to the launch tower where we climbed to the top, then during the visit to the flame trenches and other adventures.

There, we have to deposit our material well in front of the rocket, respectfully aligned and obedient as it should be. It’s still dark at 5:31 a.m., but the sun is coming up fast in Florida. There is so much humidity that it gets between the protective lens and my camera lens which is quite annoying. The mosquitoes spotted us and do not hesitate to attack us, especially when we have to concentrate on our adjustments. At 5h56, the first luminous rays make their appearance, but at 6h21 a light sheet of fog comes to land in front of the rocket. Fortunately, we could get used to take pictures before. Obviously, such a 321-foot-high rocket, the biggest ever seen since Saturn 5, we are not as amazed as in front of a beautiful girl. Nevertheless, we have rarely been so long in awe of the stature of the vehicle. It still creates an intimate relationship.

At 6:48 am, the sky is already all lit up and here we are, heading back to the VAB, happy to have lived these 1h27 minutes of exclusive shooting.

Retour sur la Lune : lentement, trop lentement ? 

[Cape Canaveral, June 5, 2022. rke. English below] – La fusée Artemis I est sortie pour la deuxième fois de son hangar à 0h15 (locale), 6h15 (suisse) lundi 6 juin 2022, dans le but de terminer l’exercice de ravitaillement en carburant du Wet Dress Rehearsal (WDR) et la démonstration du compte à rebours inachevée en avril dernier. Tout proche de nous.

D’abord, extrêmement lentement, Artemis est sortie de son gigantesque hangar à 0h15 (locale), lundi 6 juin 2022, puis elle a enfin pris son rythme de croisière pour atteindre 1,6 km/h jusqu’à son pas de tir PAD 39B à 4,2 miles (6,75 km) de là.

Tiré d’une vidéo, j’explique le déroulement des opérations.

L’attente a été longue pour nous photographes. Nous étions juste un peu gênés par le temps très lourd et surtout humide. J’avais de la peine à réaliser les réglages sur mes objectifs. Je me suis installé au bout du parking à une centaine de mètres du VAB comme d’autres, mais nous avions tout loisir, et c’est vraiment bien de pouvoir nous balader aux abords du centre News Center. Il m’a fallu un bon moment pour avoir les bons régales, mais, en fin de compte, voici ce que cela donne. Nous sommes restés trois heures où j’ai quand même été gêné par les moustiques.

La soeur jumelle d’Apollon

La NASA vit des moments cruciaux avec le programme Artemis, issu de la déesse de la nature sauvage, de la chasse et des accouchements. Elle est la fille de Zeus et de Léto, la sœur jumelle d’Apollon. D’où le programme Apollo. Cela reste en famille. L’administration spatiale américaine veut retourner sur la Lune non plus par enjeu politico-stratégique et technologique (USA vs URSS) dans les années soixante-septante, mais par esprit scientifique à très long terme afin d’encore mieux comprendre notre satellite naturel et économique, pour en exploiter les ressources. Depuis la découverte dans les échantillons lunaires de l’hélium 3, un isotope de l’hélium inexistant sur Terre, certains y voient une solution à nos problèmes imminents de pénurie énergétique.

Pour ma part, je suis un tombé sous le charme de cette sœur jumelle d’Apollon, la fusée donc, qui va me rappeler le programme Apollo que j’ai vécu depuis Apollo 11 (j’avais 13 ans en 1969). Mais que la route est longue pour retourner sur cette Lune, au pôle Sud. La NASA a mis 7 ans, date du premier homme dans l’espace John Glenn, le 20 février 1962, pour envoyer 6 équipages vers la Lune. J’attends depuis le 8 juillet 2011, date du dernier vol de la navette spatiale Atlantis, pour qu’elle y retourne. Mais qu’est-ce que c’est long.

Issu du programme Constellation

Le programme Artemis, issu d’une autre intention, le programme Constellation, du début des années 2000, a pris un retard si important qu’on se demande comment une si grande Amérique met autant de temps pour retourner sur la Lune, à notre époque high-tech ou un smartphone est 193’000 fois plus puissant qu’un ancien ordinateur de module lunaire (LEM)

L’échéance de 2024 que le président Trump avait suggérée ne sera pas tenue. Au mieux, ce sera en 2025 qu’une femme et un homme fouleront la Lune.

La fusée Artemis, d’un nom un peu trop fade à mon avis, Space Launch System (SLS), est bien là. Le véhicule a déjà subi une batterie de tests en avril dernier pour contrôler le remplissage des ergols (2,6 millions de litres) de la fusée, mais en raison d’un problème de pressurisation du réservoir, à cause d’une vanne récalcitrante, l’engin avait dû retourner dans son hangar. Cette fois, il ressort et je suis là pour voir la fusée sortir et la photographier sur son site. Puis aura lieu le fameux « Wet Dress Rehearsal », une répétition générale simulant les étapes précédent un véritable lancement, dont les dates potentielles sont prévues ci-dessous, entre le 26 juillet et le 23 décembre 2022.

La NASA veut retourner durablement sur la Lune non seulement comme tremplin pour aller sur Mars mais pour mieux en exploiter les ressources, notamment l’helium-3 très rare sur la Terre, qui pourrait aboutir à la production de l’équivalent de 1’000 ans de ressources en énergie

Les 6 possibilités de lancement d’Artemis (2022)

Les périodes ci-dessous indiquent les possibilités de lancement d’Artemis I, jusqu’à la fin de 2022. Les planificateurs de la mission affinent les périodes sur la base d’une analyse actualisée environ deux mois avant leur début et sont susceptibles de changer.

  • 26 juillet au 10 août : 13 possibilités de lancement. Pas de disponibilité de lancement les 1er, 2 et 6 août
  • 23 août au 6 septembre (préliminaire) : 12 possibilités de lancement. Pas de possibilité de lancement les 30 et 31 août et le 1er septembre
  • 20 septembre – 4 octobre (préliminaire) : 14 possibilités de lancement. Pas de possibilité de lancement le 29 septembre
  • 17 octobre – 31 octobre (préliminaire) : 1 possibilité de lancement. Pas de possibilité de lancement les 24, 25, 26 et 28 octobre 
  • 12 novembre – 27 novembre (préliminaire) : 12 possibilités de lancement. Pas de possibilité de lancement les 20, 21 et 26 novembre 
  • 9 décembre – 23 décembre (préliminaire) : 11 possibilités de lancement. Pas de possibilité de lancement les 10, 14, 18 et 23 décembre

Return to the Moon: slowly, too slowly? 

[Cape Canaveral, June 5, 2022. rke] – Artemis I emerged from its hangar for the second time at 12:15 a.m. local time Monday, June 6, 2022, in an effort to complete the Wet Dress Rehearsal (WDR) refueling exercise and countdown demonstration incomplete last April. Near us.

Initially extremely slow, Artemis emerged from its massive hangar at 12:15 a.m. (local) on Monday, June 6, 2022, and then finally picked up speed to reach 1 mph to its PAD 39B launch pad 4.2 miles away.

The wait was long for us photographers. We were just a little embarrassed by the very heavy and humid weather. I had trouble adjusting the settings on my lenses. I settled at the end of the parking lot, about a hundred meters from the VAB like others, but we had all the time in the world, and it’s really good, to be able to walk around the News Center. It took me a while to get the right treats, but in the end, this is what it looks like. We stayed for three hours where I was still bothered by mosquitoes.

Apollo’s twin sister

NASA is going through crucial moments with the Artemis program, born from the goddess of the wilderness, hunting and childbirth. She is the daughter of Zeus and Leto, the twin sister of Apollo. Hence the Apollo program. It stays in the family. The American space administration wants to return to the Moon not by politico-strategic and technological stake (USA vs. USSR) in the sixties and seventies, but by scientific spirit in the very long term in order to better understand our natural and economic satellite, to exploit its resources. Since the discovery in lunar samples of helium 3, an isotope of helium that does not exist on Earth, some see it as a solution to our imminent problems of energy shortage.

For my part, I fell under the spell of this twin sister of Apollo, the rocket, which will remind me of the Apollo program that I have lived since Apollo 11 (I Was 13 Years Old in 1969). But how long the road is to return to this Moon, to the South Pole. NASA took 7 years, from the date of the first man in space John Glenn, on February 20, 1962, to send 6 crews to the Moon. I’ve been waiting since July 8, 2011, the date of the last flight of the space shuttle Atlantis, to return. But what a long time.

From the Constellation program

The Artemis program, born from another intention, the Constellation program, in the early 2000s, is so far behind schedule that one wonders how such a great America can take so long to return to the Moon, in our high-tech age where a smartphone is 193,000 times more powerful than an ancient lunar module computer (LEM)

The 2024 deadline that President Trump had suggested will not be met. At best, it will be in 2025 that a woman and a man will step on the Moon.

The Artemis rocket, with a name that is a little too bland, in my opinion, Space Launch System (SLS), is here. The vehicle already underwent a battery of tests last April to check the filling of the rocket’s propellants (2.6 million liters), but due to a problem with the pressurization of the tank, because of a recalcitrant valve, the vehicle had to return to its hangar. This time, it comes out and I am there to see the rocket going out and to photograph it on its site. Then will take place the famous “Wet Dress Rehearsal”, a dress rehearsal simulating the steps before a real launch, whose potential dates are scheduled below, between July 26 and December 23, 2022.

NASA wants to return to the Moon for a long time, not only as a springboard to go to Mars, but also to better exploit its resources, in particular helium-3, which is very rare on Earth, and which could lead to the production of the equivalent of 1,000 years of energy resources

Artemis’ 6 Launch Opportunities (2022)

The periods below show launch availability through the end of 2022. Mission planners refine the periods based on updated analysis approximately two months before they begin and are subject to change.

  • July 26 – August 10: 13 launch opportunities. No launch availability on August 1, 2, and 6  
  • August 23 – September 6 (preliminary): 12 launch opportunities. No launch availability on August 30, 31, and Sept. 1 
  • September 20 – October 4 (preliminary): 14 launch opportunities. No launch availability on Sept. 29 
  • October 17 – October 31 (preliminary): 1 launch opportunities. No launch availability on October 24, 25, 26, and 28 
  • November 12 – November 27 (preliminary): 12 launch opportunities. No launch availability on November 20, 21, and 26 
  • December 9 – December 23 (preliminary): 11 launch opportunities. No launch availability on December 10, 14, 18, and 23 

Artemis remontre son nez ce lundi de Pentecôte

[Cape Canaveral, June 3, 2022. rke. English below] – La fusée lunaire Artemis (SLS) sort de son hangar (VAB) pour la 2e fois – une procédure importante, mais usuelle – ce lundi de Pentecôte 6 juin 2022 à 0h01 (locale), 06h01 (suisse). Sous nos yeux et nos objectifs, tout proches. 

Derrière moi, le pas de tir 39B que je connais bien, d’où sera arrivée, mais seulement arrivée, la fusée lunaire Artemis. On la verra, de très près, mais on n’osera pas la toucher. – Behind me, the launch pad 39B that I know well, from where the Artemis lunar rocket will arrive, but only arrive. We will see it, very close, but we will not dare to touch it.

Ben, dans mon malheur, cela a toujours été ainsi, comme on dit en bon vieux français, je « retombe sur mes pattes », comme un chat. Je traduis pour les Américains du coin, enfin pour les autres aussi, il s’agit de dire que j’arrive toujours à me sortir de mes ennuis, souvent très bien. C’est encore le cas cette fois, puisque, suite à la panne de ma de voiture du 30 mai 2022 où j’ai loupé l’avion, j’ai reçu le jour même de nouvelles accréditations :

Derrière moi, le fameux bâtiment VAB (160 m de haut) dans lequel sortira Artemis. On l’attend.
  1. La sortie de son hangar (VAB), lundi 6 juin 2022 à 0h01 (locale), 06h01 (suisse), de la nouvelle grosse fusée de la NASA, SLS Artemis 1. (J’en parle ci-après)
  2. Lancement de la mission Nielsat (satellite géostationnaire égyptien) du pas de tir SLC-40, mercredi 8 juin 2022 à 17h03 (locale), 23h03 (suisse)
  3. Lancement de la mission cargo (camion de l’espace) de SpaceX CRS SpX-25 du pas de tir historique LC-39A avec une fusée Falcon 9 (Block 5), vendredi 10 juin 2022 à 10h22 (locale), 16h22 (suisse)

Semaine du 6 au 12 novembre 2022 très chargée

À nouveau 3 importantes activités en une semaine et, ce qui met Cap Canaveral et son centre spatial en effervescence. Dès lors, pour Artemis+SpaceX CRS SpX-25, je me suis hâté d’aller chercher sur place mon premier badge vert foncé de la NASA, le second, celui de la mission viendra quelques heures avant. Autant dire d’emblée que je suis comblé, et, croyez-le, je souhaiterais que tous les fans de l’espace, et il y en de nombreux dans le Jura, le Jura bernois, en Suisse romande et en Suisse alémanique (Est de la Suisse), puissent être aussi à ma place.

En plus, preuve que tout le monde spatial est en verve, la NASA invite les médias à son siège à Washington, mardi 7 juin 2022 à 8h45 (locale), 14h45 (suisse), à une conférence de presse avec les astronautes de l’équipage SpaceX Dragon Crew-2, celui avec l’astronaute français Thomas Pesquet, qui aux USA a gagné en notoriété, comme Claude Nicollier, notre astronaute helvétique l’avait fait en son temps lors de ses 4 missions spatiales, dont la dernière pour la réparation du télescope Hubble (l’engin était devenu myope), en décembre 1999. Que le temps passe !

Vous pensez bien que je ne peux m’y rendre en si peu de temps (un jour aller-retour), surtout que le prix de l’essence vient de réaugmenter à 4,75 dollars le gallon (1,25 franc suisse le litre)

À propos des nouveaux scaphandres

En plus, l’Administration américaine a dévoilé ce 1er juin 2022 qu’elle va déléguer le développement des nouveaux scaphandres, qui datent d’une quarantaine d’années, aux entreprises Collins Aerospace et une autre plus connue, Axiome Space. Ces combinaisons seront plus souples, plus protectrices des micrométéorites et des poussières lunaires et seront utilisées aussi bien sur la Lune que sur les stations spatiales pour des sorties dans l’espace. Rien à voir avec les combis utilisées par SpaceX seulement pour rester à l’intérieur des cabines spatiales, ni celles, de couleur bleu foncé de la NASA avec Boeing Starliner, très souples, très souples. 

  • J’ai remis à jour ma liste de trips : j’en suis à mon 36e lancement sur site ! Cliquez ici

Du vécu !
Ci-après mes différents trips sur place sur l’évolution d’Orion à d’Artemis (F+E)

Artemis Shows its Nose This Monday

[Cape Canaveral, June 3, 2022] – The Artemis lunar rocket (SLS) is coming out of its hangar (VAB) for the second time – an important but usual procedure – this Whit Monday (Holiday in Switzerland), June 6, 2022, at 12:01 a.m. Under our eyes or our lenses, very close.

Well, in my misfortune, it has always been like that, as we say in good old French, I “land on my feet”, like a cat. I translate for the Americans around here, well for the others too, it is to say that I always manage to get out of my troubles, often very well. It is still the case this time, since, following the breakdown of my car on May 30, 2022, when I missed the plane, I received the same day new accreditation:

  1. The exit from its hangar (VAB), Monday, June 6, 2022, at 12:01 a.m. of the big new rocket of NASA, SLS Artemis 1. (I talk about it below)
  2. Launch of the Nielsat mission (Egyptian geostationary satellite) from launch pad SLC-40, Wednesday, June 8, 2022, at 17:03 (local), 23:03 (Swiss)
  3. Launch of the SpaceX CRS SpX-25 cargo mission (space truck) from the historic LC-39A launch pad with a Falcon 9 (Block 5) rocket, Friday, June 10, 2022, at 10:22 a.m. (local), 4:22 p.m. (Swiss)

Busy week of November 6-12, 2022

Vue de l’intérieur du News Center du KSC ù l’on voit le PAD 39B où sera installée Artemis. View from inside the KSC News Center showing PAD 39B where Artemis will be installed.

Again 3 important activities in one week, which puts Cape Canaveral and its space center in effervescence. So, for Artemis+SpaceX CRS SpX-25, I hurried to get my first dark green NASA badge, the second one, the one of the missions will come a few hours before. I can say right away that I am very happy, and believe me, I wish that all the space fans, and there are many of them in the Jura, the Bernese Jura, in the French-speaking part of Switzerland and in the German-speaking part of Switzerland (East of Switzerland), could also be in my place.

Moreover, as a proof that the whole space world is in a frenzy, NASA invites the media at its headquarters in Washington, Tuesday, June 7, 2022, at 8:45 a.m. (local), 2:45 p.m. (Swiss), to a press conference with the astronauts of the SpaceX Dragon Crew-2, the one with the French astronaut Thomas Pesquet, who has gained notoriety in the USA, as Claude Nicollier, our Swiss astronaut had done in his time during his 4-space missions, including the last one for the repair of the Hubble telescope (the spacecraft had become myopic), in December 1999. How time flies!

You can imagine that I can’t get there in such a short time (one-day round trip), especially since the price of gasoline has just increased to 4.75 dollars a gallon (1.25 Swiss francs a liter)

Regarding the new suits

In addition, the U.S. Administration announced on June 1, 2022, that it will delegate the development of the new suits, which are about 40 years old, to the companies Collins Aerospace and another better known, Axiome Space.. These suits will be more flexible, more protective of micrometeorites and lunar dust and will be used on the Moon as well as on space stations for spacewalks. Nothing to do with the suits used by SpaceX only to stay inside the space cabins, nor the dark blue ones used by NASA with Boeing Starliner, very soft. 

  • I’ve updated my trip list: I’m on my 36th site launch! Click here

Coup de poker pour Boeing : soit ça passe, soit ça casse !

[Cap Canaveral, May 19, 2022. rkeEnglish below] – En voyant ces images, ne croyez pas qu’on passe des vacances. En tant que reporters, nous sommes guidés et dirigés un peu comme des moutons, sécurité oblige. Ce mercredi 18 mai, nous avons eu l’occasion d’assister à la sortie de la fusée ULA-Atlas V / OFT-2.

À l’arrière, le pas de tir SLC 41. la fusée va sortir… Il fait, lourd.

Après deux ans de pandémie, la NASA a encore serré la vis des inscriptions. Une fois que nous sommes sur le Press Site, nous ne pouvons plus nous inscrire pour un transport soit, sur le toit du VAB, aux pieds de la fusée et à ce qu’on appelle le roll-out, qui, comme son nom l’indique consiste à sortir l’engin de son hangar. C’est la sixième fois que j’ai l’occasion de voir cette sortie. Il lui faut ¾ d’heure à la fusée pour parvenir du hangar au pas de tir pour parcourir environ 1 km. Il fait en ce moment 95 degrés F., soit. On assiste à tout le trajet à environ 1 km sur un monticule. De là, on peut voir les autres bases de lancement au loin. On a le soleil et l’Océan Atlantique dans le dos et une brise chaude est à peine ressentie. La fusée a eu ¼ d’heure de retard et elle a montré son nez à 10h15 précises, ce mercredi 18 mai 2022.

Ce lancement est important pour moi car j’ai eu le privilège de couvrir le premier test de cette capsule Starliner (OFT-1) en décembre 2019 : cliquez ici

Essai crucial sans équipage

Petite entrée en matière en ce qui concerne la mission. La Starliner (capsule conique) est le second vaisseau censé amener des astronautes de la NASA à la Station Spatiale Internationale dans le cadre du Commercial Crew Program. Mais plusieurs anomalies techniques ont retardé jusqu’à présent le premier vol habité. En ce mois de mai 2022, un second essai sans équipage doit rassurer le fabricant Boeing et la NASA. C’est un vol crucial. Si ça vole jusqu’au bout, Boeing va redorer son blason, sinon, c’est fichu pour les vols habités. Je leur tiens les pouces, car c’est, en quelque sorte, un peu de la concurrence à SpaceX. Enfin, je n’ose pas trop le dire. Disons que c’est complémentaire. Décollage prévu ce vendredi 20 mai à 0h54 du matin (Suisse), 18h54 (locale). 

  • Pour des infos succinctes, mais très complètes en français, je recommande une petite visite sur le site « Rêves d’Espace » : cliquez ci

Poker game for Boeing: either it passes, or it breaks!

Dorénavant, avant de nous amener à bon port, on appelle nos noms par hauts-parleurs.
From now on, before taking us to our destination, our names are called by loudspeakers
On guette la sortie… Watching for the exit

[Cape Canaveral, May 19, 2022. rke] – When you see these pictures, don’t think we are on vacation. As reporters, we are guided and directed a bit like sheep, security obliges. This Wednesday, we had the opportunity to attend the launch of the ULA-Atlas V / OFT-2 rocket.

La voilà !

After two years of pandemic, NASA has tightened the screw on registration again. Once we are at the Press Site, we can no longer sign up for a transport either, to the roof of the VAB, to the feet of the rocket and to what is called the roll-out, which, as the name implies is to take the craft out of its hangar. This is the sixth time I have had the opportunity to see this exit. It takes ¾ of hours to the rocket to reach the hangar to the launching pad to cover approximately 1 km. It is at this moment 95 degrees F. One attends all the way to approximately 1 km on a mound. From there you can see the other launch pads in the distance. We have the sun and the Atlantic Ocean at our backs and a warm breeze is barely felt. The rocket was ¼ of an hour late and showed its nose at 10:15 a.m. sharp, this Wednesday, May 18, 2022.

It’s an important launch for me because I had the privilege of covering the first test of this Starliner capsule (OFT-1) in December 2019: click here

A short introduction to the mission. The Starliner (conical capsule) is the second spacecraft that is supposed to take NASA astronauts to the International Space Station as part of the Commercial Crew Program. But several technical anomalies have delayed the first manned flight until now. In this month of May 2022, a second unmanned test should reassure the manufacturer Boeing and NASA. It is a crucial flight. If it flies to the end, Boeing will restore its reputation, otherwise, it’s over for manned flights. I’m holding their thumbs, because this is, in a way, a bit of competition to SpaceX. Well, I don’t dare say it. Let’s say it’s complementary. Liftoff scheduled for this Friday, May 20 at 0:54 a.m. (Swiss), 6:54 p.m. (local).